L’Alliance atlantique prévient qu’elle réagira face à toute éventuelle menace russe ou biélorusse contre ses membres. Sur le sol ukrainien, une frappe à Kramatorsk a fait au moins 8 morts et 56 blessés dans un restaurant.
Ce qu’il faut savoir à l’aube de ce mercredi 28 juin, 490ᵉ jour de guerre en Ukraine
- Pour Volodymyr Zelensky, ce lundi 26 juin 2023 fut un « jour heureux ». Dans son allocution du 26 juin, le président Zelensky a déclaré que les forces ukrainiennes avaient avancé dans toutes les zones le long des lignes de front où le pays mène des opérations offensives. « Aujourd’hui, nos soldats ont fait des progrès dans tous les domaines, et c’est un jour heureux. Je leur souhaite encore de tels jours ».
- Dans une courte adresse à la nation, Vladimir Poutine a salué le « patriotisme » des combattants du Groupe Wagner « restés fidèles et loyaux », deux jours après la tentative de rébellion menée par leur patron, Evgueni Prigojine. Le président russe leur a proposé de rejoindre l’armée ou de partir pour la Biélorussie.
- Vladimir Poutine dit avoir évité « l’effusion de sang » que voulaient, selon lui, l’Occident et Kiev. Le président russe a affirmé lundi, lors d’une allocution télévisée, avoir donné l’ordre d’« éviter une effusion de sang », que voulaient, selon lui, l’Ukraine et les Occidentaux lors de la rébellion avortée du groupe paramilitaire Wagner, remerciant les Russes pour leur « patriotisme » et leur unité.
- Vladimir Poutine propose un contrat avec l’armée à certains combattants du Groupe Wagner. Il a offert lundi soir une triple porte de sortie aux « combattants de Wagner qui n’ont pas participé à l’effusion de sang fratricide » : « poursuivre leur service en signant un contrat avec le ministère de la défense, rentrer chez eux, ou partir pour la Biélorussie ».
- Evgueni Prigojine est attendu en République de Biélorussie, sans que l’on connaisse la date de ce départ aux allures d’exil, ni où se trouve le tempétueux patron du Groupe Wagner. Des vidéos l’ont montré samedi soir, à bord d’un SUV, quittant le quartier général de l’armée russe à Rostov-sur-le-Don, qui sert de base logistique à l’« opération militaire spéciale » en Ukraine.
- Moscou sous un « régime d’opération antiterroriste ». Dans la capitale russe comme dans sa région, le « régime d’opération antiterroriste », qui confère des pouvoirs accrus aux forces de l’ordre, restait en vigueur dimanche.
- La rébellion révèle des « fissures réelles » chez les Russes, selon Emmanuel Macron et Antony Blinken. Le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, dans un entretien à La Provence, que la rébellion du chef du groupe paramilitaire « montre les divisions qui existent au sein du camp russe, la fragilité à la fois de ses armées et de ses forces auxiliaires ». Le coup de force avorté du chef du Groupe Wagner révèle des « fissures réelles » atteignant le président Vladimir Poutine, a jugé le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.
- Le président américain, Joe Biden, et son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, ont discuté par téléphone de cette crise inédite, ont annoncé Kiev et Washington.
- « En tant que voisin amical et partenaire stratégique, la Chine soutient la Russie dans ses efforts pour protéger la stabilité du pays », a déclaré dimanche le ministère des affaires étrangères chinois, qualifiant la mutinerie d’« affaire intérieure ».
- Sur le front ukrainien, la guerre se poursuit. Dans son compte rendu de la mi-journée, le ministère de la défense russe annonce qu’il a repoussé des assauts des forces ukrainiennes dans les régions de Donetsk et de Zaporijia, ainsi qu’à Bakhmout. La rébellion du Groupe Wagner « ne change rien à nos objectifs militaires », a commenté le conseiller du ministre de la défense ukrainien, Yuriy Sak, sur Sky News.
Un neuvième mort à Kramatorsk
Le bilan du bombardement d’un restaurant à Kramatorsk est revu à la hausse. Une neuvième personne est décédée, rapporte le média public Suspilne. Le corps de la victime a été extrait des décombres.
Alerte aérienne levée
C’est la fin des alertes aériennes en Ukraine pour le moment. Seules la Crimée annexée en 2014 et la région de Louhansk restent en alerte, mais elles le sont en permanence ou presque.
La Lituanie achète des systèmes de défense antimissiles pour l’Ukraine
La Lituanie annonce l’achat de deux systèmes de missiles sol-air NASAMS pour l’Ukraine. Ils seront transférés à l’Ukraine, fait savoir le président Gitanas Nauseda, en visite à Kiev aujourd’hui. Il souhaite également que « plus de décisions collectives en soutien de l’Ukraine » soient prises au prochain sommet de l’Otan qui se tiendra dans son pays.
Alerte aussi à Donetsk
La région de Donetsk repasse elle aussi en alerte aérienne.
Le dernier bilan ukrainien
Dans son dernier bilan, l’Ukraine évalue à 227 100 le nombre de Russes tués depuis le début de la guerre, le 22 février 2022, soit 930 de plus en 24 heures. 4036 tanks auraient été détruits, de même que 7847 blindés, 4089 systèmes d’artillerie, 314 avions ou 308 hélicoptères.
Six drones iraniens abattus
L’armée de l’air ukrainienne fait savoir qu’elle a abattu six drones de fabrication iranienne pendant la nuit.
Un temps de transport 50% plus long
Les renseignements britanniques reviennent, dans leur point quotidien sur la guerre, sur la frappe qui a endommagé, la semaine dernière, le pont de Tchongar entre la Crimée annexée en 2014 et le reste de l’Ukraine. Alors que cet axe est utilisé par les Russes pour approvisionner la partie sud de l’Ukraine qu’ils occupent, les services d’outre-Manche évaluent à au moins 50% la hausse des temps de trajet depuis que le pont est inutilisable. Les Russes ont mis en place un ponton en 24 heures, « signe de l’aspect vital de cette route », mais il n’est réservé qu’à un usage militaire.
Seule Zaporijjia reste en alerte
Il ne reste que la région de Zaporijjia qui est en alerte aérienne. Celles de Crimée, annexée en 2014, et de Louhansk, le sont en permanence ou presque.
Le général russe Sourovikine au courant de l’offensive de Wagner
Le New York Times , s’appuyant sur les renseignements américains, explique qu’un général russe, Sergueï Sourovikine, aurait été au courant de la préparation, le week-end dernier, par la milice Wagner, de son offensive en Russie. Sourovikine a dirigé les opérations en Ukraine avant d’être remplacé en janvier. D’autres généraux auraient aussi été mis au courant de la préparation de l’opération de Wagner. Des analystes estiment que si l’implication de Sourovikine a été trop importante, le président russe, Vladimir Poutine, sera contraint de le démettre. Une alliance entre Prigojine, le patron de Wagner, et Sourovikine, pourrait expliquer pourquoi Prigojine est en vie, malgré sa tentative de déstabilisation du pouvoir russe.
Wagner, l’assurance-vie de la Biélorussie
L’Institut pour l’étude de la guerre (ISW), un cercle de réflexion américain, estime, dans son analyse quotidienne du conflit, que le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, « pourrait utiliser la milice Wagner pour se donner de l’air dans la tentative russe d’absorber son pays ». Il a montré qu’il est « un acteur avisé capable de peser sur la politique russe ». Sa gestion d’une affaire interne russe et les remerciements publics que Poutine lui a adressés sont « humiliants » pour le président russe.
Alerte aérienne étendue
C’est dorénavant toute la moitié est de l’Ukraine qui est placée sous le régime d’une alerte aérienne.
La Constitution ukrainienne, un « combat »
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, célèbre les 27 ans de la rédaction de la Constitution de son pays. Il évoque « la liberté, l’honneur et la dignité », des mots devenus « vitaux » pour les Ukrainiens. Ces droits et libertés ne « peuvent plus être perçus comme tombant du ciel ». « C’est un combat, une lutte avec des sacrifices, », écrit-il sur Telegram.
Alerte aérienne dans l’est de l’Ukraine
Deux régions ukrainiennes subissent une alerte aérienne actuellement : celle de Donetsk et celle de Zaporijjia.
Deux navires de guerre russes près de Taïwan
Taïwan a détecté hier deux frégates russes au large de sa côte est, déployant navires de surveillance et avions pour scruter leurs mouvements, a indiqué le ministère de la Défense. Si Taïwan rapporte presque quotidiennement la présence de bateaux chinois près de ses eaux, celle de vaisseaux russes est inhabituelle. Comme les Etats-Unis et de nombreux pays européens, Taïwan a imposé des sanctions à la Russie, notamment sur les exportations de composants pour ordinateurs et machines, secteur dans lequel l’île excelle.
Bilan revu à la hausse à Kramatorsk
La frappe russe sur un restaurant de Kramatorsk, dans l’est du pays, a tué au moins 8 personnes et fait 58 blessés, d’après un dernier bilan. Parmi les morts figurent 3 enfants, indique le Service d’urgence de l’Etat d’Ukraine. « Les sauveteurs fouillent les décombres du bâtiment détruit et recherchent des personnes qui se trouvent probablement sous les décombres. »
L’Otan prête à se défendre contre « Moscou ou Minsk »
L’Otan est prête à se défendre contre toute menace en provenance de « Moscou ou de Minsk », les capitales biélorusse et russe, a affirmé hier soir le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Jens Stoltenberg, après que la Biélorussie a annoncé accueillir le patron de Wagner, Evguéni Prigojine. L’Otan va décider de renforcer ses systèmes de défense lors d’un prochain sommet, mi-juillet, en Lituanie, afin de protéger tous ses membres, particulièrement ceux ayant une frontière avec la Russie et la Biélorussie, fait savoir Stoltenberg. « Ce qui est limpide, c’est que nous avons envoyé un message clair à Moscou et à Minsk : l’Otan est là pour protéger chaque allié et chaque parcelle du territoire de l’Otan », a-t-il dit aux Pays-Bas après un dîner avec sept chefs d’Etat ou de gouvernement des pays de l’alliance. « Il n’y a donc aucune place pour un malentendu à Moscou ou à Minsk quant à notre capacité à défendre les alliés contre toute menace potentielle. »
L’armée ukrainienne progresse « chaque jour » sur les flancs de Bakhmout, selon Kiev
« Nos soldats avancent chaque jour sur les flancs. Petit à petit, mais sûrement », a indiqué hier la vice-ministre ukrainienne de la Défense sur Telegram, précisant qu’ils n’étaient pas encore entrés dans la ville conquises par les Russes plus tôt dans l’année. « Bakhmout et sa banlieue possèdent un système développé de fortifications et un vaste réseau de bastions. Tout cela a été construit autrefois par nos soldats, ce qui a d’ailleurs contribué à conserver la ville si longtemps (NDLR: face aux assauts russes). Mais maintenant, ces fortifications sont occupées par l’ennemi, donc libérer ces terres demande un peu plus d’efforts et de patience », a-t-elle expliqué.
Prigojine est arrivé hier en Biélorussie
« Oui, en effet, il est en Biélorussie », a confirmé le président biélorusse, Alexandre Loukachenko hier. Dès samedi soir, des rumeurs indiquaient qu’Evgueni Prigojine, le chef de la milice Wagner, devrait s’exiler en Biélorussie dans le cadre de l’accord conclu avec le Kremlin, la présidence russe. Plusieurs milliers de mercenaires de Wagner devraient le suivre.