Les autorités russes prévoient d’évacuer environ 70 000 personnes de localités de la région de Zaporijjia sous leur occupation.
Ce qu’il faut savoir à l’aube de ce dimanche 7 mai
- L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a fait part, samedi 7 mai, d’un risque de « grave accident nucléaire » à la centrale de Zaporijia, occupée par les forces russes en Ukraine, en raison de l’évacuation d’une ville voisine où vivent la plupart des employés. Le chef de l’Agence, Rafael Grossi, pointe aussi la situation « potentiellement dangereuse » autour du site.
- Aucune évacuation n’a été prévue pour les employés de la centrale nucléaire. « Restez calme », a tenté de rassurer dans un communiqué Iouri Tchernitchouk, directeur du site nommé par les autorités russes, ajoutant que « tous les réacteurs sont à l’arrêt ». La veille, le responsable régional installé par Moscou, Evgueni Balitski, a annoncé l’évacuation partielle et « temporaire » de dix-huit localités sous occupation russe dans la région de Zaporijia, notamment Enerhodar.
- Un avion polonais en mission pour Frontex a été intercepté vendredi au-dessus de la mer Noire par un avion de chasse russe Soukhoï Su-35, selon la Roumanie, qui a dénoncé « un comportement agressif totalement inacceptable » de Moscou.
- Le chef du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, a demandé samedi à l’armée russe l’autorisation de céder ses positions à Bakhmout aux troupes du dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, pour protester contre un manque de munitions. Celui-ci avait annoncé vendredi soir y être prêt.
- L’explosion d’une voiture a blessé Zakhar Prilepine,auteur ultranationaliste russe proguerre, et a provoqué la mort de son conducteur. Zakhar Prilepine était dans sa voiture « avec sa famille » quand l’explosion s’est produite. Des sources médicales et sécuritaires anonymes, citées par les agences de presse russes, affirment que l’écrivain a été blessé aux jambes. Les enquêteurs russes ont affirmé samedi que le suspect, arrêté après l’explosion, avait « agi selon les instructions » d’agents ukrainiens, et ont accusé l’Occident de « nourrir une nouvelle cellule de terrorisme international ».
- Kiev assure, samedi, avoir abattu un missile russe hypersonique au-dessus de Kiev à l’aide de systèmes de défense américain Patriot, récemment acquis. Il s’agissait d’un missile Kh-47 Kinjal lancé par un Mig-31K depuis la Russie le 4 mai, explique l’armée ukrainienne. Dans la nuit de vendredi à samedi, huit drones russes de fabrication iranienne ont par ailleurs été détruits par l’Ukraine.
- Kiev annonce que six démineurs ukrainiens ont été tués samedi dans le sud du pays, par des tirs russes.
- Des responsables russes et ukrainiens ont déclaré, samedi, avoir effectué un nouvel échange de prisonniers de guerre : trois pilotes militaires russes contre quarante-cinq combattants ukrainiens qui avaient défendu l’usine sidérurgique Azovstal à Marioupol.
- Au moins 480 enfants ont été tués et 964 blessés depuis le début de la guerre en Ukraine, a informé le bureau du procureur général d’Ukraine, samedi sur Telegram. Des chiffres en hausse continue en raison de travaux de recensement dans les zones où les affrontements font rage, au sud et à l’est du pays.
- « Six régions russes, [ainsi que] la Crimée occupée [par Moscou] et 21 villes ont annulé leurs défilés du 9-Mai, jour de la victoire, pour des raisons de sécurité », note le ministère de la défense britannique samedi, dans son dernier bulletin d’information, rappelant que ce jour férié en Russie commémore « la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie » en 1945. Ces commémorations auront lieu « à une plus petite échelle », et « la réception du président russe, Vladimir Poutine, à l’issue du défilé [dont la dernière édition remonte à 2019] » fait notamment partie des événements annulés.
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a alerté samedi sur le risque d’un « grave accident nucléaire » à la centrale de Zaporijjia, occupée par les forces russes en Ukraine. « La situation dans la zone proche de la centrale nucléaire de Zaporijjia devient de plus en plus imprévisible et potentiellement dangereuse », a averti le chef de l’Agence, Rafael Grossi, cité dans un communiqué de l’AIEA.
Cette centrale,la plus grande d’Europe, a été visée à plusieurs reprises par des tirs depuis le début du conflit, faisant craindre une catastrophe. Les experts de l’Agence, qui se trouvent sur place, continuent à entendre le bruit de bombardements dans la zone, le dernier datant de vendredi soir, indique le communiqué. Ils surveillent de près la situation pour « détecter tout impact potentiel sur la sûreté et la sécurité nucléaires », a précisé Rafael Grossi.
Vendredi, le responsable régional installé par Moscou, Evguéni Balitski, avait annoncé une évacuation partielle de 18 localités sous occupation russe dans la région de Zaporijjia, notamment à Energodar. Mais celle-ci suscite des inquiétudes.
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Ivan Fedorov, maire de Melitopol, a dénoncé samedi sur Telegram une « évacuation » trop rapide. D’énormes files d’attente se sont formées au poste de contrôle de Chongar, sur la route menant de Melitopol à la Crimée, a-t-il dit. Idem à Tokmak, où les files d’attente s’allongent pour acheter du pain, tandis que la plupart des stations-service n’ont plus d’essence.
Ces évacuations, « temporaires » selon Evguéni Balitski, concernent en priorité les enfants avec leurs parents, les personnes âgées et handicapées, et les patients des hôpitaux face à la multiplication, selon lui, de bombardements ukrainiens ces derniers jours.
70 000 personnes évacuées
Les autorités russes prévoient d’évacuer environ 70 000 personnes de localités de la région de Zaporijjia sous leur occupation, selon un autre responsable de l’administration d’occupation, Andreï Kozenko, cité par l’agence TASS.
Mais une évacuation des employés de la centrale nucléaire, dont les six réacteurs sont à l’arrêt, n’est pour l’heure pas prévue, a annoncé samedi Iouri Tchernitchouk, directeur du site nommé par les autorités russes.
Les effectifs de Zaporijjia ont graduellement diminué depuis le début du conflit, détaille le communiqué de l’AIEA, et la gestion du site est assurée par un nombre d’employés suffisant pour assurer la sécurité du site, selon les autorités russes.
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La centrale nucléaire de Zaporijjia, contrôlée par l’armée russe depuis mars 2022, est située au bord du fleuve Dniepr, qui dans cette zone sépare les deux camps. Mi-avril, Rafael Grossi avait déjà averti que l’on était « en sursis » concernant la « sûreté » de la centrale. Et bien que les réacteurs ne soient pas opérationnels, une ligne électrique de secours dont ils dépendent est encore en fonctionnement, ce qui constitue « un risque majeur » selon la même source. Cette ligne a été endommagée le 1er mars et n’était toujours pas réparée mi-avril, a déploré l’AIEA.