Après les insultes racistes envers Vinicius, adoré au Brésil, l’Etat de Rio tente de faire avancer les choses.
L’Etat de Rio de Janeiro a approuvé mardi un projet de loi qui prévoit l’arrêt des matches de football en cas de comportement raciste, une première mesure en la matière au Brésil après les nouvelles insultes subies fin mai en Espagne par sa star Vinicius Jr. Le texte, présenté à l’Assemblée législative de l’Etat, dispose qu’«en cas de plainte ou de comportement raciste avéré», les rencontres soient interrompues pour une durée définie par l’organisateur de l’événement, ou bien suspendue si les incidents se répètent ou sont l’oeuvre d’un groupe.
N’importe qui peut référer d’un acte raciste présumé aux autorités, précise le projet. Il fait suite à une nouvelle vague d’attaques racistes à l’encontre du joueur brésilien du Real Madrid Vinicius Jr, visé par des insultes racistes lors d’un match de championnat d’Espagne contre Valence fin mai.
L’affaire a fait scandale, entraîné plusieurs arrestations assorties de lourdes sanctions et alimenté les critiques envers la fédération espagnole. La polémique «a renforcé la nécessité de créer une politique qui incite au respect, comme un protocole de lutte contre le racisme dans les stades», a plaidé le député et auteur du projet de loi, Prof. Josemar.
D’autant qu’au Brésil, les plaintes pour racisme dans les stades ont augmenté de 40% en 2022, selon des données préliminaires de l’Observatoire des discriminations raciales dans le football. La mesure approuvée par l’Etat de Rio (centre) s’inscrit ainsi dans la «politique +Vini Jr+ de lutte contre le racisme». Elle prévoit aussi de diffuser des campagnes de sensibilisation lors des mi-temps et la mise en oeuvre de politiques publiques pour aider les victimes d’actes racistes. Vinicius Jr, 22 ans, est l’un des cadres de l’équipe nationale et du Real Madrid, qu’il a rejoint à 16 ans après avoir fait ses débuts à Sao Gonçalo, dans la banlieue de Rio.