Le couple royal britannique entamera, mercredi 20 septembre, une visite d’État de trois jours en France, six mois après avoir dû reporter sa venue en plein mouvement contre la réforme des retraites.
Après un premier rendez-vous manqué, Charles III entamera, mercredi 20 septembre 2023 en France, une visite d’État de trois jours, six mois après avoir dû reporter sa venue en plein mouvement contre la réforme des retraites pour ce qui devait être sa première visite officielle à l’étranger en tant que roi. Entre engagements symboliques forts et rencontres avec des acteurs de la société civile française, le programme du monarque britannique de 74 ans et de la reine Camilla, 76 ans, n’a pas été beaucoup modifié.
Un dîner mercredi au château de Versailles
À son arrivée à Paris, mercredi, le couple royal sera accueilli par le président Emmanuel Macron et son épouse Brigitte. Peu avant 15 heures, ils se rendront à l’Arc de Triomphe, où ils raviveront la flamme du soldat inconnu. Les deux têtes couronnées descendront ensuite les Champs-Élysées. Les Français et les touristes pourront sans doute les apercevoir brièvement à cette occasion.
Le roi et le Président se rendront ensuite au palais de l’Élysée pour « un entretien en tête-à-tête qui portera sur la biodiversité, le climat, le sommet sur l’intelligence artificielle prévu en novembre au Royaume-Uni ainsi que sur la situation au Sahel et sur l’Ukraine », rapporte Le Point . Le roi et la reine participeront le mercredi soir à un dîner d’État au château de Versailles.
Une visite du chantier de Notre-Dame jeudi
Jeudi, Charles III prononcera un discours devant les parlementaires au Sénat, durant lequel il devrait s’exprimer en partie en français, comme en mars dernier où il avait parlé en allemand devant le Bundestag à Berlin lors d’un déplacement qui devait suivre celui initialement prévu à Paris. Emmanuel Macron et Charles III visiteront également le chantier de restauration de la cathédrale Notre-Dame et clôtureront une séquence sur le climat et la biodiversité au Muséum d’histoire naturelle en présence d’acteurs économiques, avance Le Point.
De leur côté, Camilla et Brigitte Macron lanceront, jeudi, le prix littéraire franco-britannique à la Bibliothèque nationale. Elles se rendront par la suite au 19M, un centre des métiers d’art fondé par la maison Chanel dans le 19e arrondissement Paris, Une rencontre est également prévue avec des associations locales et des personnalités du sport à Saint-Denis, une ville de banlieue parisienne qui sera un des lieux majeurs l’an prochain des Jeux Olympiques d’été de Paris.
Une escale à Bordeaux prévue vendredi
Paris ne sera pas la seule ville à recevoir le roi et la reine. Charles et Camilla se rendront, vendredi, en terres girondines et arriveront probablement de la capitale en train. Bordeaux fut un temps sous le contrôle du roi d’Angleterre Henri II et 39 000 Britanniques y résident aujourd’hui. Ils rencontreront des pompiers ayant pris part à la lutte contre les incendies qui avaient ravagé le département des Landes l’an dernier, au parc de l’Observatoire situé à Floirac.
Par la suite, le couple royal rencontrera « des militaires britanniques et français pour en savoir plus sur la collaboration entre les deux nations en matière de défense », indique un communiqué dévoilé par l’ambassade de Grande-Bretagne à Paris que rapporte ActuBordeaux . Charles et Camilla participeront ensuite à un événement servant à encourager les voyages vers la Grande-Bretagne, avant de partir visiter « un vignoble écologique ». Comme prévu lors de la première visite annulée, il s’agit du château Smith Haut Lafitte à Martillac, un grand cru classé de Pessac-Léognan, précise Actu.
« Il y aura une certaine diplomatie informelle »
Si en tant que chef d’État d’une monarchie constitutionnelle, le roi britannique doit observer une stricte réserve, la politique n’est jamais absente de ces visites d’État et le voyage de Charles III ne fait pas exception, confirmant les gestes d’ouverture et d’apaisement récents du gouvernement britannique. Charles III et Emmanuel Macron se sont déjà rencontrés, notamment lors du couronnement du roi le 6 mai dernier, et entretiennent « une relation chaleureuse », dit-on dans leur entourage.
Les visites d’État du souverain sont « un atout pour la diplomatie (britannique) […] au-dessus des sujets politiques du moment », comme les tensions persistantes entre Londres et Paris au sujet des traversées illégales de migrants vers le Royaume-Uni, estime Ed Owens, historien de la royauté. « Il y aura une certaine diplomatie informelle » durant ces deux jours, ajoute-t-il, mais pour Charles III l’objectif est surtout de montrer son engagement comme « un roi écologiste hors des frontières britanniques ».
Un dispositif de sécurité hautement renforcé
Charles III et Camilla débarqueront en pleine effervescence autour du ballon ovale, la coupe du monde de rugby se tenant jusqu’au samedi 28 octobre. D’après l’AFP, l’Élysée souligne que ce sport est « une passion que nos deux pays ont en commun ». Le couple royal devrait donc profiter de la compétition pour « rencontrer des personnalités du sport ».
Cependant, cette visite soulève un enjeu de sécurité très important. Les effectifs de policiers et gendarmes seront portés à 8 000, a appris samedi l’Agence France-Presse (AFP) de source policière. Cette visite se déroulera dans un « contexte de menace terroriste qui continue à peser sur notre pays », a-t-elle ajouté, même si « nos services n’ont pas détecté de menaces particulières ».
