L’Armée sénégalaise perd quatre (4) de ses hommes, tués dans un accident par mine antichar, survenu dans la nuit du jeudi 14 décembre 2023.
Quatre (4) morts et sept (7) blessés dans les rangs de l’Armée sénégalaise, c’est le triste bilan de cet accident survenu jeudi soir, dans le village de Diaboudior, dans la zone de Sindian, dans le département de Ziguinchor. Le véhicule qui a sauté sur une mine antichar transportait des troupes de l’Armée sénégalaise qui revenaient des opérations de sécurisation et de ratissage enclenchées dans la zone depuis quelques jours.
Cette mine serait une pose récente, selon des sources. Les victimes militaires ont été acheminées au Centre de santé du camp militaire de la Zone N°5 de Ziguinchor où les familles (des victimes) ont convergé hier vendredi, dans la journée. Tristesse et consternation avaient fini d’envahir les parents et proches des victimes militaires, tout comme les militaires.
Qui a posé cette mine ? C’est la grande interrogation qui taraude tous les esprits dans cette région. Certains n’hésitent pas à tourner les regards vers les éléments armés supposés appartenir au Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Surtout qu’il y’a quelques jours, un incident est survenu dans la zone, lorsque des hommes armés ont voulu s’en prendre à un ex-combattant du MDFC «repenti» qui célébrait son mariage dans le village. Lui reprochant d’avoir déposé les armes et abandonné le maquis, ils avaient décidé, en guise de représailles, de lui faire payer son acte. Ils s’en sont même pris à un car de transport en commun qu’ils ont pris pour cible, blessant trois personnes.
Et depuis lors, l’Armée s’est déployée dans la zone pour des opérations de sécurisation. Et c’est dans ce contexte d’atmosphère chargée qu’un véhicule militaire a sauté avant-hier sur une mine dans la zone de Diaboudior, faisant quatre (4) morts et sept (7) blessés, tous des militaires. Suffisant, selon certains, pour orienter les regards vers cette piste des bandes armées.
Est-ce une façon pour ces éléments armés de faire des représailles ? Ou s’agit-il d’un simple accident malheureux ? Les langues se délient ici, dans la partie sud où ce drame vient replonger la région dans la psychose de la violence, après une période d’accalmie «précaire» qui avait pourtant suscité beaucoup d’espoir. Aujourd’hui, cet accident mortel par mine vient non seulement casser cette dynamique de paix, mais reposer sur la table la lancinante question du déminage. Et les victimes par mine sont nombreuses…
LES ACCORDS DE DEPOTS DES ARMES LOIN DE FAIRE L’UNANIMITE AU SEIN DU MFDC
Dans le maquis, les accords de paix sur le dépôt des armes n’enchantent pas tout le monde. Certains maquisards digèrent encore mal ce processus et n’hésitent pas à qualifier leurs anciens compagnons de «traitres», à la solde de l’Etat du Sénégal. D’ailleurs la récente incursion d’hommes armés dans un village d’un ex-combattant du MFDC qui célébrait son mariage est assez révélatrice de la radicalisation de certains rebelles qui ont «déchiré» ces accords de paix.
Aujourd’hui, les actes de représailles sont notés, comme ce fut le cas il y a quelques années dans les rangs du mouvement. Des maquisards comme Maurice Adiokane Diatta, Makhary Diédhiou, Abdou Elinkine Diatta ont été froidement abattus par leurs ex-compagnons qui leur reprochaient d’avoir abandonné le maquis.
Si le camp de Diakaye s’est montré favorable au processus de paix, jusqu’à signer des accords de paix et déposer les armes, c’est loin d’être le cas pour d’autres factions rebelles qui rechignent toujours à cheminer vers la paix. Et des actes isolés de certains hommes armés peuvent entrer dans ce registre de représailles.
La faction du chef rebelle Salif Sadio, toujours aphone, s’est démarqué de tout processus de pourparlers et de signature d’accords de paix encore moins de dépôt des armes. Suffisant pour exhiber les failles qui existent même au sein d’un mouvement où la symphonie d’unité est plus que discordante. Ces accords de dépôts des armes sont loin de faire l’unanimité au sein d’un MFDC plus que divisé.
source:sudQuotidien