Dans le cadre d’un accord avec l’accusation, Scott Hall a été condamné à cinq ans de prison avec sursis. Il s’est également engagé à témoigner aux procès à venir des autres prévenus, ce qui peut constituer un atout important pour la procureure du comté de Fulton, Fani Willis.
Il est le premier à plaider coupable parmi les dix-huit coaccusés de l’ex-président américain Donald Trump dans l’affaire des tentatives présumées illicites d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’Etat de Géorgie.
Visé initialement par sept chefs d’accusation, Scott Hall, 59 ans, a plaidé coupable de cinq délits de complot en vue d’une ingérence dans l’accomplissement de tâches électorales, lors d’une audience devant un juge du comté de Fulton, Scott McAfee, vendredi 29 septembre.
Dans le cadre d’un accord avec l’accusation, il a été condamné à cinq ans de prison avec sursis, 5 000 dollars (4 700 euros environ) d’amende et deux cents heures de travaux d’intérêt général. Il s’est également engagé à écrire une lettre d’excuses aux électeurs de Géorgie et à témoigner aux procès à venir des autres prévenus, ce qui peut constituer un atout important pour la procureure du comté de Fulton, Fani Willis.
Une violation qui a duré plusieurs semaines
Dans l’acte d’accusation de 98 pages, M. Hall est décrit comme un associé de David Bossie, conseiller de longue date de Donald Trump. Les autorités affirment que Scott Hall et ses coaccusés ont conspiré pour permettre à d’autres personnes d’« accéder illégalement à des équipements de vote sécurisés et à des données d’électeurs » dans le comté de Coffee en janvier 2021.
Cette faille de sécurité dans ce comté situé à environ 300 kilomètres au sud-est d’Atlanta fait partie des premières tentatives connues d’accès aux systèmes de vote par des alliés de M. Trump, qui cherchaient des preuves pour étayer leurs affirmations non fondées selon lesquelles ces équipements avaient été utilisés pour manipuler le vote de l’élection présidentielle. Elle a été suivie peu de temps après par des intrusions dans trois comtés du Michigan impliquant certaines des mêmes personnes, puis dans un comté de l’ouest du Colorado que Donald Trump a remporté haut la main.
Les autorités affirment que la violation a commencé le 7 janvier 2021, un jour après l’assaut violent contre le Capitole à Washington, et s’est poursuivie pendant quelques semaines.
Aucune date encore fixée pour Donald Trump
Tous les coaccusés dans cette affaire ne seront pas jugés en même temps. Sidney Powell et Kenneth Chesebro − tous les deux avocats − ont réclamé un procès rapide, qui débutera le 23 octobre. Mme Powell est accusée d’avoir engagé et payé une équipe d’experts en informatique pour copier des données et des logiciels de matériel électoral, sans autorisation. M. Chesebro est, lui, accusé d’avoir essayé de faire signer à seize républicains de Géorgie un certificat déclarant faussement que M. Trump avait gagné l’élection, en se déclarant les électeurs « dûment élus et qualifiés » de l’Etat.
Aucune date n’a encore été fixée pour les seize autres inculpés, dont M. Trump et son ancien avocat personnel, Rudy Giuliani. Donald Trump, favori des primaires républicaines, dénonce ses tracas judiciaires comme autant d’« ingérences électorales » à l’instigation de l’administration du président démocrate, Joe Biden, pour l’écarter de la course à la Maison Blanche en 2024.
A contrario de cette procédure tentaculaire en Géorgie, le dossier instruit au niveau fédéral par le procureur spécial, Jack Smith, pour tentatives présumées illicites d’obtenir l’inversion des résultats du vote remporté par Joe Biden, ne vise qu’un seul inculpé : Donald Trump. Le procès devant un tribunal fédéral à Washington est prévu à partir du 4 mars 2024 et devrait durer environ quatre semaines, selon Jack Smith. En Géorgie, l’accusation table sur un procès d’une durée de quatre mois.