Tsahal intensifie sa pression sur Gaza, mais son offensive rencontre de plus en plus d’opposition au sein de la communauté internationale, en particulier après le tir qui a visé une ambulance. L’ONU a condamné cette frappe, tandis que les États-Unis se sont prononcés pour la création d’un État palestinien indépendant.
La guerre entre Israël et le Hamas est entrée dans son 29e jour en cette journée du samedi 4 novembre 2023.
La veille le Premeir ministre israélien Benyamin Netanyahou a dit refuser une « trêve temporaire » avec le Hamas « sans la libération » des plus de 240 otages enlevés lors de l’attaque du Hamas et retenus à Gaza.
Dans le même temps, Tsahal a « intensifié » son offensive sur Gaza et tué 10 commandants de bataillons du Hamas qui avaient joué un rôle clé dans la préparation de l’attaque du 7 octobre, a annoncé vendredi son porte-parole Daniel Hagari.
Le gouvernement du Hamas a quant à lui annoncé qu’une frappe israélienne avait visé vendredi une ambulance à l’entrée du plus grand hôpital de Gaza, faisant selon lui 15 morts. Les autorités israéliennes ont confirmé avoir ciblé le véhicule, utilisé selon elles par « une cellule terroriste du Hamas ».
Le chef de l’ONU s’est dit « horrifié » par une frappe de l’armée israélienne sur une ambulance, ajoutant que le conflit entre Israël et le Hamas « doit s’arrêter ».
« Je suis horrifié par l’attaque rapportée à Gaza sur un convoi d’ambulances à l’extérieur de l’hôpital d’al-Chifa. Les images des corps éparpillés dans la rue devant l’hôpital sont déchirantes », a déclaré le secrétaire général Antonio Guterres, dans un communiqué.
⦁ École bombardée à Gaza, 20 morts selon le Hamas
Vingt personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées dans une attaque « visant » une école dans le nord de la bande de Gaza, a annoncé tôt samedi 4 novembre 2023 le ministère de la Santé du Hamas dans le territoire palestinien.
« Vingt martyrs et des dizaines de blessés sont arrivés à l’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza après l’attaque ciblée d’une école transformée en camp de fortune pour les personnes déplacées dans la zone d’al-Saftaoui, dans le nord de la bande de Gaza », a déclaré le ministère de la Santé dans un communiqué. « Plusieurs obus de mortier de chars sont tombés sur l’école qui a été directement visée », a-t-il ajouté.
⦁ Washington appelle à un État palestinien
Les États-Unis ont renouvelé leur appel à poursuivre les efforts vers la mise en place effective d’un État palestinien mais rares sont ceux qui s’attendent au succès d’une telle initiative après des décennies d’échec.
La position des États-Unis a connu un changement subtil de ton ces derniers jours, plusieurs responsables soulignant avec insistance le besoin de minimiser l’impact du conflit sur les civils palestiniens.
S’exprimant vendredi lors d’un nouveau déplacement en Israël, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé à la mise en place de « pauses humanitaires » permettant l’acheminement de l’aide internationale.
Le secrétaire d’État a ensuite affirmé à Tel-Aviv que la solution à deux États représentait « la meilleure voie, peut-être même la seule ».
« C’est le seul moyen d’assurer une sécurité durable » à Israël et « la seule façon de garantir que les Palestiniens réalisent leurs aspirations légitimes à un État qui leur soit propre », a-t-il dit.
⦁ Le Pôle contre la haine en ligne saisi d’au moins 160 procédures
Le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a été saisi d’au moins 160 messages soupçonnés d’être antisémites ou de soutenir le Hamas, en conflit avec Israël, ou des actions terroristes, a indiqué vendredi 3 novembre 2023 le parquet de Paris.
« Le nombre total de procédures dont est avisé le PLNH à caractère antisémite ou au soutien explicite du Hamas ou d’actions terroristes est au 2 novembre, de 160 messages », d’après le ministère public.
« Parmi ceux-ci, 32 ont été laissés ou réorientés vers les parquets de domicile des mis en cause après leur identification », a précisé le parquet.
Parmi ces procédures figurent des enquêtes déjà rendues publiques, comme celle sur les menaces de mort visant le chef de La France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon, celle sur des soupçons d’apologie du terrorisme de la part du NPA, ou encore sur des menaces visant le journaliste de France 2 Tristan Waleckx.
Une enquête porte également sur « des menaces de mort et diffusions de coordonnées personnelles (doxing) envers des députés LFI par un groupe s’intitulant ‘la brigade juive’ », dénoncés par le parti mi-octobre.
Le parquet a aussi précisé avoir ouvert d’autres enquêtes.
⦁ Le bureau de l’AFP touché
Une explosion a gravement endommagé le bureau de l’AFP dans la bande de Gaza. L’armée israélienne, qui pilonne le territoire palestinien depuis plusieurs semaines, a affirmé vendredi soir avoir mené une frappe à « proximité » du bureau de l’Agence sans avoir « en aucune façon » visé ce bâtiment.
L’AFP est la seule des trois grandes agences de presse internationales à disposer d’un « live vidéo » transmettant des images en direct à Gaza-ville, et celui-ci n’a pas été interrompu malgré les dégâts.
Un projectile explosif semble être entré d’est en ouest, à l’horizontale, dans le bureau du technicien situé au dernier étage de l’immeuble de 11 étages, détruisant le mur opposé à la fenêtre et causant d’importants dégâts dans les deux pièces adjacentes.
Le souffle de l’explosion a endommagé les portes d’autres pièces au même niveau, et crevé des réservoirs d’eau situés sur le toit.
Un porte-parole de l’armée israélienne a d’abord indiqué que ses services avaient « vérifié à de multiples reprises » et qu’il n’y avait « pas eu de frappe sur le bâtiment » de l’AFP à Gaza.
Dans la soirée, à nouveau sollicitée par l’AFP, une porte-parole militaire a déclaré : « Selon les informations actuellement en notre possession, il semble qu’il y ait eu une frappe de Tsahal [l’armée israélienne, N.D.L.R.] près du bâtiment pour éliminer une menace imminente ».
« Il est très important de souligner que le bâtiment n’a en aucune façon été visé par Tsahal et que nous n’avons aucune indication qu’une cible ait été manquée dans cette frappe », a encore dit la porte-parole, avant d’ajouter, sans plus de précision : « ll y a eu une frappe de Tsahal à proximité qui pourrait avoir provoqué des débris ».
« L’AFP condamne avec la plus grande fermeté cette frappe sur son bureau de Gaza City. La localisation de celui-ci est connue de tous et a été rappelée à plusieurs reprises ces derniers jours, précisément pour prévenir une telle attaque et permettre que nous puissions continuer de témoigner en images sur le terrain. Les conséquences d’un tel tir auraient été dévastatrices si l’équipe de l’AFP sur place n’avait pas évacué la ville », a déclaré le PDG de l’AFP Fabrice Fries.