Ultra-dominateur pendant une heure et demi, Marseille s’est laissé embarquer in extremis dans une prolongation et a capitulé aux tirs au but face au Panathinaïkos, mardi soir en tour préliminaire de la Ligue des champions.
C’est l’histoire d’un match que l’OM avait gagné et qu’il a fini par perdre aux tirs au but… L’équipe de Marcelino, transfigurée par rapport à l’aller (défaite 1-0 à Athènes), avait refait son retard au bout d’une minute, menait 2-0 à la pause, et aurait pu inscrire 3 ou 4 buts dans le temps réglementaire de ce match retour du 3e tour préliminaire de la Ligue des champions.
Tout allait bien au Vélodrome et puis, coup de théâtre, le Panathinaïkos qui, en six matchs en France, n’avait jamais engrangé la moindre victoire, a gratté la prolongation en réduisant le score sur pénalty dans les arrêts de jeu (2-1, 2-2 sur l’ensemble des deux matchs), puis vu la pièce retomber de son côté lors de la séance de tirs au but (5-3). Le Pana file en barrages de Ligue des champions et peut encore rêver aux phases de groupes de la C1. Tandis que Marseille est reversé en Ligue Europa (C3).
Pour l’OM, les conséquences de cet échec sont de nature à la fois économiques et sportives, largement imbriquées. En ne disputant pas la Ligue des champions, en compagnie du PSG et de Lens, Marseille laisse filer une fortune, et ampute d’autant son futur standing à court et moyen terme.
La seule qualification en phase de groupes de C1 lui aurait rapporté 15,5 M€ contre 4 millions en C3. En phase de groupe de C1, 2,8 M€ sont attribués par victoire et 930 000 euros par match nul. Une participation aux huitièmes de finale rapporte 9,6 M€. « Avec la C3, c’est le jour et la nuit, résume l’économiste Pierre Rondeau. Une victoire finale en Ligue Europa (C3) rapporte autant qu’une qualification en C1… » Sans parler des droits télé spécifiques à la C1, qui auraient fait tomber une manne supplémentaire estimée autour de 15 M€ dans l’escarcelle de l’OM.
Au lieu de ça, le club phocéen va se retrouver dans l’obligation de vendre des joueurs d’ici à la fin du mercato. Et à son agenda, comme Rennes et Toulouse, l’OM va devoir inscrire la phase de groupes de C3 (laquelle sera tirée au sort 1er septembre et débute le 21). Et cocher les jeudis soir, ces « mauvais » soirs dans l’optique des matchs du week-end suivant en championnat. En résumé, l’échec de ce mardi pourrait d’ores et déjà freiner l’OM dans sa quête de podium en Ligue 1.
Doublé inutile d’Aubameyang
Est-ce la ferveur des 63 000 supporters massés au Vélodrome pour la circonstance ? Toujours est-il que l’OM, ballotté et presque inapte à cadrer une frappe à Athènes mercredi, est d’abord apparu transfiguré ce mardi soir. D’une pure passe en profondeur, Sarr a trouvé Aubameyang, lequel a opéré un large crochet sur Brignoli, le gardien grec, côté droit et ouvert la marque d’entrée (1-0, 2e).
Après quoi, les tentatives ont déferlé sur le but du Pana. Les Grecs étaient débordés et le break pour l’OM est intervenu juste avant la pause. Clauss a adressé un centre tendu qu’Aubameyang a coupé du pied droit, de près, au premier poteau (2-0, 45e + 1).
Après le repos, Aubameyang a centré à destination de Sarr dont la reprise a fait mouche, avant le Sénégalais ne soit signalé hors-jeu (53e). Peu après, l’ex-Rennais a vu encore une frappe détournée (61e). Dans le dernier quart d’heure, l’OM a laissé l’adversaire exister enfin et forcer Pau Lopez à ses deux seules parades du temps réglementaire.
Et puis, patatras au bout du temps additionnel, l’arbitre M. Oliver a été appelé par la VAR et, après visionnage, a conclu à une main de Guendouzi sur un corner quelques minutes auparavant… Sur pénalty, Ioannidis a arraché la prolongation (2-1, 90e + 9).
Après quoi, Vitinha (entré à la place d’Aubameyang, 80e), servi en retrait par Veretout, a vu une première balle de match repoussée sur sa ligne par Magnusson (104e). Puis, Vitinha buteur sur un centre de la droite de Guendouzi, a vu la 2e balle de match déjugée, pour un hors-jeu de Sarr, apparu à la VAR (110e). Enfin, Vitinha a placé la 3e juste à côté, d’une reprise au premier poteau, la suite d’un centre de la gauche de Lodi (119e).
Il était écrit que la soirée tournerait en faveur des Grecs. L’échec de Guendouzi lors du premier tir au but a confirmé la tendance. Assurément, l’OM mettra du temps à s’en remettre.