Les flammes ne cessent de gagner du terrain. Face à l’immensité du brasier, des milliers d’habitants n’ont d’autre choix que d’évacuer, laissant derrière eux tout ce qu’ils possèdent ou presque. Au Canada, les incendies continuent de progresser dans l’ouest du pays, où deux immenses brasiers ont fusionné sous la force des vents du nord.
Le sinistre sévit notamment dans la région de Shuswap à 500 kilomètres au nord-est de Vancouver. D’après les pompiers de Colombie-Britannique, le feu s’étendrait désormais sur plus de 41.000 hectares. « Les soldats du feu travaillent à arrêter la progression du feu vers des structures dans les zones où il continue d’avancer activement à travers les bois et les prairies », ont-ils précisé dimanche sur X (ex-Twitter). Le Canada connaît cette année une saison des feux de forêt qui bat tous les records: 14 millions d’hectares (soit la superficie de la Grèce) ont brûlé. C’est le double du dernier record datant de 1989.
Un été « pas comme les autres »
Dans l’ouest du pays, plusieurs bâtiments de cette région touristique ont déjà été détruits. La ville de Kelowna, environ 150.000 habitants, à 150 kilomètres au sud de Shuswap, où des milliers de personnes ont dû évacuer, est toujours dimanche enveloppée d’une fumée épaisse, odorante et visible à plus de 100 kilomètres autour de la ville. « Ça a été horrible de passer la semaine avec cet air, c’est horrible à respirer», racontait samedi soir Mary, 29 ans, venue de Montréal pour rendre visite à une amie à Glenmore, un quartier de Kelowna. Son vol retour a été annulé et l’aéroport de Kelowna a fermé pour aider les efforts des avions de lutte contre les incendies.
De l’autre côté du lac Okanagan, à West Kelowna, un nombre conséquent de maisons a brûlé, selon les autorités, qui se montrent cependant optimistes sur la lutte contre les incendies, pour la première fois depuis jeudi. « Nous en sommes à quatre jours, j’ai l’impression que cela fait des mois, mais les choses s’améliorent », a annoncé dimanche le chef des pompiers de West Kelowna, Jason Brolund. « Nous avons enfin l’impression d’avancer plutôt que de reculer », a-t-il souligné.
A travers la Colombie-Britannique, en état d’urgence, environ 30.000 personnes ont reçu un ordre d’évacuation et 36.000 autres sont en état d’alerte et prêtes à fuir, ont indiqué les autorités locales. Les incendies touche également le nord du Canada, notamment la capitale des Territoires du Nord-Ouest, Yellowknife, où près de la totalité des 20.000 habitants ont dû évacuer. « Nous avons des jours difficiles qui s’annoncent », a expliqué dimanche soir Mike Westwick, le responsable de l’information sur les incendies pour le gouvernement de la province. « Cet incendie couvre une zone tellement vaste que les conditions météorologiques sont différentes dans certaines sections ».
« C’est un été pas comme les autres, on est en train de le voir à travers le pays, que ce soit en Nouvelle-Ecosse, à travers l’ouest canadien, on a eu des événements météorologiques extrêmes qui ont un impact énorme dans le pays », a souligné Justin Trudeau lors d’une conférence de presse de soutien envers les Canadiens dimanche. Le Canada est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l’intensité et la fréquence sont accrues par le dérèglement climatique.