Vingt-sept personnes ont, en outre, été blessées. L’opération se poursuivait lundi matin dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, a annoncé l’armée israélienne.
Cinq Palestiniens ont été tués dimanche 2 et lundi 3 juillet dans une « vaste opération antiterroriste » de l’armée israélienne, selon le ministère de la santé palestinien. Les forces israéliennes visent des « cibles » dans la ville et la région de Jénine, en Cisjordanie occupée : une « infrastructure terroriste » et un « centre d’opérations conjointes » qui sert, selon les forces israéliennes, de centre de commandement à la « Brigade de Jénine », un groupe militant local.
Outre les cinq morts, vingt-sept personnes ont été blessées – dont sept grièvement – lors de cette opération de l’armée israélienne, a annoncé le ministère de la santé palestinien dans un communiqué. Par ailleurs, « un homme a été tué par les balles de l’occupation [israélienne] à l’entrée nord d’Al-Bireh, près de Ramallah », a-t-il ajouté.
Selon l’armée, un « soldat a été légèrement blessé par des éclats de grenade de l’armée [israélienne] lors de l’opération » de Jénine et a été transféré à l’hôpital. Dans un communiqué, l’armée israélienne affirme que l’opération se poursuit lundi dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 1967. « La ville de Jénine et le camp de Jénine sont actuellement une zone de combats », a-t-elle précisé.
Au moins 181 Palestiniens et 25 Israéliens tués
« Les gens savaient que nous allions probablement entrer, mais la méthode de frappe aérienne, notre cible se trouvant en plein cœur du camp, les a pris par surprise », a affirmé à des journalistes le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne. « Nous agissons contre des suspects en particulier », a-t-il ajouté, assurant que l’armée, qui utilise des drones, fait son possible pour épargner la population civile. « Il y a des bombardements aériens et une invasion terrestre », a raconté à l’Agence France-Presse (AFP) le directeur du Croissant-Rouge palestinien à Jénine, Mahmoud Al-Saadi. « Plusieurs maisons et sites ont été bombardés (…). De la fumée s’élève de partout. »
Le mouvement palestinien du Jihad islamique a déclaré dans un communiqué que « toutes les options sont sur la table pour frapper l’ennemi [Israël] en réponse à son agression à Jénine ». La Jordanie a dénoncé « la récente agression visant la ville de Jénine », lançant un « appel urgent à la communauté internationale pour (…) mettre un terme aux attaques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés », selon un communiqué du ministère des affaires étrangères.
La ville de Jénine, située dans le nord de la Cisjordanie, et le camp de réfugiés adjacent sont régulièrement le théâtre d’affrontements entre les forces israéliennes et les Palestiniens. L’armée israélienne mène régulièrement des raids dans la région, bastion de groupes armés palestiniens, qui est théoriquement sous le contrôle de l’Autorité palestinienne, présidée par Mahmoud Abbas.
En juin, sept personnes ont été tuées, dont deux jeunes de 15 ans, lors d’un raid de l’armée israélienne sur un camp de réfugiés à Jénine. Au cours de ce raid, l’armée a également tiré des missiles à partir d’un hélicoptère, ce qui n’était pas arrivé en Cisjordanie depuis 2002, lors de la seconde Intifada palestinienne, selon un responsable palestinien. Les violences se sont multipliées lors des derniers mois, et depuis le début de l’année au moins 181 Palestiniens, 25 Israéliens, un Ukrainien et un Italien ont été tués, selon un décompte de l’AFP établi à partir de sources officielles.