Le rappeur Médine est accusé d’avoir publié un tweet jugé antisémite à l’encontre de l’essayiste Rachel Khan. Son invitation aux réunions de rentrée des Verts et de la France insoumise a suscité une polémique. Dans deux interviews accordées à la presse, l’artiste plaide des maladresses et dénonce un emballement médiatique.
En plein coeur d’une vive polémique l’accussant d’antisémitisme, le rappeur Médine vient enfin de briser le silence dans deux interviews données à Paris Normandie et au Parisien . L’artiste, qui a publié un jeu de mots sur X (ex-Twitter) qualifiant l’essayiste Rachel Khan, juive et petite-fille de déportés, de « resKHANpée », plaide mercredi 23 août des erreurs et des maladresses dans certaines de ses prises de position. Son invitation aux réunions de rentrée des Verts et de la France insoumise continue de diviser la classe politique et au sein de la gauche.
« L’antisémitisme est un poison, je le combats depuis longtemps », explique-t-il dans son entretien au Parisien. Il ajoute que le tweet en question était une « erreur », tout comme le geste de la quenelle effectué il y a plusieurs années avec le polémiste Dieudonné.
Un tweet à l’encontre de Rachel Khan
« C’est une erreur, je le reconnais », accorde l’artiste, expliquant qu’il n’avait « pas en tête l’histoire de sa famille » lorsqu’il a publié ce « tweet maladroit » en réponse à un message de Rachel Khan le qualifiant de « déchet ». Une « maladresse » également assumée dans Paris Normandie, où le rappeur havrais regrette que ses excuses initiales soient restées « inaudibles ». « On me taxe d’antisémitisme et cela me broie », se désole-t-il.
Mais le rappeur regrette surtout un « emballement médiatique pas possible » et « démesuré ». « Au final on parle de tout sauf des vrais problèmes, de l’urgence climatique, de la montée de l’extrême droite, de ses idées », s’indigne Médine Zaouiche.
« Discréditer la gauche à travers moi »
Au passage, Médine se justifie à nouveau de la « quenelle » effectuée il y a près de dix ans avec le polémiste Dieudonné. « Aujourd’hui, je considère la quenelle comme un geste antisémite et condamne Dieudonné, confie-t-il au Parisien. C’est le parcours d’un artiste, au moins je reconnais mes erreurs, tout le monde ne le fait pas », ajoute-t-il, presque fièrement. « On cherche une maladresse ancienne pour me disqualifier, discréditer la gauche à travers moi ».
Malgré les dissensions que sa venue provoque chez les écologistes, il confirme sa participation au débat prévu jeudi en fin de journée avec la patronne d’EELV Marine Tondelier. « Je maintiens ma présence », dit-il à Paris Normandie, estimant avoir « une expérience à apporter en matière d’antiracisme ».
« Mon combat n’est pas fini », conclut finalement l’artiste.