De Senghor au régime actuel, des crises sociopolitiques, le Sénégal en a connues. Mais chaque leader lâchant du lest, la stabilité a toujours été de retour, redorant l’image du «Pays de la Téranga ». C’est pourquoi, je lance aux acteurs de tous bords cette invite : « Revisitons les valeurs léguées, pour restaurer la paix et la stabilité du pays ».
Aujourd’hui, nul besoin de se le dire, le constat est unanime : Le Sénégal est au bord du gouffre. Nos aînés se rappellent des années de braise de 1968, avec ses lots d’arrestations et même de morts. Mais, nous dit-on, le début des indépendances, les anciennes colonies ont presque tous connu des troubles profonds.
Mais le pays de la Téranga, avec ses régulateurs religieux et traditionnels, a su restaurer la paix et la stabilité. Puis, plus d’une décennie plus tard, Léopold Sédar Senghor, son premier président, a dignement renoncé au pouvoir.
Des moments chauds, avec des lots de morts (policiers et civils), son successeur Abdou Diouf en a aussi connus. Mais attentif aux conseils et recommandations des voix autorisées, il avait appelé à un dialogue crédible et sans suspicion, ayant même abouti à un gouvernement d’union nationale. Pourtant très critiqué à l’époque, c’est son farouche opposant, Abdoulaye Wade qui lui succédera à la tête du pays.
Après plus d’une décennie, l’intention de léguer le pouvoir à son fils a vu le jour ou a été perçue, poussant « le pays de la Téranga » au bord du gouffre, mais sachant raison garder ou retrouver, il a reconnu sa défaite devant Macky Sall, un adversaire qui avait battu campagne pour lui en 2007 et qu’il a failli envoyer en prison.
Aujourd’hui, c’est un scénario identique qui se dessine, mais avec ces arrestations de tous bords, ces actes de vandalisme et les violences partagées sur les réseaux sociaux, aussi avec les lueurs d’espoir des très prochaines productions du pétrole et du gaz, jamais le Sénégal n’a atteint ces abords du précipice de la violence.
Et c’est pourquoi, je lance un appel au calme, à la sérénité, à l’éthique de conviction et à la responsabilité, à tous les Sénégalais. Et le Sénégalais n’est pas seulement le natif du « Pays de la Téranga », mais celui qui réellement aime cet Etat, met au-devant l’intérêt du peuple, la stabilité du pays et son essor, avant ses propres intérêts.
Pensons à nos frères et compatriotes de la Diaspora, un poumon économique incontournable du Sénégal, qui vivent dans l’angoisse, en pensant à leurs familles, à ce pays qu’ils aiment tant, jusqu’à se sacrifier dans des conditions difficiles pour son essor.
Pensons à ces « Sénégalais de Cœur », qui sont venus investir, s’installer et même se naturaliser, parce qu’ils adorent le « Pays de la Téranga » et le voient parmi les pays leaders, pas seulement du continent, mais du monde.
Des raisons parmi d’autres, mes frères, et pour éviter le chaos, il nous faudra tous nous remettre en cause, afin de pouvoir taire les intérêts irrationnels et leur instrumentalisation politique. Il nous faudra ensemble, dans une démarche collective et sincère, adopter tous les outils de pacification pour éviter le désastre au Sénégal.
Les défis qui nous attendent sont majeurs, au regard des enjeux géopolitiques, géoéconomiques et éco-stratégiques ! Tous ensemble, nous devons rétablir l’état de droit, tout en privilégiant la Paix et la Stabilité !
Tout en priant que notre appel soit entendu, que DIEU sauve le Sénégal, un pays naguère de référence en démocratie, des troubles qui ont miné trop de pays en Afrique.
Boubacar Sèye
Horizons Sans Frontières
Chercheur et consultant en migrations internationales