Le texte de cette réforme controversée – à l’origine de nombreuses manifestations dans le pays – est soumis au vote du Parlement ce lundi.
Le président américain Joe Biden a exhorté Israël dans un communiqué dimanche 23 juillet à ne pas précipiter la réforme judiciaire de plus en plus «source de division», compte tenu des défis auxquels est confronté l’allié des Etats-Unis.
Dans un communiqué publié sur le site d’information Axios, puis transmis à l’AFP par la Maison Blanche, Joe Biden a déclaré : «Ce n’est pas sensé que les dirigeants israéliens précipitent (la réforme), l’objectif devrait être de rassembler les gens et de trouver un consensus». «Du point de vue des amis d’Israël aux États-Unis, il semble que la proposition actuelle de réforme judiciaire soit de plus en plus une source de division, et non de moins en moins», a-t-il ajouté.
Nouvelles manifestations
Le premier ministre Benjamin Netanyahou cherche à soumettre dès lundi au vote de la Knesset, le Parlement israélien, sa proposition controversée visant à réduire le pouvoir des juges. Cette proposition a déclenché des manifestations au cours du week-end entre ses partisans et ceux qui craignent qu’elle ne porte atteinte à la démocratie israélienne. Le ministre de la Justice, Yariv Levin, qui est à l’origine des réformes, a déclaré que le texte soumis aux législateurs ce lundi avait subi des modifications pour tenir compte des critiques, mais il a ajouté que la coalition était toujours ouverte à des «accords».
Benjamin Netanyahou, âgé de 73 ans, a subi une intervention chirurgicale pour se faire implanter un stimulateur cardiaque ce dimanche. Malgré son opération, il s’est engagé plus tôt à être présent lors du vote ce lundi. «Comme vous pouvez le constater, je vais très bien», a déclaré Benjamin Netanyahou, vêtu d’une veste et d’une chemise blanche au col déboutonné, selon une vidéo publiée par son bureau.
Son gouvernement, qui comprend des alliés juifs d’extrême droite et ultra-orthodoxes, affirme que les réformes proposées empêcheront les juges non élus d’outrepasser leurs compétences et garantiront un meilleur équilibre des pouvoirs. Les critiques du premier ministre, en procès pour corruption, l’accusent de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement prononcé à son encontre. Certains manifestants l’ont surnommé «ministre du crime».
Une vingtaine de députés ont défilé devant le Parlement pour s’exprimer contre le projet de loi, qui limiterait la capacité des juges de la Cour suprême à annuler les décisions du gouvernement qu’ils jugent «déraisonnables». Si elle était approuvée, la clause de «caractère raisonnable» serait le premier élément majeur de la réforme à entrer en vigueur. D’autres mesures provoquent le mécontentement des manifestants, comme celle modifiant le processus de nomination des juges, déjà adoptée par les députés en première lecture.