Pari réussi pour les organisations de défense des droits de l’homme qui ont organisé une marche hier, vendredi 27 octobre, pour exiger la libération de Aliou Sané, coordonnateur du mouvement Y’en a marre et de toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifique. Cette manifestation qui a vu la participation de plusieurs acteurs politiques notamment ceux de l’opposition est une première depuis le 12 mai dernier.
La ville de Dakar a renoué hier, vendredi 27 octobre avec les manifestations politiques autorisées par l’autorité préfectorale après plusieurs mois de confinement. Il s’agit d’une marche pour la libération de Aliou Sané, coordonnateur du mouvement Y’en a marre et membre du Conseil d’administration du réseau ouest africain des défenseurs des droits humains et de toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifique. Organisée par Amnesty International Sénégal, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Article 19, cette marche a mobilisé plusieurs personnes dont les leaders politiques membres de l’opposition sur le trajet Rond-Point Jet d’Eau – Terminus Liberté 5. Il s’agit entre autres, de Malick Gakou, Déthié Fall, et des responsables du parti Pastef dissout dont le député Ayib Daffé mandataire de Ousmane Sonko par ailleurs secrétaire général par intérim de Pastef.
Le leader du parti Pastef dissout et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko qui est actuellement au service de réanimation du pavillon spécial de l’Hôpital principal de Dakar et dont l’état de santé s’est considérablement dégradé ces derniers jours, selon une note du Directeur de l’administration pénitentiaire transmis au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, était l’absent le plus présent. En effet, partout on entendait « Libérez Sonko », « Libérez les otages », « à bas la dictature »
Prenant la parole au nom des organisateurs de cette marche pout lire la déclaration finale, le président de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains, Alassane Seck, a indiqué qu’ils sont « particulièrement préoccupés par l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt de Aliou Sané, coordinateur du mouvement Y’en a marre et membre du conseil d’administration du Réseau africain des défenseurs des droits humains (Rade) ». Soulignant que « l’emprisonnement de Aliou Sane et les charges que le procureur a retenues contre lui résultent de l’exercice du droit garanti par la Constitution du Sénégal et les conventions régionales et internationales sur les droits humains signées et ratifiées par l’État du Sénégal », il a ainsi exigé au nom de ses collègues « la libération immédiate et sans condition de monsieur Aliou Sané, à l’abandon de toutes les charges retenues contre lui ».
Poursuivant son propos, il a également toujours au nom de ses collègues responsables d’organisations de défenses des droits de l’hommes demandé « à l’Etat du Sénégal de se conformer à ses obligations internationales en matière de droits humains ». Et ce, « en remettant en liberté toutes les personnes détenues parce qu’elles exerçaient leur droit à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifiques et d’abandonner les poursuites à leurs encontre ». Loin de s’en tenir-là, il a également demandé au président Macky Sall et à son gouvernement de « créer un climat propice au plein exercice des droits civiques et politiques pour les citoyens et les partis politiques dans le contexte préélectoral que vit le Sénégal ». « Le président Macky Sall est également invité à mettre en contribution le temps qui lui reste au pouvoir pour initier les réformes et nouvelles lois dans le but de renforcer la démocratie et la protection des droits humains » a-t-il appelé.