Le tombeur d’Ali Bongo a placé des ténors de l’ex-opposition mais aussi d’anciens caciques du régime déchu à la tête de l’Assemblée et du Sénat.
Au Gabon, le général Brice Oligui Nguema, qui a renversé Ali Bongo Ondimba fin août, a nommé à la tête des deux chambres d’un futur Parlement de transition, lundi 11 septembre, des ténors de l’ex-opposition, mais aussi d’anciens caciques du régime du président déchu.
Proclamé président de la transition, le 4 septembre, à la suite de son coup d’Etat du 30 août, le général Oligui avait promis de « rendre le pouvoir aux civils » par des élections dans un délai qu’il n’a pas encore précisé, mais en mettant en place des institutions provisoires comprenant l’« ensemble des forces vives de la nation », de tous bords politiques.
Au lendemain de la nomination d’un gouvernement de transition confié à un ténor de l’ex-opposition, Raymond Ndong Sima, et composé d’anciens caciques du régime d’Ali Bongo, d’opposants, de membres de la société civile et de militaires, le nouvel homme fort du Gabon a réédité lundi ce saupoudrage dans les bureaux de la future Assemblée nationale et du futur Sénat de transition, dont il doit ensuite nommer, respectivement, les 70 et 50 parlementaires.
Dimanche, le nouveau premier ministre avait déclaré avoir « le souhait de voir le processus [de transition] aboutir en vingt-quatre mois pour qu’on puisse revenir à des élections ».
Couvre-feu réduit
La présidente du Sénat de transition est Paulette Missambo, l’une des principales figures de l’opposition à Ali Bongo lors de la présidentielle de 2023, présidente de l’Union nationale (UN), selon un décret du général Oligui lu à la télévision publique. Le président de l’Assemblée nationale de transition est Jean-François Ndongou, plusieurs fois ministre d’Ali Bongo, au pouvoir pendant quatorze ans, et de son père, Omar Bongo Ondimba, qui dirigea avant lui le Gabon pendant quarante-et-un ans.
Quatre vice-présidents pour chacune des deux chambres ont également été nommés, avec, dans chacun des bureaux, des officiers de l’armée, des membres de partis ou d’organisations de la société civile opposés au camp Bongo et d’anciens caciques de son régime qui se sont ralliés au pouvoir des militaires après le 30 août.
Par ailleurs, la durée du couvre-feu instauré par le gouvernement de M. Bongo le soir de l’élection présidentielle du 26 août et maintenu ensuite par les militaires, a été réduite, lundi à Libreville et sa banlieue, de 22 heures à 6 heures au lieu de 18 heures à 6 heures. Il est maintenu sur le reste du territoire, ont annoncé les militaires.