Le 45e président des Etats-Unis, candidat à sa réélection en 2024, fait l’objet de sept chefs d’inculpation dans l’affaire des documents classifiés retrouvés dans sa résidence personnelle de Floride.
La meilleure défense, c’est l’attaque. Ce jeudi, l’ancien président des Etats-Unis a pris les devants en annonçant lui-même son inculpation par la justice fédérale dans l’affaire des documents qu’il avait emportés avec lui lors de son départ de la Maison Blanche en janvier 2021. « L’administration corrompue de Biden a informé mes avocats que j’ai été inculpé, vraisemblablement dans la fausse affaire des boîtes », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social en référence aux cartons de documents qu’il a pris avec lui en quittant Washington.
D’après son avocat Jim Trusty, interrogé sur CNN, le 45e président des Etats-Unis fait l’objet de sept chefs d’inculpation, notamment en vertu d’une loi sur l’espionnage qui interdit de garder des documents classifiés dans des endroits non autorisés et non sécurisés.
Une première pour un président des Etats-Unis
Après avoir vu son domicile de Mar a Lago (Floride) perquisitionné l’été dernier par des agents du FBI, le milliardaire est désormais convoqué ce mardi 13 juin devant un tribunal fédéral à Miami. Il s’agit là d’une première puisqu’avant lui, aucun autre président américain ne s’était retrouvé dans pareille situation jusqu’ici face à la justice fédérale, qui s’applique à l’échelle de tout le pays. En outre, Donald Trump est poursuivi pour entrave à la justice et faux témoignage.
Soit une actualité judiciaire bien chargée pour le candidat à la présidentielle 2024, lui qui avait déjà été inculpé au mois de mars de cette année 2023 pour plusieurs fraudes comptables par la justice de l’Etat de New York en lien avec un paiement réalisé avant la présidentielle de 2016 pour faire taire une actrice de films X, qui dit avoir été sa maîtresse.
11 000 documents retrouvés
Et qui se trouve également dans l’attente, d’ici le mois de septembre, des résultats de l’enquête menée par une procureure de l’Etat de Géorgie concernant les pressions que ce dernier aurait exercées pour tenter de changer le résultat de la présidentielle en 2020.
D’après une loi de 1978, chaque président américain est tenu de remettre l’ensemble de ses emails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales. Relancé plusieurs fois, Donald Trump avait fini par restituer l’an dernier 15 cartons comprenant plus de 200 documents classifiés. Tout en assurant que tout avait été alors transmis.
Ce qui n’avait visiblement pas convaincu la police fédérale, qui s’était rendue au domicile du magnat de l’immobilier le 8 août dernier. Les enquêteurs avaient alors saisi 11 000 documents, dont certains jugés très sensibles, notamment sur l’Iran ou la Chine.
Le favori des sondages pour la primaire républicaine
Largement en tête dans les sondages concernant l’investiture républicaine, Donal Trump a dénoncé, à travers une vidéo publiée sur Twitter, « être innocent » et n’avoir « rien fait de mal », tout en dénonçant « de l’ingérence électorale au plus haut niveau ».
Pour rappel, aux Etats-Unis, être inculpé et même condamné pour un délit ou un crime n’interdit pas d’être candidat, élu ou d’occuper une fonction officielle.