Les autorités du Burkina Faso ont annoncé l’arrestation de quatre individus de nationalité Française. Selon le pouvoir, les hommes seraient des agents du renseignement.
Quatre ressortissants français identifiés comme des agents du renseignement ont été arrêtés dans la capitale du Burkina Faso Ouagadougou, a-t-on appris mardi 19 décembre 2023 au soir de sources burkinabè et diplomatiques.
« Nous sommes en train de vérifier le véritable travail de terrain de quatre ressortissants français présentés comme des agents de la DGSE (renseignement extérieur, N.D.L.R.). Ils sont actuellement devant les enquêteurs », a indiqué la source burkinabè.
« Tout est mis en œuvre pour qu’ils recouvrent rapidement la liberté », a ajouté une source diplomatique française, confirmant l’information.
« Ils sont connus de leurs collègues burkinabè », a de son côté ajouté une source diplomatique européenne.
Selon le magazine Jeune Afrique, les quatre Français ont été arrêtés début décembre dans la capitale burkinabè et sont accusés « d’espionnage ».
« Le pays frère du Togo aide à trouver une solution », a indiqué la source burkinabè à l’AFP.
Les relations entre la France et le Burkina se sont considérablement dégradées depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 par un coup d’État – le deuxième en huit mois – du capitaine Ibrahim Traoré.
Proche de la Russie
Ouagadougou a dénoncé en mars un accord militaire de 1961 avec la France, après avoir obtenu le retrait des forces françaises. L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d’État de septembre 2022 n’a pas été remplacé depuis.
Dans sa volonté de diversifier ses partenariats, le Burkina Faso s’est notamment rapproché cette année de la Russie.
Outre un rapprochement dans le domaine militaire, la Russie a notamment promis de construire une centrale nucléaire au Burkina.
En novembre, Ouagadougou a fait partie des premiers pays africains à recevoir des céréales russes gratuitement, comme promis quelques mois plus tôt par Vladimir Poutine.
Le Burkina s’est également rapproché de ses deux voisins, le Mali et le Niger, eux aussi gouvernés par des régimes militaires.
Les trois pays font face depuis plusieurs années à des attaques jihadistes récurrentes de groupes liés à Al-Qaïda et l’État islamique. Au Burkina seul, elles ont fait plus de 17 000 morts civils et militaires depuis 2015.