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Soudan : Plus de 1 600 Civils évacués vers l’Arabie Saoudite, 245 Atterrissent à Paris, tandis que la trêve entre les belligérants est Partiellement Respectée

Un cessez-le-feu de trois jours conclu sous l’égide des Etats-Unis entre les belligérants a ramené un peu de calme à Khartoum, mais des témoins ont fait état de frappes aériennes et de combats.

Alors que le cessez-le-feu de soixante-douze heures reste fragile, un bateau transportant 1 687 civils fuyant les combats au Soudan est arrivé mercredi 26 avril en Arabie saoudite, a annoncé le ministère des affaires étrangères, quand 245 personnes ont atterri à Paris.

Quelque 245 ressortissants français et étrangers récemment évacués ont atterri mercredi matin à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, dans un avion affrété par les autorités françaises. En provenance de Djibouti, il s’est posé sur le tarmac vers 7 h 30. Parmi les passagers, accueillis par la ministre des affaires étrangères, Catherine Colonna, figuraient 195 Français, mais aussi des Néerlandais, des Italiens, des Néo-Zélandais et des Soudanais, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès du Quai d’Orsay.

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La ville portuaire de Djedda a, elle, accueillie 13 civils saoudiens et 1 674 citoyens originaires de pays du Moyen-Orient, d’Afrique, d’Europe, d’Asie, d’Amérique du Nord et d’Amérique centrale, selon le commuiniqué du ministère des affaires étrangères. Au total, 2 148 personnes ont été évacuées du Soudan vers l’Arabie saoudite jusqu’à présent, dont plus de 2 000 étrangers, selon le communiqué. L’ensemble des personnes évacuées a été « transporté par l’un des navires du royaume, et le royaume a tenu à répondre à tous les besoins essentiels des ressortissants étrangers », a déclaré le ministère saoudien dans son communiqué.

Poursuite des affrontements

Un cessez-le-feu de trois jours conclu sous l’égide des Etats-Unis entre les belligérants a ramené un peu de calme à Khartoum, mais des témoins ont fait état de frappes aériennes et de combats. Des affrontements autour de « lieux stratégiques » ont « largement continué et parfois même se sont intensifiés », avait constaté mardi soir devant le Conseil de sécurité le chef de la mission des Nations unies (ONU) au Soudan, Volker Perthes, depuis Port-Soudan (Est), où l’ONU a relocalisé une partie de son personnel. M. Perthes a affirmé qu’« il n’y a pour l’instant aucun signe clair que l’un ou l’autre [des deux généraux] est prêt à vraiment négocier ».

L’armée avait visé mardi avec ses avions les positions des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), qui ont répondu par des rafales de mitrailleuse lourde, dans les banlieues de Khartoum, ont rapporté des témoins à l’AFP. De nouveaux raids aériens visant des véhicules des FSR ont eu lieu en soirée dans le nord de la capitale, d’après d’autres témoins.

Et les paramilitaires du général Mohammed Hamdan Daglo – qui s’opposent à l’armée du général rival Abdel Fattah Al-Bourhane, au pouvoir depuis un coup d’Etat en octobre 2021 – ont déclaré avoir pris le contrôle d’une raffinerie et d’une centrale électrique à 70 km au nord de Khartoum, d’après une vidéo mardi. L’armée a signalé sur Facebook un « important mouvement [des FSR] vers la raffinerie dans le but de profiter de la trêve pour [en] prendre le contrôle ». Comme à chaque annonce de trêve, les FSR et l’armée se sont mutuellement accusées de la violer.

Des violences ont éclaté à Khartoum le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah Abdelrahman Al-Bourhane, dirigeant de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, et son adjoint devenu rival, le général Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », qui commande les Forces de soutien rapide (FSR). Selon l’ONU, plus de 459 personnes ont été tuées et plus de 4 000 blessées