Le MVP, meilleur joueur de la dernière saison, de la NBA a choisi de disputer les JO 2024 de Paris avec l’équipe américaine alors qu’un passeport français lui permettait d’évoluer avec les Bleus. Un choix qu’il justifie pour sa famille.
C’est la fin d’un feuilleton qui n’aurait jamais dû commencer tant finalement, personne n’y a vraiment cru. Joel Embid le dernier MVP de la NBA, le puissant intérieur des Philadelphia Sixers, a choisi de ne pas choisir la France pour disputer les Jeux olympiques l’été prochain. Bénéficiant d’un triple passeport camerounais, français et américain, il a dit « Yes » à Team USA pour Paris 2024.
Il rejoint une sélection d’Avengers qui sera, si elle est confirmée, totalement injouable sur le sol français dans quelques mois. Qui pourra battre, en effet, un 5 majeur avec LeBron James, Steph Curry, Kevin Garnett, Jayson Tatum, Joel Embiid pour ne citer qu’eux ? Tous ces gars-là ont dit que le voyage en France les intéressait. S’il voulait se donner une chance de médaille d‘or, Embiid a fait le bon choix. Une décision qu’il justifie ainsi.
« C’était une décision difficile, a confié dans la nuit de jeudi à vendredi le pivot de Pennsylvanie pendant un camp d’entraînement. Évidemment, j’aime les trois options. J’aime mon pays (le Cameroun), je l’aime beaucoup. Mais je voulais vraiment participer aux Jeux olympiques. C’est mon objectif et mon rêve. » À l’entendre, la France n’arrivait qu’en troisième position de ses options derrière les États-Unis et le Cameroun, son pays d’origine qui n’est pas assuré de disputer le tournoi olympique. La sélection africaine doit d’abord passer par un redoutable tournoi de qualification. Les États-Unis sont évidemment déjà qualifiés, comme la France pays organisateur.
« Ajoutez à cela que mon fils (Arthur, né en 2020) est américain et que je suis ici depuis si longtemps. » Âgée de 29 ans, la star des Philadelphia Sixers est arrivée en Amérique à l’âge de 16 ans. « Je veux rendre hommage à mon fils qui est né aux États-Unis. Je veux que mon garçon sache que j’ai joué mes premiers Jeux olympiques pour lui, raconte-t-il. J’ai eu l’impression que ces dernières années, depuis qu’il est né, toutes les décisions que j’ai prises étaient basées sur la famille. Je suis vraiment fier et enthousiasmé par cette décision. J’ai la chance d’habiter au Cameroun, en France et aux États-Unis. Après avoir parlé à ma famille, je savais que ce devait être l’équipe américaine. »
Cette décision complique évidemment la tâche des Bleus dans la conquête assumée de la médaille d’or. Elle prive l’équipe de France d’un trident magique Embiid-Gobert-Wembanyama qui faisait fantasmer. Elle renforce surtout une équipe américaine de Golgoths qui n’avait pas besoin de ça, c’est le plus gros hic.
« La France avait-elle besoin de lui ? Pas sûr »
Mais en termes de jeu, est-ce une si vilaine nouvelle que ça alors que les joueurs de l’équipe de France, eux-mêmes, n’ont jamais vraiment cru à sa venue qui n’a, d’ailleurs, pas été un objet de discussion pour eux. Même si la fédération a, en vain, fait le forcing pour qu’il chante la Marseillaise, Embiid n’a jamais envoyé de signaux positifs. Naturalisé français depuis l’été 2022, il a renoncé dans la foulée à l’Euro pour soigner son dos et a préféré, à l’été 2023, se marier plutôt que de partir à la Coupe du monde.
Un autre corrige l’impact que l’absence du pivot risque de provoquer. « Il fallait en finir avec ce dossier qui nous pourrissait la vie depuis un moment, assure-t-il. La France avait-elle tant besoin que ça de lui ? Pas sûr. On n’a pas de problème dans le jeu intérieur avec les grands. On en a plein et des bons avec Gobert, Fall, Lessort, Yabusele, Poirier et éventuellement Wembanyama si on l’y met. Dans la raquette on est blindés On a plutôt des soucis avec les petits, on a un problème de meneur de jeu, on l’a bien vu à la Coupe du monde. C’est bien d’avoir des grands, mais il faut des petits pour leur donner les ballons. Avait-on besoin d’Embiid ? Pas sûr. »