Le président américain Joe Biden est accusé de retour en arrière alors que ce mur, érigé le long de l’immense frontière avec le Mexique, était la mesure phare du programme de Donald Trump en 2016.
Joe Biden, accusé par la droite de laxisme face aux arrivée de migrants, a assuré jeudi qu’il était légalement contraint de poursuivre la construction d’un mur avec le Mexique, une mesure phare de son prédécesseur Donald Trump.
Le démocrate de 80 ans, candidat à sa réélection, a dit qu’il ne « pouvait pas interrompre » le financement engagé par le milliardaire républicain, faute d’avoir pu convaincre le Congrès d’employer ces fonds pour d’autres mesures.
Le même jour, la Maison Blanche a annoncé la reprise de vols directs d’expulsion vers le Venezuela pour les immigrés en situation irrégulière, interrompus depuis des années. La police aux frontières américaine a enregistré officiellement 1.8 million de passages de migrants à sa frontière méridionale entre octobre 2022 et août 2023.
Volte-face
Le ministre de la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a indiqué qu’une nouvelle portion de mur serait érigée dans la vallée du Rio Grande, à la frontière avec le Mexique. « Il existe actuellement un besoin aigu et immédiat de construire des barrières physiques (…) afin d’empêcher les entrées illégales », a déclaré le ministre dans un avis officiel publié par le registre fédéral des États-Unis.
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Cela a valu à Joe Biden d’être accusé de volte-face, lui qui avait promis le jour de son entrée en fonction, en janvier 2021, que le contribuable ne payerait plus pour la construction d’un mur.
Au Mexique, le président Andrés Manuel Lopez Obrador, qui rencontre jeudi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, a jugé qu’il s’agissait d’un « pas en arrière ».
« J’avais raison », lance Trump
« L’argent était prévu pour le mur frontalier. J’ai essayé de convaincre (les républicains au Congrès) d’allouer les fonds à autre chose, de les rediriger. Ils n’ont pas voulu », s’est défendu Joe Biden.
« En attendant, il n’est pas possible légalement d’utiliser cet argent pour autre chose que ce pour quoi il a été prévu », a poursuivi le démocrate pour justifier une décision vivement critiquée par certains élus de son parti, en particulier dans l’aile gauche.
Le président américain, régulièrement accusé par les républicains de laxisme face à la crise migratoire, a assuré que « non », il ne croyait pas que construire des murs était une solution. « Nous appliquons la loi », a martelé sa porte-parole Karine Jean-Pierre.
Donald Trump, rival de Joe Biden et favori de la droite pour la prochaine présidentielle, n’a pas manqué de réagir. Cette annonce montre que « j’avais raison quand j’ai construit 900 km (…) d’un mur frontalier tout beau, tout neuf », a-t-il écrit sur sa plate-forme Truth Social.
L’aide à l’Ukraine
Les républicains ont fait de l’immigration l’un de leurs angles d’attaque favoris contre la Maison Blanche. L’aile droite du parti s’oppose par exemple au déblocage de fonds supplémentaires pour l’Ukraine, estimant que cet argent devrait plutôt servir à lutter contre la crise migratoire.
Le sénateur conservateur Lindsey Graham a demandé de lier les deux sujets, ce alors que le Congrès américain doit voter sur un nouveau budget, et donc sur une éventuelle rallonge pour l’Ukraine, avant le 17 novembre, sous peine de paralysie de l’Etat fédéral.
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La Maison Blanche s’est défendue d’utiliser la construction du mur pour marchander le soutien des parlementaires républicains à un nouvel effort financier en faveur des Ukrainiens : « Je ne ferais pas le lien entre les deux », a dit Karine Jean-Pierre.
Concernant le Venezuela, l’administration Biden va reprendre dans les prochains jours les expulsions directes par avion, suspendues depuis des années en raison de la situation sécuritaire très dégradée dans ce pays.
Les Vénézuéliens sont l’une des nationalités les plus représentées parmi les migrants qui arrivent régulièrement à la frontière sud des États-Unis.