L’équipe du Colorado, qui avait terminé en tête de la Conférence Ouest à l’issue de la saison régulière, a dominé la franchise californienne (113-111), lundi, à Los Angeles, remportant la série 4 victoires à 0.
C’est une première pour Denver. En près d’un demi-siècle de présence en NBA (47 ans) – la ligue professionnelle nord-américaine de basket –, jamais les Nuggets n’étaient parvenus à se qualifier pour les finales. L’équipe du Colorado, qui s’est imposée, lundi 22 mai, sur le parquet des Los Angeles Lakers (113-111), va maintenant tenter de décrocher un titre.
Avec cette quatrième victoire successive dans la série qui les opposait à la franchise californienne, le Serbe Nikola Jokic et ses coéquipiers ont assuré leur qualification.
Et ce malgré LeBron James : le « King » ne voulait pas abdiquer et il a tout fait pour permettre aux Lakers d’obtenir un sursis. Il a livré, lundi soir, un des matchs les plus aboutis de sa carrière déjà prodigieuse, à 38 ans, avec 40 points inscrits dont 31 points dans la seule première période (avec 11 tirs réussis sur 13), nouveau record personnel, établi en deux quart-temps dans un match d’après saison.
A bout de force, il a néanmoins échoué au buzzer à arracher la prolongation, provoquant la joie de ses adversaires dans une Crypto.com Arena aussitôt réduite au silence. Même l’acteur Jack Nicholson, fan de longue date, avait déserté les lieux craignant peut-être que ce match décisif soit le dernier de la saison.
Les Nuggets, qui avaient terminé en tête de la Conférence Ouest à l’issue de la saison régulière, ont été remarquables de solidité et de calme, même quand la tempête soufflait en première période bouclée avec quinze longueurs de retard.
Récital de Nikola Jokic
Mais au retour du vestiaire, les hommes de Michael Malone sont revenus bien plus conquérants, à l’image de Nikola Jokic, auteur de 30 points et qui a réalisé un triple double (avec 14 rebonds et 13 passes).
Il n’a évidemment pas été le seul pour Denver à peser, puisque ses quatre coéquipiers titulaires ont inscrit entre 13 et 25 points, Jamal Murray étant le plus prolifique. Et c’est ce qui a fait la différence, car LeBron James a été un leader exemplaire mais trop esseulé, et limité à 9 points dans les deux derniers quart-temps (10 rebonds, 9 passes).
« Il a fait un match extraordinaire, nous n’avons pas pu l’arrêter en première période. Ensuite, nous avons trouvé un moyen de lui faire prendre des tirs plus difficiles. Mais il reste l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de ce sport », a salué Jokic.
Comme un air de revanche
« C’est un grand effort fourni par toute l’équipe. Nous n’abandonnons pas. Ils nous ont sautés dessus au début. Ils étaient meilleurs, plus agressifs, ils marquaient facilement. Mais nous avons tourné la page et tout le monde s’est montré à la hauteur. C’était un travail collectif : il n’y a pas qu’un seul gars », a-t-il ajouté.
Pour la franchise du Colorado, cette qualification est une douce revanche prise sur celle de Californie, qui lui barra la route à ce stade trois fois, en 1985, 2009 et 2020. Elle avait une première fois échoué en 1978 face aux Seattle SuperSonics.
Ainsi, le défi était trop élevé pour les Lakers, dont la présence en finale de conférence était improbable cet hiver quand ils bégayaient leur basket et végétèrent un temps à la 13ᵉ place de la Conférence Ouest, au cœur d’une saison chaotique.
Renforcés par des transferts probants en février, portés par LeBron James, toujours aussi assoiffé de gloire, et par Anthony Davis redevenu en bonne santé et dominant à l’intérieur, ils ont tout de même dû en passer par les barrages pour rallier les playoffs, avant de jouer les ogres aux dépens des tendres Grizzlies et d’éliminer les Warriors, champions en titre.
D’aucuns les voyaient favoris, forts de leur expérience, de leur soif de vaincre retrouvée et du poids de l’histoire aussi, eux qui furent dix-sept fois champions, un record partagé avec les Boston Celtics. Mais le fait est qu’ils ont atteint leur plafond de verre face à des Nuggets pétris de talent, mieux armés collectivement, sans point faible apparent et sûrs de leur force.