Le climat reste tendu à Ngor où les habitants de ce village traditionnel lébou sont vent debout contre l’installation d’une brigade de gendarmerie.
Les affrontements entre forces de l’ordre et populations de Ngor continuent de plus belle. A côté des nombreux blessés, deux morts auraient été dénombrés, hier, a écrit PressAfrik, citant le président du mouvement «Ngor debout», Mamadou Ndiaye. «Il y a deux décès, avec notamment une maman et une autre fille. Les décès sont dus aux affrontements. Difficile de savoir exactement ce qui s’est passé vu que personne ne peut sortir en ce moment», a indiqué M. Ndiaye.
Une autre source anonyme, contactée par WalfQuotidien, déclare avoir entendu qu’une personne a reçu une balle au pied. Elle précise n’avoir pas entendu parler de «mort». Depuis une quinzaine de jours, le village traditionnel lébou de Ngor vit des affrontements entre jeunes, munis de pierres, et forces de l’ordre usant des grenades à gaz lacrymogène. Selon un communiqué de l’association des cadres Le Péey Lebu, la pomme de discorde entre autorités et jeunes de Ngor est liée à «un terrain de 6 387 mètres carrés portant sur le Titre foncier (Tf) 13331/NGA». L’association déplore le fait que des tensions liées au foncier opposent souvent forces de l’ordre et populations dans les différentes localités lébou. «Elle appelle donc les deux parties à la sérénité et à la poursuite du dialogue», préconise le communiqué.
Malgré cet appel, la tension reste toujours perceptible dans la zone. Des habitants ont affirmé à des journalistes que des ambulances de la Croix Rouge, mobilisées pour évacuer les blessés et malades, ont été interdites d’accès au niveau du théâtre d’opérations.
Il y a une semaine, le domicile du député Farba Ngom a été incendié lors de ces affrontements. Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Diome, s’était rendu sur les lieux pour s’enquérir de la situation. Cela n’a pas fait reculer les manifestants, qui s’opposent à la construction d’une brigade de gendarmerie dans la localité.
Face à cette situation délétère, l’Italie met en garde ses ressortissants. «Sur la route de Ngor, à proximité du stade (rond-point de Ngor) et le long de l’avenue Cheikh Anta Diop, il est recommandé d’éviter ces zones et de se tenir au courant des médias locaux», a indiqué sur son site internet le ministère italien des Affaires étrangères.