Une assemblée générale exceptionnelle de la RFEF va avoir lieu vendredi, alors que la vice-présidente du gouvernement espagnol réclame la démission de Luis Rubiales. Celui-ci est dans la tourmente près son baiser sur la bouche imposé à Jenni Hermoso.
Luis Rubiales va-t-il pouvoir camper sur sa position, à savoir celle de n’avoir aucune intention de se retirer de la présidence de la fédération espagnole de football (RFEF), comme l’affirme le quotidien AS ? Il va en tout cas falloir que le dirigeant de 46 ans résiste à une sacrée pression depuis son baiser forcé sur la bouche de l’attaquante Jenni Hermoso (33 ans), en pleine cérémonie de premier sacre de la Roja lors de la Coupe du monde féminine de football, dimanche à Sydney (Australie). La RFEF a en tout cas annoncé mardi soir la convocation d’une assemblée générale extraordinaire qui se tiendra vendredi midi, en raison du « caractère d’urgence » de cette affaire Rubiales-Hermoso.
« La fédération souhaite informer que les procédures internes concernant les questions d’intégrité sont ouvertes », précise le communiqué de la RFEF, alors que cette AG extraordinaire a été décidée… par Luis Rubiales lui-même, en tant que président. Celle-ci va lui permettre de s’expliquer plus longuement que lors de ses excuses dans une vidéo jugées « insuffisantes et inappropriées » par le Premier ministre Pedro Sanchez. Luis Rubiales devrait aussi demander officiellement vendredi le soutien des dirigeants des fédérations régionales. D’après AS, le boss de la RFEF a d’ailleurs consulté ces dirigeants régionaux avant d’opter pour la convocation de cette AG extraordinaire.
Le ministère de la Justice prêt à mettre Rubiales hors-jeu ?
C’est dire s’il devrait encore bénéficier du soutien de l’instance reine du football espagnol, à l’image du lien Noël Le Graët-FFF il y a quelques mois en France. Et comme en France, Pedro Sanchez a rappelé mardi que la RFEF n’était pas un organisme relevant du gouvernement espagnol, et que ce dernier ne pouvait donc pas s’ingérer dans ses affaires. Pour autant, en qualifiant d’« inacceptable » son geste imposé à Jenni Hermoso, la prise de position du Premier ministre espagnol reste forte. Vice-présidente du gouvernement, Yolanda Diaz n’a de son côté pas hésité à réclamer la démission de Luis Rubiales, coupable selon elle d’avoir « harcelé et agressé » l’attaquante de la Roja. Yolanda Diaz a aussi annoncé la saisie du Conseil supérieur des Sports (CSD, organisme du ministère espagnol de la Culture et des Sports) pour « infraction grave ». Et ce « pour que le machisme ne reste pas impuni ».
D’après El Pais, le ministère de la Justice pourrait même porter l’affaire devant le Tribunal administratif du sport (TAD), afin de mettre Luis Rubiales hors-jeu. Dans un communiqué diffusé mardi, l’Association des footballeurs espagnols (AFE) s’est également manifestée au sujet de ce baiser imposé par Luis Rubiales : « En vertu du protocole d’action face à la violence sexuelle établi par le Conseil supérieur des sports, embrasser de force est qualifié de conduite inacceptable entraînant des conséquences immédiates ». Là aussi, la démission du président de la fédé espagnole est implicitement réclamée.