L’armée israélienne a confirmé avoir mené ce mardi un bombardement sur le camp de réfugiés de Jabaliya, le plus grand de la bande de Gaza. Selon Tsahal, un commandant du Hamas a été tué.
Les appels à épargner les civils n’ont pas été entendus. Le plus grand camp de réfugiés de la bande de Gaza a été bombardé par l’armée israélienne ce mardi, faisant plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés. Selon Israël – qui a confirmé cette frappe -, celle-ci visait à « éliminer un dirigeant » du Hamas, organisation terroriste au pouvoir dans la bande de Gaza contre qui Israël se bat depuis les attaques du 07 octobre.
Que s’est-il passé ?
Ce mardi, Tsahal – le nom donné à l’armée israélienne – a bombardé le camp de Jabaliya dans le nord de la bande de Gaza, où se trouvaient plus de 100 000 réfugiés. Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, le bombardement aurait fait « plus de 50 morts » et des centaines de blessés. Toujours d’après le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, « au moins 20 bâtiments » auraient été détruits dans cette frappe. Des dizaines d’habitants du camp « se trouvent sous les décombres », avait-il ajouté dans l’après-midi ce mardi.
Dans une vidéo de l’AFPTV, il est possible de compter au moins 47 corps drapés de linceuls allongés au sol dans la cour d’un hôpital, après avoir été extraits des décombres. Il reste néanmoins difficile de donner un nombre précis de victimes civiles, mais il semble se compter en plusieurs dizaines.
Pourquoi Israël a-t-il mené cette frappe ?
L’armée israélienne a bien confirmé avoir mené ce bombardement. D’après elle, il visait Ibrahim Biari, présenté comme un des responsables de l’attaque du 7 octobre du Hamas contre Israël, et qui se trouvait dans « un vaste complexe de tunnels souterrains d’où il dirigeait les opérations ». « Nous avons pu atteindre Ibrahim Biari » et « un grand nombre de terroristes qui se trouvaient avec Biari ont été tués. Les infrastructures souterraines utilisées par les terroristes (…) se sont également effondrées », a affirmé Jonathan Conricus, porte-parole des forces israéliennes.
Tsahal parle donc de succès. « La frappe a endommagé le PC (point de commandement) du Hamas dans la zone », a précisé l’armée israélienne sur X (ex-Twitter).
Également sur X, Tsahal précise y avoir également mené des « opérations terrestres » qui ont permis, selon elle, d’« éliminer environ 50 terroristes » du Hamas.
Sur la question des civils, Jonathan Conricus a souligné que l’armée avait appelé à l’évacuation du nord de la bande de Gaza à de nombreuses reprises, car il s’agissait d’une « zone de guerre ». Il a ajouté espérer que ces civils « prendront la bonne décision et évacueront vers les zones plus sûres du sud ».
Quelles sont les réactions ?
Le Qatar, impliqué dans les tentatives de résolution de la crise des otages aux mains du Hamas, a condamné « un nouveau massacre », et mis en garde contre des opérations susceptibles de « saper les efforts de médiation ». De son côté, l’Arabie saoudite a condamné ce mercredi « avec la plus grande fermeté » le bombardement sur Jabaliya, qui « a tué et blessé un grand nombre de civils innocents ».
Ce mardi, la Bolivie a annoncé rompre ses relations diplomatiques avec Israël, pour dénoncer « son offensive (…) disproportionnée » selon elle, peu après le bombardement de Jabaliya. Le Chili et la Colombie ont eux annoncé rappeler leurs ambassadeurs à Tel-Aviv.