A bord se trouve le premier appareil américain devant tenter de se poser sur la Lune depuis plus de 50 ans, développé cette fois par une entreprise privée.
Décollage réussi de Floride ce lundi matin pour une toute nouvelle fusée, avec à bord le premier appareil américain devant tenter de se poser sur la Lune depuis plus de 50 ans, développé cette fois par une entreprise privée.
La fusée Vulcan Centaur du groupe industriel ULA, qui regroupe Boeing et Lockheed Martin, réalise son tout premier vol depuis Cap Canaveral.
L’alunisseur à bord, nommé Peregrine, a lui été développé par la start-up Astrobotic, avec le soutien de la Nasa, qui a chargé cette entreprise de transporter jusqu’à la Lune du matériel scientifique – un contrat à 108 millions de dollars.
Le lancement doit inaugurer une série de missions soutenues par l’agence spatiale américaine, qui souhaite se reposer en partie sur le secteur privé pour ses ambitions lunaires.
« Mener le retour de l’Amérique sur la surface de la Lune, pour la première fois depuis Apollo, est un immense honneur », a déclaré lors d’une conférence de presse vendredi le patron d’Astrobotic, John Thornton. Il s’est toutefois dit conscient de la difficulté de la tâche et des risques d’échec.
Environ 50 minutes après le décollage, Peregrine doit se séparer de la fusée : Astrobotic mettra alors l’appareil sous tension et tentera d’établir la communication. Si tout va bien, l’alunisseur continuera ensuite sa route vers notre satellite naturel. Une fois en orbite lunaire, la sonde y attendra que les conditions d’éclairage soient réunies pour tenter de se poser.
Polémique autour de l’envoi de cendres
Le lieu d’atterrissage visé est situé sur la face visible de la Lune, près de mystérieux dômes formés par de la lave mais que les scientifiques peinent à expliquer. Grâce aux instruments expédiés, la Nasa doit y étudier la composition de la surface, ainsi que les radiations.
L’envoi de ces cendres sur la Lune a suscité la colère de la tribu amérindienne Navajo, qui a fustigé la « profanation d’un lieu sacré », sans toutefois obtenir le report du lancement.
Vulcan Centaur, en développement depuis environ 10 ans, représente « le futur de la compagnie », a souligné Mark Peller, vice-président du groupe ULA.
La fusée (environ 60 mètres de haut) doit lui permettre de remplacer ses lanceurs Atlas V et Delta IV, et de concurrencer SpaceX avec des décollages plus abordables.
ULA, qui prévoit six lancements de Vulcan Centaur cette année, souhaite par la suite récupérer ses moteurs après chaque vol pour encore plus de rentabilité.