Après le coup d’Etat de janvier 2022, des élections devaient en théorie avoir lieu en juillet 2024.
Les élections au Burkina Faso ne sont pas « une priorité » et la Constitution sera modifiée partiellement, a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré vendredi soir lors d’une interview à la télévision nationale, près d’un an après son arrivée au pouvoir par un coup d’Etat.
« Ce n’est pas une priorité, ça je vous le dis clairement, c’est la sécurité qui est la priorité », dans ce pays miné par les violences djihadistes, a-t-il répondu aux journalistes à propos d’élections théoriquement prévues en juillet 2024.
Ibrahim Traoré a également annoncé une modification partielle de la Constitution. « Les textes actuels ne nous permettent pas de pouvoir évoluer sereinement », a-t-il répondu aux journalistes à propos d’un éventuel changement de la loi fondamentale burkinabè.
« On va toucher à un volet » et faire une « modification partielle » de la Constitution, a-t-il dit, déplorant un texte qui reflète selon lui « l’avis d’une poignée de personnes éclairées », au détriment d’une « masse populaire ». Si les élections ne constituent pas « une priorité », il a néanmoins ajouté que « notre pari tient toujours » pour organiser un scrutin, sans préciser de date.
« Assurer la sécurité »
Le capitaine Ibrahim Traoré, à la tête du Burkina depuis le 30 septembre 2022, dit avoir déclaré « le premier jour » de sa prise de pouvoir vouloir « faire le minimum de temps possible dans cette lutte ».
« Il n’y aura pas d’élection qui va se concentrer uniquement à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso et dans quelques villes autour, il faut que tous les Burkinabè choisissent leur président », a-t-il affirmé, évoquant les deux villes épargnées par les attaques jihadistes fréquentes.
« Il faut qu’on assure la sécurité » et « les gens pourront circuler librement, aller où ils veulent faire leur campagne et là, permettre à tous les Burkinabè de choisir leur président », a-t-il ajouté. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté vendredi dans le pays en soutien au régime militaire, appelant à l’adoption d’une nouvelle Constitution.