L’Ukraine et les forces d’occupation russes continuent à évacuer des civils des zones inondées après la destruction la veille dans une zone sous contrôle russe du barrage de Kakhovka (sud) sur le fleuve Dniepr, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique.
Ce qu’il faut savoir ce jeudi 7 juin au matin
- Les évacuations se poursuivent dans la région de Kherson, deux jours après la destruction du barrage hydroélectrique de Kakhovka, dans le sud de l’Ukraine. Mercredi soir, plus de 5 900 personnes avaient été évacuées des zones inondées : près de 1 900 par les secours ukrainiens, et plus de 4 000, ont annoncé les autorités installées par Moscou. Trente localités étaient inondées, dont dix dans la zone sous contrôle des forces russes.
- La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que les Etats-Unis étaient en train d’évaluer les responsabilités dans la destruction de la centrale, mais que Moscou était à blâmer. « La Russie n’a rien à faire en Ukraine. Ce barrage était sous le contrôle de la Russie, et elle porte la responsabilité des destructions causées par cette guerre », a-t-elle avancé.
- Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a déploré mercredi l’absence d’aide humanitaire de la part des Nations unies et de la Croix-Rouge après la destruction du barrage. Emmanuel Macron a de son côté annoncé, mercredi, l’envoi, « dans les toutes prochaines heures », d’une « aide pour répondre aux besoins immédiats » de l’Ukraine.
- Le président russe, Vladimir Poutine, a, de son côté, dénoncé un « acte barbare » de la part de l’Ukraine, au cours d’une conversation téléphonique avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan.
- Volodymyr Zelensky a réaffirmé mercredi qu’il n’était pas impliqué dans le sabotage du gazoduc Nord Stream en septembre 2022, et ne croyait pas que d’autres responsables ukrainiens aient joué un rôle, comme l’ont affirmé plusieurs journaux.
- Les forces ukrainiennes sont repassées à l’offensive aux abords de Bakhmout, où elles ont repris 200 à 1 100 mètres, a rapporté mercredi Hanna Maliar, vice-ministre de la défense ukrainienne. Le général Oleksandr Syrsky, commandant de l’armée de terre du pays, a également fait état d’une progression sur les flancs russes.
- Soixante-trois journalistes de quatorze nationalités ont été tués depuis le début de l’offensive russe, ont annoncé mercredi les services du procureur général d’Ukraine, au lendemain de la journée nationale de la presse.
Zelensky en visite dans la région inondée de Kherson
Le président Zelensky s’est rendu à Kherson après la destruction du barrage. Dans un message à Telegram, le président ukrainien a écrit : « Voyage de travail dans la région de Kherson. Une réunion de coordination sur la liquidation des conséquences de l’explosion du barrage de Kakhovka », lance-til. Selon lui de nombreuses questions ont été abordées : l’évacuation de la population des zones potentiellement inondables, l’élimination de l’urgence provoquée par l’explosion du barrage, l’organisation du maintien en vie des zones inondées. En outre, les perspectives de restauration de l’écosystème de la région et la situation militaire opérationnelle dans la zone sinistrée par l’homme. « Il est important de calculer les dégâts et d’allouer des fonds pour indemniser les habitants touchés par la catastrophe et de développer un programme pour compenser les pertes ou relocaliser les entreprises dans la région de Kherson », précise-t-il.
Explosions entendues dans la région russe de Louhansk
La maison-musée de l’artiste Polina Raiko inondée
La maison de l’artite Polina Raiko à Oleshky a été inondée. Cette peintre ukrainienne décédée en 2004 avait commencé à peindre sa propriété à l’âge de 69 ans. Sa maison avait été classée comme étant un monument culturel national de l’Ukraine. Il est à craindre que toutes les fresques dans la maison soient détruites.
La Banque mondiale réduit les prévisions de croissance du PIB en 2023
La Banque mondiale vient de revoir à la baisse les prévisions de croissance pour l’Ukraine. Dans son rapport de juin, la Banque mondiale a fixé comme prévision une croissance de 2 %, contre 3,3 % en janvier.
Une zone de plus de 600 km2 inondée après la destruction du barrage de Kakhovka
La destruction du barrage de Kakhovka a inondé une zone de plus de 600 km2 dans le sud de l’Ukraine, sur la rive droite du fleuve Dniepr contrôlée par les Ukrainiens comme sur la rive gauche occupée par les Russes, a annoncé le gouverneur ukrainien de la région. Le niveau moyen d’inondation est de 5,61 mètres.
« 32% se trouvent sur la rive droite et 68% sur la rive gauche », a ajouté Oleksandr Prokudin, sur les réseaux sociaux.Saisissez votre titre de post ici
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La destruction du barrage modifie considérablement la géographie et la topographie de la ligne de front de Kherson
Selon l’Institut américain de la guerre, la destruction du barrage modifie considérablement la géographie et la topographie de la ligne de front de Kherson. Des images satellites montrent que l’inondation « perturbe fortement les positions défensives préparées par la Russie » sur la rive est du fleuve Dnipro en affectant particulièrement les positions de première ligne russes à Hola Prystan et Oleshky. « Les inondations vont probablement s’aggraver et modifier davantage la géographie de la région de Kherson au cours des 72 prochaines heures », précise le rapport. « Les inondations rapides ont probablement forcé le personnel et l’équipement militaire russes dans les principaux points de concentration russes d’Oleshky et de Hola Prystan à se retirer. Les forces russes avaient auparavant utilisé ces positions pour bombarder la ville de Kherson et d’autres colonies à l’ouest de Kherson », conclut le rapport.
14 000 maisons inondées et près de 4 300 personnes évacuées dans la partie sud de Kherson occupée par la Russie
Selon l’agence Tass, 4 300 personnes ont été évacuées à Kherson dans la partie sud occupée par la Russie. En outre, 21 personnes ont été hospitalisées à la suite des inondations, selon les services médicaux cités par Tass.
Les banques d’Arménie, du Kazakhstan et de Hong Kong bloquent les paiements russes pour les commandes de microprocesseurs
En raison du risque de sanctions américaines, les banques arméniennes, kazakhes et hongkongaises ont commencé à bloquer les paiements russes de produits pour pièces électroniques. Les banques risquent des sanctions pour avoir coopéré avec des personnes physiques et morales russes sanctionnées. D&jà plusieurs entreprises arméniennes ont été sanctionnées.
Trois morts dans les inondations
Trois personnes dans la région de Kherson sont mortes à la suite des inondations causées par la destruction du barrage de Nova Kakhovka dans le sud de l’Ukraine, selon les médias locaux.
En outre, dans une allocution de mercredi soir, Zelensky a déclaré qu’il était impossible de prédire combien de personnes étaient mortes dans les parties occupées par la Russie de Kherson en raison des inondations, appelant à une « réaction claire et rapide du monde » pour soutenir les victimes.
Il faudra reconstruire une nouvelle centrale hydroélectrique et un nouveau barrage
Selon le chef de « Ukrhydroenergo », la restauration de la centrale hydroélectrique et du barrage n’est pas possible. Il faudra construire des installations neuves qui pourraient prendre au moins 5 ans.
L’Agence de l’énergie atomique en renfort
L’organe de surveillance nucléaire de l’ONU va donc renforcer ses équipes à la centre la Zaporijja. « La perte possible de la principale source d’eau de refroidissement de la centrale complique encore une situation de sûreté et de sécurité nucléaire déjà extrêmement difficile et exigeante », a souligné le directeur général de l’AIEA , en assurant que l’agence travaillait pour s’assurer qu’il y avait autant d’eau de refroidissement en réserve que possible au cas où elle ne pourrait plus accéder au réservoir de Kakhovka.
En attendant, des secouristes ukrainiens portant des combinaisons de radioprotection ont participé à des formations ces dernières heures.
Baisse du niveau d’eau de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijjia
Même si six réacteurs sont à l’arrêt dans la centrale nucléaire de Zaporijjia, l’eau de refroidissement est nécessaire pour « empêcher la fonte du combustible et une éventuelle libération de matières radioactives », selon l’International Atomic Energy. Or depuis la destruction du barrage, les niveaux d’eau du réservoir de la centrale continuent de baisser. Ils ont déjà baissé de 2,8 mètres depuis mardi, mais le taux horaire de perte a ralenti à « entre 5 et 7 centimètres par heure contre un pic d’environ 11 cm/heure hier », précise l’AIEA. Toutefois, « si le niveau descend en dessous de 12,7 mètres, la centrale ne pourra plus pomper l’eau du réservoir vers le site ». Une limite qui pourrait être atteinte en deux jours.
Les sauveteurs pris pour cible
Alors que des milliers de civils doivent être évacués, Volodymyr Zelensky a accusé les forces russes de prendre pour cible les sauveteurs tentant d’apporter de l’aide. « Dès que nos forces tentent de sortir quelqu’un de là, les occupants leur tirent dessus à distance », affirme-t-il.
« Depuis les toits des maisons inondées, les gens regardent passer les noyés », a-t-il encore décrit.
Zelensky se dit « choqué » par l’absence d’aide internationale
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déploré mercredi l’absence d’aide humanitaire, de la part des Nations unies et de la Croix-Rouge, après la destruction du barrage de Kakhovka, dans le sud du pays, qui a provoqué une grave crise. « L’ONU, les Nations Unies et les représentants de la Croix-Rouge ne sont pas là. Toutes ces heures, ils ne sont toujours pas là », a déclaré Zelensky dans une interview diffusée par les médias allemands Welt TV et Bild.
Il s’est dit « choqué » car « ce sont les forces qui doivent être là pour sauver la vie des gens ».
Barrage ukrainien : le Royaume-Uni se montre prudent
Le Royaume-Uni s’est montré prudent sur la cause de la destruction du barrage de Kakhovka dans le sud de l’Ukraine, déclarant mercredi par la voix de son ministre des Affaires étrangères attendre « tous les éléments disponibles » après avoir dénoncé la veille un « crime de guerre ».
« Nous ne nous exprimerons pas tant que nous ne disposerons pas de tous les éléments (d’information) disponibles. Nous allons donc pécher par excès de prudence sur cette histoire », a déclaré James Cleverly dans un entretien avec l’AFP en marge d’une réunion à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.
Mardi, ce ministre avait parlé « d’acte odieux » relevant du « crime de guerre » à propos de la destruction le même jour de ce barrage sur le Dniepr, dans une zone sous contrôle russe, qui fait craindre une catastrophe humanitaire et écologique. Les deux camps s’en rejettent la responsabilité.
