Jeudi soir, le régime militaire avait affirmé que le président du Niger, renversé le 26 juillet par un coup d’Etat et sequestré depuis, avait « tenté de s’évader ».
Le président français, Emmanuel Macron, a exprimé, vendredi 20 octobre au soir, « sa vive inquiétude quant à la situation incertaine » de Mohamed Bazoum et appelé « à sa libération immédiate ainsi qu’à celle de sa femme et de son fils ».
Les avocats du président du Niger, renversé le 26 juillet par un coup d’Etat, avaient rejeté un peu plus tôt les accusations de la junte sur sa tentative d’évasion.
Jeudi soir, le régime militaire avait en effet affirmé que Mohamed Bazoum avait « tenté de s’évader » avec sa famille et d’autres personnes, en voulant emprunter en périphérie de Niamey des « hélicoptères appartenant à une puissance étrangère » en direction du Nigeria. Il avait précisé que cette tentative avait échoué et que « les principaux auteurs et certains de leurs complices » avaient été arrêtés.
« Une nouvelle ligne rouge a été franchie »
« Nous rejetons énergiquement ces accusations montées de toutes pièces contre le président Bazoum », a déclaré dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse (AFP) Mohamed Seydou Diagne, coordinateur d’un collectif d’avocats du président renversé. Il a également affirmé que M. Bazoum, « sa femme et son fils sont détenus au secret, sans accès aux avocats ni au monde extérieur ». Vendredi matin, « le médecin s’est vu refuser l’accès alors qu’il apportait de la nourriture à la famille », a-t-il précisé. Selon Me Diagne, l’entourage de M. Bazoum n’a plus de nouvelles de lui « depuis la nuit de mercredi à jeudi ».
Me Diagne a estimé qu’« avec cette détention au secret, c’est une nouvelle ligne rouge qui a été franchie par une junte qui continue à violer les droits fondamentaux de notre client. Elle aura à répondre de ses actes », a-t-il affirmé. M. Bazoum était jusqu’alors séquestré par des militaires dans sa résidence présidentielle à Niamey depuis le coup d’Etat.
« Non seulement les autorités militaires doivent nous apporter la preuve que le président Bazoum et sa famille sont bien en vie, mais surtout, elles doivent les libérer immédiatement », affirme un autre avocat du collectif, Reed Brody.
Le 18 septembre, M. Bazoum avait saisi la justice ouest-africaine pour demander sa libération et le rétablissement de l’ordre constitutionnel au Niger.