Le gouvernement péruvien a déjà envoyé 200 policiers pour renforcer les postes frontaliers dans le but, selon lui, de limiter la criminalité transnationale.
La présidente du Pérou a décrété mercredi 26 avril l’état d’urgence aux frontières et ordonné le déploiement de l’armée pour renforcer les points de contrôle et empêcher des migrants en provenance du Chili d’entrer dans le pays.
Des centaines de migrants ayant vécu au Chili, principalement originaires d’Haïti et du Venezuela selon les Nations Unies, tentent de quitter le pays et sont bloqués, depuis des semaines, à la frontière entre la ville péruvienne de Tacna (Sud) et Arica, dans le nord du Chili. Alors que le Chili renforce les contrôles migratoires, beaucoup affirment souhaiter rentrer chez eux ou poursuivre leur route vers le nord et les Etats-Unis.
Le gouvernement péruvien a déjà envoyé 200 policiers pour renforcer les postes frontaliers dans le but, selon lui, de limiter la criminalité transnationale. Mercredi, la présidente, Dina Boluarte, a déclaré que des soldats seraient déployés en renfort de la police aux postes-frontières avec le Chili, la Bolivie, le Brésil, l’Equateur et la Colombie.
« La police nationale maintiendra le contrôle de l’ordre interne avec le soutien des forces armées », a-t-elle déclaré à la presse. Le gouvernement n’a pas précisé ce que l’état d’urgence impliquerait en termes de restriction de libertés individuelle et publique, ni combien de temps il resterait en place.
HRW alerte sur de possibles exécutions lors des manifestations
L’association de défense des droits Human Rights Watch (HRW) a, par ailleurs, alerté, dans un rapport publié mercredi, à propos de l’exécution possible de dizaines de personnes par les forces de l’ordre péruviennes lors de la répression des manifestations antigouvernementales qui a fait une cinquantaine de morts entre décembre et février.
« L’armée et la police péruviennes sont responsables de décès qui pourraient être assimilés à des exécutions extrajudiciaires ou arbitraires, ainsi que d’autres abus brutaux contre des manifestants et des passants lors des manifestations entre décembre 2022 et février 2023 », fait savoir le rapport.
La destitution, au début de décembre, de l’ancien président Pedro Castillo, accusé d’avoir tenté un coup d’Etat en voulant dissoudre le Parlement, qui s’apprêtait à le chasser du pouvoir, et son remplacement par Dina Boluarte, son ancienne vice-présidente, ont provoqué une vague de manifestations violentes qui ont été durement réprimées à travers le pays.