Ce lundi, une explosion a par ailleurs provoqué le déraillement d’un train de fret biélorusse en Russie, près de la frontière nord de l’Ukraine, dans cette même région de Briansk, à 150 km de la frontière.
Les points importants à connaître en ce mardi 2 mai au matin
- Nous sommes au 433e jour de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Près de 20% du territoire ukrainien sont occupés par les forces russes, dont la péninsule de Crimée.
- Les services de renseignement américains estiment à 20 000 le nombre de combattants russes tués en Ukraine depuis décembre, et à 80 000 celui d’autres blessés au combat, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, lundi. Il a précisé que la moitié des morts appartenaient au groupe militaire privé russe Wagner et étaient pour la plupart d’anciens prisonniers « jetés dans les combats à Bakhmout sans entraînement ni commandement militaire suffisant ».
- Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, et le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont annoncé lundi la poursuite de leur programme de coopération à long terme. « Le Canada continuera [d’]apporter une aide militaire, humanitaire et financière » à Kiev, a assuré M. Trudeau, un soutien qui durera « aussi longtemps qu’il le faudra ».
- Un « engin explosif » a provoqué lundi le déraillement puis l’incendie d’un train de marchandises dans la région russe de Briansk frontalière de l’Ukraine, un incident rare qui n’a pas fait de victimes, selon les autorités. En pleine crainte d’opérations de sabotage et d’attentats en Russie, une ligne à haute tension a également été endommagée lundi par un engin explosif dans la région de Saint-Pétersbourg (Nord-Ouest).
- Un adolescent de 14 ans est mort lundi après le bombardement par l’armée russe d’une école, dans l’oblast de Tchernihiv, a précisé Volodymyr Zelensky. D’autres frappes russes, à Pavlohrad, dans l’oblast de Dnipropetrovsk, ont coûté la vie, selon le président ukrainien, « à deux personnes, des jeunes », et ont fait quarante blessés.
- La fédération ukrainienne de judo a annoncé lundi qu’elle n’enverrait pas de délégation aux Mondiaux, qui se dérouleront du 7 au 14 mai au Qatar, en raison de la présence de judokas russes et biélorusses. Selon la fédération ukrainienne, « la majorité de l’équipe de Russie est composée de sportifs qui sont des soldats d’active dans l’armée de la Fédération de Russie qui a attaqué l’Ukraine le 24 février 2022 ».
- Des contre-attaques menées par l’armée ukrainienne ont permis de repousser les troupes russes sur certaines positions dans la ville de Bakhmout (Est), mais la situation sur le terrain reste « difficile », a signalé l’armée ukrainienne lundi.
A Pavlograd, carburant et munitions sont partis en fumée, selon la Russie
Vladimir Rogov, président du mouvement « Nous sommes ensemble avec la Russie » affirme à l’agence de presse russe TASS que les frappes russes d’hier à Pavlograd visaient les infrastructures ferroviaires ainsi que les dépôts de munitions et de carburant des troupes ukrainiennes. Résultat, selon lui: trois brigades dont le redéploiement dans la région de Zaporijjia s’est achevé le 30 avril, ne seront pas en mesure de participer activement aux combats. « Il (leur) faudra encore plusieurs jours, voire des semaines, pour se préparer.
Moscou aussi compte les morts ukrainiens
Les services d’urgence de la Fédération de Russie affirment que huit soldats des forces armées ukrainiennes ont été tués et quatre ont été blessés lorsque des tirs d’artillerie russes ont détruit des canons automoteurs et un mortier ukrainiens dans la région de Kherson.
Kiev compte les morts ennemis
L’état-major de l’armée ukrainienne affirme que 450 soldats russes ont été tués ou blessés ces dernières 24 heures, portant le nombre de soldats « éliminés » à environ 190.960 depuis le 24 février 2022.
Moscou et Washington se parlent de temps en temps
Les États-Unis et la Russie sont engagés dans un dialogue sur l’échange de prisonniers, mais les discussions sont irrégulières, a affirmé le secrétaire d’État américain Antony Blinken lors d’une interview sur à Fox News. « Nous restons en contact par l’intermédiaire de notre ambassade » en Russie, a-t-il dit. Un peu plus tôt, son homologue russe, Sergueï Lavrov, avait déclaré qu’un canal spécial avait été mis en place en vertu d’un accord entre Vladimir Poutine et Joe Biden après leur rencontre à Genève en juin 2021, afin de discuter des citoyens russes détenus aux États-Unis et des citoyens américains détenus en Russie. Selon Moscou, une centaine de Russes étaient détenus le mois dernier aux États-Unis.
Une ligne d’explosions à la frontière
Dans la nuit et à l’aube, l’armée russe a, selon les forces ukrainiennes, opéré six bombardements de la frontière dans la région de Soumy. Environ 20 explosions ont été enregistrées. Elles ont été recensées à Novoslobodsk, Yunakiv (mortiers), Shalyginsk et Bilopolsk (canons) ainsi qu’à Seredino-Budsk.
Kiev et les « générations futures » en Russie
Andriy Yermak, le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, a publié un message véhément sur Telegram sur les « dégâts environnementaux que la Russie ne cesse de causer » en Ukraine. « Les générations futures à naître paieront et elles n’auront pas le choix », met-il en garde.
Le manque de munitions, le talon d’Achille de Moscou
Dans son point quotidien, le ministère britannique de la Défense revient sur la rumeur de limogeage du vice-ministre russe de la Défense, le colonel-général Mikhail Mizintsev. Il était en charge, depuis huit mois seulement, de la logistique militaire. Cette rumeur confirme « à quel point les problèmes logistiques restent au cœur de la campagne russe en Ukraine », la Russie ne disposant pas « de suffisamment de munitions pour réussir son offensive », estime le Royaume-Uni. Preuve en est que le groupe Wagner ne cesse d’en réclamer, hier encore.
Le Canada, fidèle à l’Ukraine
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le président ukrainien Volodymyr Zelensky ont annoncé hier soir la poursuite de leur programme de coopération à long terme. « Aussi longtemps qu’il le faudra, le Canada continuera de leur apporter une aide militaire, humanitaire et financière », a assuré M. Trudeau dans un tweet.
Le Canada a notamment formé plus de 36.000 soldats ukrainiens depuis septembre 2015 et cette mission a été prolongée jusqu’en mars 2025. De même, la mission de formation d’ingénieurs ukrainiens est prolongée jusqu’en octobre. Mi-avril, les huit chars Leopard 2 promis par Ottawa à Kiev sont arrivés en Pologne. Ces engins de 55 tonnes sont l’une des composantes clé de l’arsenal canadien, et comptent parmi ses équipements les plus avancés.
L’Ukraine tient bon à Bakhmout
Serhii Cherevatyi, porte-parole du Groupement oriental des forces armées ukrainiennes, affirme que forces russes et ukrainiennes sont toujours engagées dans une « lutte de position » après que les troupes ukrainiennes ont lancé une série de contre-attaques. Selon lui, la ligne de front se déplace constamment; « parfois, l’ennemi a un certain succès après une frappe d’artillerie puissante et la destruction d’infrastructures, et il peut avancer. Mais nous contre-attaquons et regagnons souvent nos positions après avoir infligé le feu à l’ennemi », a-t-il décrit à la télévision nationale.
La demande intérieure russe toujours forte
L’activité dans le secteur manufacturier russe a augmenté pour le 12e mois consécutif en avril, révèle ce matin une enquête auprès des entreprises, et de nouvelles commandes à l’exportation auraient mis fin à une séquence de 14 mois de baisse, sans hausse cependant.
Deux Canadiens sont morts à Bakhmout
Kyle Porter, 27 ans, de Calgary, et Cole Zelenco, 21 ans, de St. Catharines, en Ontario, servaient tous deux dans la Légion internationale ukrainienne, rattachée à la 92e brigade mécanisée. L’un d’eux a déclaré à CBC News, avant sa mort, que les conditions sur la ligne de front ressemblaient à un « hachoir à viande ».
Le 26 avril vers 18 heures, selon le commandant de la 92e, les deux Canadiens faisaient partie d’un groupe de soldats chargés de tenir une importante route d’approvisionnement vers Bakhmout. Le groupe essuyait d’intenses tirs d’artillerie de la part des troupes russes. Porter, Zelenco et au moins trois autres soldats ukrainiens ont cherché refuge dans un bunker mais le bunker a été directement touché. Tous ont été tués.
Nouvelle attaque en territoire russe
Les forces ukrainiennes ont bombardé tôt ce matin un village de la région russe de Briansk, à la frontière de l’Ukraine, accuse le gouverneur local. « Dans la matinée, les forces armées ukrainiennes ont bombardé le village de Kurkovichi dans le district municipal de Starodubsky », affirme Alexander Bogomaz, dans un message sur sa chaîne Telegram. « Il n’y a pas eu de victimes. Suite au bombardement, un incendie s’est déclaré dans l’une des habitations. Tous les secours sont sur place ».
L’Ukraine ne revendique presque jamais publiquement la responsabilité d’attaques à l’intérieur de la Russie. Hier, une locomotive et sept wagons de fret ont détraillé à Briansk après l’explosion d’un engin explosif non identifié.
Le logo Tatneft ne sera pas à Wimbledon
La joueuse russe de tennis Veronika Kudermetova a déclaré qu’elle retirerait le logo du sponsor russe Tatneft de son kit afin de pouvoir concourir à Wimbledon cette année.
Wimbledon a interdit les joueurs russes et biélorusses en 2022 après l’invasion mais les acceptera cette année comme athlètes neutres.
Le sponsor de Kudermetova, Tatneft, une société pétrolière et gazière, a été sanctionné par l’Union européenne en juin dernier.
Le Pape impliqué dans une mission de paix?
Dimanche, le pape François a affirmé que le Vatican était impliqué dans une mission de paix pour tenter de mettre fin au conflit entre la Russie et l’Ukraine. « Il y a une mission en cours actuellement mais elle n’est pas encore publique. Quand elle sera publique, je la révélerai », a affirmé le souverain pontife aux journalistes lors d’un vol de retour après une visite de trois jours en Hongrie. François a parlé dit avoir parlé du conflit avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, opposé aux sanctions européennes contre la Russie, et avec le métropolite (évêque) Hilarion, un représentant de l’Église orthodoxe russe à Budapest.
Un proche de Zelensky, cité anonymement par CNN, a démenti ces informations: : le président Zelensky n’a pas consenti à de telles discussions au nom de l’Ukraine. Si des discussions ont lieu, c’est à notre insu et sans notre bénédiction ».
Prigojine demande des munitions
Alors que la Maison Blanche a affirmé que 20 000 Russes avaient été tués au combat depuis décembre, dont la moitié parmi les rangs de Wagner, le chef de la milice privée, Evguéni Prigojine, a renouvelé son appel au ministère russe de la Défense pour qu’il augmente les livraisons de munitions à ses combattants à Bakhmout. Si le groupe Wagner doit mourir, ce ne sera « pas aux mains de l’armée ukrainienne ou de l’OTAN mais à cause de nos bâtards-bureaucrates nationaux », a-t-il reproché.
« Pour chaque attaque, les envahisseurs russes recevront notre réponse »
Dans son allocution quotidienne, hier soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a évoqué les victimes civiles de la nuit. Dans le village de Lyzunivka (région de Chernihiv), « une bombe russe a détruit une autre école ukrainienne ». Selon lui, un adolescent de 14 ans qui se trouvait près du bâtiment a été tué. De même, à Pavlohrad (région de Dnipropetrovsk), deux hommes sont morts et quarante personnes – « des femmes, des enfants et des hommes », a-t-il dit – ont dû recevoir des soins après des blessures. « Pour chaque attaque, les envahisseurs russes recevront notre réponse », a promis le président.
Ligne de front
L’état-major de l’armée ukrainienne affirme dans son résumé quotidien que « Bakhmout et Maryinka restent à l’épicentre des hostilités » et que ses défenses tiennent. Les forces russes ont cherché à pousser l’offensive hier en direction de Lyman et d’Avdiivka.
Des « espions » russes ont quitté l’Allemagne
Une vingtaine d’employés de l’ambassade d’Allemagne à Moscou ont quitté la Russie hier. Ce départ a été déclenché par le Kremlin, en représailles de l’expulsion, mi-avril, de diplomates russes installés en Allemagne. Berlin a affirmé hier, pour la première fois, qu’il s’agissait alors de «réduire la présence des services de renseignement » russes dans le pays.
« L’activité de ces personnes n’était pas conforme à leur statut diplomatique », a affirmé le ministère allemand des Affaires étrangères.
20 000 russes morts au combat
« Depuis décembre, nous estimons que la Russie a compté plus de 100 000 combattants tués ou blessés, dont 20 000 morts au combat », a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, lundi pendant une conférence de presse.
Il a précisé que la moitié des morts appartenaient au groupe militaire privé russe Wagner, et étaient pour la plupart d’anciens prisonniers « jetés dans les combats à Bakhmout (est de l’Ukraine) sans entraînement ni commandement militaire suffisant ». « La conclusion est que l’offensive de la Russie s’est retournée contre elle », a assuré John Kirby.