Le gouvernement canadien dit avoir constaté que certains jeunes commencent à fumer après avoir reçu une seule cigarette plutôt qu’un paquet comportant des avertissements sanitaires.
Le Canada va exiger que des avertissements sanitaires soient imprimés directement sur les cigarettes et cigares individuels – une « première mondiale » dans la lutte contre le tabagisme, a annoncé mercredi le gouvernement. Les messages seront introduits progressivement à partir du 1er août et comprendront des phrases telles que « Du poison dans chaque bouffée », « La fumée du tabac nuit aux enfants » et « Les cigarettes provoquent le cancer ».
48 000 Canadiens continuent de mourir chaque année du tabagisme, a déclaré dans un communiqué la ministre de la santé mentale et des dépendances, Carolyn Bennett, soulignant que le Canada était « le premier pays au monde » à mettre en place une telle mesure. Un projet de loi similaire avait été débattu au Parlement britannique en 2022, sans aboutir.
« Par cette mesure audacieuse, les avertissements sanitaires seront pratiquement inévitables et constitueront un rappel saisissant des conséquences du tabagisme sur la santé, de pair avec les images mises à jour, affichées sur l’emballage », a déclaré la ministre.
Réduire le nombre de fumeurs à 5 % de la population
Pour justifier cette mesure, le gouvernement canadien dit avoir constaté que certains jeunes, particulièrement sensibles au risque de dépendance au tabac, commencent à fumer après avoir reçu une seule cigarette plutôt qu’un paquet comportant des avertissements sanitaires.
En 2000, le Canada a été le premier pays à ordonner l’apposition sur les paquets de cigarettes de mises en garde imagées, montrant notamment des représentations macabres de cœurs et de poumons malades, afin de sensibiliser la population aux risques sanitaires liés au tabagisme.
Depuis, le tabagisme a connu une tendance à la baisse et Ottawa a pour objectif de réduire encore le nombre de fumeurs dans le pays à 5 % de la population, soit environ 2 millions de personnes, d’ici à 2035, contre environ 13 % actuellement. Selon les données du gouvernement, près de la moitié des coûts de santé du pays sont liés à la consommation de substances psychoactives.