Alors que l’armée russe est une nouvelle fois accusée de crime de guerre par l’Ukraine, après une vidéo qui montrerait l’utilisation de boucliers humains sur le front, la dernière aide américaine votée pour l’heure a été transmise à l’Ukraine, et cela pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’économie du pays.
Le dernier volet d’aide, de 250 millions de dollars, a été transmis par les États-Unis à l’Ukraine, au moins jusqu’au retour des parlementaires américains le 8 janvier. Alors que le ministre de l’Économie ukrainien s’inquiète des conséquences pour les fonctionnaires et les retraités du tarissement de l’aide internationale, une nouvelle vidéo a été authentifiée par l’Ukraine et parait donner la preuve de nouveaux crimes de guerre de la part de la Russie.
On revient ce matin sur les faits marquants de la guerre en Ukraine repérés durant la nuit.
Washington débloque sa dernière tranche d’aide militaire disponible
Les États-Unis ont annoncé ce mercredi le déblocage de 250 millions de dollars d’aide militaire pour l’Ukraine, leur dernière tranche disponible sans un nouveau vote au Congrès américain.
Les négociations patinent toujours entre parlementaires républicains et démocrates sur la validation de l’enveloppe de 61 milliards réclamée avec insistance par le président américain Joe Biden et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Il est impératif que le Congrès agisse dès que possible pour faire prévaloir nos intérêts en matière de sécurité nationale en aidant l’Ukraine à se défendre », a affirmé le secrétaire d’État Antony Blinken dans un communiqué mercredi.
Mais près de deux ans après le début d’une guerre qui s’enlise et plus de 110 milliards de dollars déjà débloqués par le Congrès, la question de la continuité de ce soutien se pose avec de plus en plus d’insistance. Les républicains, en particulier, ont commencé à trouver la note trop salée. Ils avaient conditionné leur soutien à cette nouvelle enveloppe à un durcissement drastique de la politique migratoire américaine. Les tractations sur ce dossier explosif n’ont toutefois pas abouti à temps.
L’échec du Congrès à voter une nouvelle enveloppe au mois de décembre ne signe pas pour autant la fin du soutien des États-Unis à Kiev. Les parlementaires américains font leur rentrée le 8 janvier, et les chefs républicains et démocrates du Sénat n’ont fait que dire leur intention de valider cette enveloppe, qui comprend un volet militaire, humanitaire et macroéconomique.
C’est à la Chambre des représentants, qui doit aussi approuver ces fonds, que les choses se compliquent. Son nouveau président, le républicain Mike Johnson, n’est pas opposé, sur le principe, à prolonger l’assistance américaine, mais prétend que celle-ci n’est pas assez encadrée.
Un risque énorme pour la stabilité économique ukrainienne
Déjà fortement touchée par la guerre, l’économie ukrainienne pourrait durement pâtir de l’arrêt des aides américaines et européenne, la dernière étant toujours bloquée par la Hongrie. L’Ukraine pourrait devoir donner la priorité aux dépenses de défense plutôt qu’au paiement des salaires, affirme ainsi dans une interview au Financial Times la ministre de l’Économie Yuliia Svyrydenko, également vice-Première ministre de l’Ukraine.
« Le soutien des partenaires est extrêmement important », a déclaré Yuliia Svyrydenko au Financial Times, dans des citations relevées par The Kyiv Independant. « Nous en avons besoin de toute urgence » et « le risque de sous-financement de certains secteurs sociaux est énorme ». Il pourrait notamment y avoir des reports de salaires pour les 500 000 fonctionnaires et les 1,4 million d’enseignants du pays.
Les 10 millions de retraités pourraient perdre leurs pensions, et la crise économique rendrait finalement l’Ukraine encore plus dépendante à l’aide étrangère.
L’armée russe aurait utilisé des boucliers humains
Le médiateur ukrainien pour les droits de l’homme a confirmé l’authenticité d’une vidéo dans laquelle un soldat russe utilise des prisonniers de guerre ukrainiens comme boucliers humains, relaient plusieurs médias ukrainiens. La Cour pénale internationale a déjà reçu les détails des preuves de ce crime présumé.
Depuis le 14 décembre, une vidéo circule sur internet, montrant ce qui semble être des prisonniers de guerre ukrainiens non armés, forcés de marcher sous la menace d’une arme vers le front où les Ukrainiens attaquent. Le médiateur ukrainien avait déjà rapporté que l’armée russe avait forcé des prisonniers de guerre à marcher dans des champs de mines.
La Convention de Genève définit l’utilisation de boucliers humains comme un crime de guerre et est interdite par le droit international.