Chef de l’État de 1993 à 1999, Henri Konan Bédié n’avait pas exclu d’être candidat à la prochaine élection présidentielle dans son pays.
L’ancien président ivoirien Henri Konan Bédié est mort à l’âge de 89 ans dans un hôpital privé à Abidjan, a annoncé à l’AFP mardi 1er août au soir un membre de la communication de son parti. «Il est décédé à la Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie (PISAM)», a déclaré cette source. Dans la soirée, une foule commençait à se former devant sa résidence à Abidjan, a constaté une journaliste de l’AFP.
Chef de l’État de 1993 à 1999, Henri Konan Bédié n’avait pas exclu d’être candidat à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Il avait été désigné fin mars candidat unique à sa succession à la présidence du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) – principal mouvement d’opposition et parti du premier président ivoirien, Félix Houphouët-Boigny -, dont l’élection est prévue lors du prochain congrès du parti en juin. Il avait appelé fin mars les membres de son parti à s’unir pour remporter la prochaine élection présidentielle en 2025, qui suivra les élections municipales et régionales prévues le 2 septembre prochain. Henri Konan Bédié avait également été désigné candidat lors de la dernière élection présidentielle en 2020.
L’inventeur du concept d’«ivoirité»
Ancien parti unique, le PDCI a été au pouvoir de 1960, lors de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, à 1999, fin du mandat de l’ancien président Bédié renversé par un coup d’État. Né le 5 mai 1934 dans le village de Dadiékro (centre) au sein d’une famille de planteurs de cacao, «HKB» se voulait l’héritier et le successeur d’Houphouët-Boigny, d’ethnie baoulé comme lui. Un temps allié avec le président Alassane Ouattara élu pour la première fois en 2010, Bédié était retourné depuis 2018 dans l’opposition où il s’est rapproché des partisans de Laurent Gbagbo. Nommé ambassadeur à 26 ans, ministre de l’Économie à 32 ans, il était connu notamment pour son concept nationaliste voire xénophobe, «l’ivoirité».