Ce sont les premières inculpations envers des participants à ce stratagème qui consistait illégalement à faire de nouveau proclamer président le candidat républicain. Son échec est considéré comme l’un des événements déclencheurs de l’assaut contre le Capitole à Washington, en janvier 2021.
Ils n’ont pas hésité à mentir au Sénat américain pour essayer de faire réélire coûte que coûte Donald Trump, et encourent jusqu’à quatorze ans de prison pour cela. Seize partisans de l’ancien président républicain ont été inculpés dans le Michigan dans le cadre de l’affaire des « faux grands électeurs », visant à inverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020.
Les chefs d’accusation annoncés dans cet Etat du nord des Etats-Unis sont les premiers à viser des participants au projet qui a tenté − de manière illégitime − de faire proclamer Donald Trump vainqueur dans sept Etats américains (Arizona, Géorgie, Michigan, Nouveau-Mexique, Nevada, Pennsylvanie et Wisconsin).
Si ce projet avait abouti, le républicain aurait conservé la Maison Blanche au détriment de Joe Biden. L’échec du stratagème est considéré comme l’un des événements déclencheurs de l’assaut contre le Capitole à Washington, le 6 janvier 2021, jour de la certification de la victoire du candidat démocrate.
La procureure générale du Michigan, Dana Nessel, a expliqué qu’environ trois semaines avant le 6 janvier 2021, les seize accusés s’étaient réunis « secrètement » dans le sous-sol du siège du parti républicain du Michigan. Ils avaient alors signé des documents dans lesquels ils certifiaient être des grands électeurs du Michigan, a-t-elle précisé. Ces faux certificats ont ensuite été envoyés au Sénat américain dans le but de voir leurs voix comptées à la place de celles des vrais grands électeurs du Michigan, et d’ainsi proclamer Donald Trump vainqueur dans cet Etat.
Association de malfaiteurs
Aux Etats-Unis, le président est choisi au suffrage universel indirect, chaque Etat attribuant ses grands électeurs, dont le nombre dépend essentiellement de sa population, au candidat arrivé en tête localement.
Les faux certificats ont finalement été ignorés, mais la tentative a fait l’objet d’enquêtes, menées en particulier par le comité de la Chambre des représentants, sur l’insurrection du 6 janvier.
« Ce projet − de rejeter la volonté des électeurs et de saper la démocratie − était frauduleux et sans fondement légal », a déclaré la procureure générale du Michigan. Les seize accusés sont confrontés à plusieurs chefs d’accusation, notamment d’association de malfaiteurs et de faux et usage de faux.
Mardi, Donald Trump a annoncé parallèlement avoir reçu une lettre de procureurs l’informant qu’il est visé personnellement par l’enquête fédérale sur l’assaut contre le Capitole. Le procureur spécial Jack Smith s’intéresse au projet de faux électeurs dans le cadre de son enquête plus large sur Donald Trump et sur son rôle autour des événements du 6 janvier 2021. Deux avocats proches de Donald Trump, Rudy Giuliani et John Eastman, sont accusés d’avoir piloté le projet des faux grands électeurs, et sont supposément visés par l’enquête du procureur Smith.