Comme prévu, le président qatarien a assisté à la séance collective ce mardi, au Campus PSG, en profitant pour passer un certain nombre de messages… sans faire avancer le dossier Mbappé.
À peine arrivé, déjà reparti. Toujours entre deux avions, Nasser Al-Khelaïfi avait prévu d’être présent mardi, pour la première vraie séance collective au Campus PSG, le nouveau centre d’entraînement de Poissy (78). Il a tenu parole. Une présence forte en symbole, histoire de marquer le coup et de prêcher la bonne parole, après une saison 2022-23 qui ne restera pas dans les annales, c’est un doux euphémisme… La campagne 2023-24 doit marquer un nouveau départ. C’est l’objectif. Et ce malgré le flou qui règne toujours autour de Kylian Mbappé. Si le crack de Bondy répète à qui veut bien l’entendre qu’il veut rester à Paris la saison prochaine… sans prolonger, «NAK» a clairement établi, en marge de la présentation du nouveau coach, Luis Enrique, que sans prolongation, le capitaine des Bleus sera poussé vers la sortie cet été . Et ce afin de ne pas prendre le risque de le voir partir libre en fin de contrat, en 2024. Depuis ? Rien.
Et ce n’est pas la journée de mardi qui a permis de faire avancer le schmilblick. Certes, le président qatarien était là, mais, selon nos informations, il ne s’est pas entretenu avec Mbappé. Difficile de tirer des conclusions de cette absence de tête à tête entre M. Al-Khelaïfi et celui qu’il qualifiait encore l’an dernier de «pierre angulaire du projet et du club». «Tout était très délibérément concentré autour de l’équipe», nous glisse-t-on, et pas seulement sur un joueur, en l’occurrence «KM», dont l’avenir est pourtant sur toutes les lèvres. En résumé, la situation n’a pas changé depuis la conférence de presse de présentation de Luis Endrique : le club attend des éclaircissements du joueur sur sa position, tandis que celle du club est inchangée, un transfert ou une prolongation. Le président Al-Khelaïfi avait évoqué une deadline de deux semaines, mais comme Le Figaro l’avait indiqué, il ne fallait pas prendre cette date au pied de la lettre.
À VOIR AUSSI – Neymar, Verratti et les Parisiens à l’entraînement sous les yeux d’Al-Khelaïfi mardi
Réponse avant le 31 juillet ?
En revanche, il est clair que le Paris Saint-Germain attend une réponse définitive au 31 juillet. Tic-tac… Pourquoi le 31 juillet ? C’est jusqu’à cette date que l’option existante pour 2024-25 peut être activée. Bien sûr, les deux parties peuvent aussi s’entendre sur un nouveau contrat à tout moment, y compris après le 31 juillet. Des sources proches du club invitent à penser qu’un départ à la fin de son contrat, et donc sans indemnité de transfert, s’apparenterait à un «sabotage» du club, qui devrait vendre en masse pour supporter le manque à gagner. On parle d’une indemnité XXL, le «juste prix pour le meilleur joueur du monde, auteur d’un triplé en finale du Mondial».
Toujours est-il que la journée de mardi était placée sous le signe du collectif, pas de Mbappé. Rappelons que la reprise était fixée à la semaine dernière, mais les internationaux n’étaient attendus que lundi à Poissy, pour les traditionnels tests médicaux. 14 joueurs concernés (Ruiz, Danilo, Vitinha, Skriniar, Asensio, Mbappé, Hakimi, Navas, Verratti, Sanches, Housni, Donnaruma, Marquinhos, Zaïre-Emery). Le club parisien a d’ailleurs donné des nouvelles de ses blessés, dont Neymar, qui «devrait participer partiellement aux entraînements collectifs cette semaine», et Presnel Kimpembe, qui «devrait reprendre la course début août». Nordi Mukiele, lui, a déjà repris la course et les exercices de ballon sur le terrain. Rassurant. Plus que le cas Nuno Mendes, victime d’une «rupture du tendon conjoint de l’ischio-jambier droit cet été». Souvent blessé la saison dernière, le jeune international portugais est out plusieurs semaines.
Avant cette première vraie séance collective, en tout cas la première avec l’ensemble du groupe, les Parisiens ont posé devant le centre d’entraînement et eu une pensée pour leur camarade Sergio Rico, qui est semble-t-il hors de danger après être passé tout près de la mort fin mai. «Premier entraînement tous ensemble. Tu es avec nous Sergio Rico», peut-on lire en guise de légende pour une photo du groupe, avec Nasser Al-Khleaïfi, le conseiller football Luis Campos et le capitaine Marquinhos qui tiennent le maillot du portier espagnol de 29 ans,qui ne rejouera probablement plus jamais au football.
Fermeté et intransigeance
Pour le reste, on retiendra que «NAK» s’est exprimé pendant une quinzaine de minutes devant le groupe. Un discours de fermeté et d’intransigeance, nous glisse-t-on, qui avait pour but de confirmer la nouvelle politique du Paris Saint-Germain, celle qui a été mise en lumière par la sanction infligée à Leo Messi après son aller-retour en Arabie saoudite à la fin de la saison dernière. «Personne n’est au-dessus de l’institution», a expliqué le dirigeant qatarien en substance, affirmant que ceux qui ne respectent pas l’institution ou porter fermement le blason du club n’ont rien à faire à Paris. Après avoir bâti «les meilleures installations du monde» à Poissy, Nasser Al-Khelaïfi estime que les joueurs ont absolument tout pour s’épanouir et n’ont donc «aucune excuse» pour ne pas réussir. La définition de la réussite ? Celle qu’il a évoquée face à la presse il y’a une poignée de semaines à Poissy. «Concentrez-vous sur la performance et les résultats viendront», a-t-il encore indiqué, réclamant «un football passionnant», celui que désire aussi «Lucho » 100% offensi.
Le coach a le pouvoir de faire ce qu’il veut, c’est lui qui décide.
Nasser Al-Khelaïfi
Plus intéressant encore, Nasser Al-Khelaïfi a expliqué ceci devant le groupe : «Le coach a le pouvoir de faire ce qu’il veut, c’est lui qui décide. On avance tous dans la même direction, avec l’entraîneur, le staff et Luis Campos.» Le genre de discours qu’il aurait fallu tenir depuis le début de l’ère-QSI, relèveront les plus médisants. Mais peut-être qu’il convient de souligner qu’il n’est jamais trop tard ? Le président parisien a en outre réaffirmé que le club aux 11 titres de champion de France entre dans une «une nouvelle ère, avec un nouvel état d’esprit et une nouvelle mentalité», indiquant qu’il convient d’avancer «tous ensemble dans la même direction». Et d’ajouter : «Il faut être heureux d’être ici, et surtout fidèles.» A bon entendeur…
En résumé, il est demandé aux joueurs de rendre aux supporters et au club ce qu’on leur donne. C’est sans doute ce qu’il a expliqué à Milan Skriniar, Marco Asensio, Manuel Ugarte, Lucas Hernandez, Kang-in Lee et Cher Ndour, les six recrues parisiennes. S’il n’a pas eu de tête à tête avec Kylian Mbappé, le président parisien s’est entretenu personnellement avec chacun des six nouveaux joueurs. Il a ensuite assisté à cette première vraie séance de travail sous les ordres de Luis Enrique. La suite du programme ? Premier galop d’essai vendredi prochain, à Poissy (huis clos), avant de s’envoler pour la tournée au Japon dès samedi. En attendant, le cadre a été posé par Nasser Al-Khelaïfi. À voir si ce discours sera suivi d’effets.