406 policiers et gendarmes ont été blessés lors des manifestations en France, dont 305 à Paris, indique le ministre de l’Intérieur ce mardi matin.
Près de 800 000 personnes selon la police ont défilé lundi dans toute la France lors d’un 1er mai « combatif », lancé par une intersyndicale toujours unie contre la réforme des retraites. Les défilés ont été marqués par des heurts parfois violents dans plusieurs villes, principalement à Paris, Nantes et Lyon.
« Si la très grande majorité des manifestants furent pacifistes bien sûr, à Paris, Lyon et Nantes notamment, les forces de l’ordre font face à des casseurs extrêment violents venus avec un objectif : tuer du flic et s’en prendre aux biens des autres », a dénoncé sur Twitter le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
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Par ailleurs, les policiers ont mené 540 interpellations au niveau national, dont 305 à Paris. « Malgré cette immense violence, les policiers sont restés sereins », assure le ministre de l’Intérieur. Selon lui, il « faut avoir les sanctions pénales les plus fermes contre ceux qui s’en prennent aux forces de l’ordre », appelant à une « loi anti-casseurs ».
Le « silence » de Mélenchon
Gérald Darmanin a fustigé l’opposition de gauche et son « silence », face aux agressions contre la police. Ces violences « n’ont rien à voir avec la retraite, d’ailleurs une partie des policiers est contre la réforme. Cela n’a rien à voir, alors pourquoi toute la classe politique ne condamne pas ces violences ? » Le ministre de l’Intérieur a particulièrement ciblé Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise. Son « silence » le « rend complice », dit-il.
Interrogé sur franceinfos, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, juge quant à lui que la journée d’hier s’est déroulée selon un schéma dorénavant classique, « le même que celui des douze dernières manifestations contre les retraites ». Il décrit « un précortège dans lequel s’insèrent des éléments ultras. Au bout d’un moment, malgré la stratégie de désescalade que nous mettons en place (les forces de l’ordre sont très loin, observent dans un premier temps les premières dégradations), on a vu une grande violence ». Il insiste sur le fait que « la spécificité, hier, c’est le niveau de violence. Il y avait davantage de militants radicalisés qui avaient plus envie d’en découdre ».
Impossible d’empêcher « les ultras de rentrer dans une manif »
Le patron des forces de l’ordre de la capitale et sa proche banlieue a lui aussi donné des nouvelles du policier brûlé par un cocktail Molotov. Il fait partie des 31 policiers et gendarmes qui ont dû être hospitalisés dans la foulée de la manifestation parisienne. Il confirme, comme Gérald Darmanin, que ses jours ne sont pas en danger. « Les nouvelles sont plutôt rassurantes », dit-il. Mais il « a été quand même gravement brûlé aux mains, aux bras et au visage ».
Nuñez explique d’ailleurs qu’il est impossible pour la police d’empêcher « les ultras de rentrer dans une manif ». « Il faut qu’il y ait une infraction », rappelle-t-il. « Dans ces manifestations, on a des individus qui relèvent du haut du spectre, qui relèvent de la DGSI », la Direction générale de la sécurité intérieure, précise-t-il pour souligner le niveau de dangerosité de certains individus.
Enfin, quant à l’utilisation des drones, il explique que celui utilisé lors de cette manifestation n’a « volé qu’au-dessus du précortège ». « Cela nous a permis de constater qu’il y avait quatre black blocs », explique-t-il. Il juge le procédé utile. « C’est de la complémentarité avec nos moyens. C’est une sorte de test pour la prévention du trouble à l’ordre public ». Dans le cadre par exemple des Jeux olympiques qui auront lieu l’année prochaine dans la capitale, « les drones seront indispensables lors de la cérémonie d’ouverture ».