Tokyo a annoncé débloquer 37 millions de dollars (environ 33,8 millions d’euros) pour fournir un système de détection de drones à l’Ukraine.
La cheffe de la diplomatie japonaise Yoko Kamikawa est à Kiev dimanche 7 janvier pour une visite destinée à montrer que Tokyo est «déterminé» à continuer d’aider l’Ukraine face à la Russie, après quasiment de deux ans de guerre.
Yoko Kamikawa, première haute responsable étrangère à se rendre en Ukraine cette année, s’est notamment entretenue avec son homologue Dmytro Kouleba et a visité Boutcha et Irpin, deux villes près de Kiev qui ont été le théâtre d’atrocités imputées à l’armée russe.
Tokyo débloque 37 millions de dollars
«Le Japon est déterminé à soutenir l’Ukraine pour que la paix revienne dans ce pays», a déclaré la ministre japonaise lors d’une conférence de presse conjointe qui s’est tenue dans un abri antiaérien par mesure de sécurité. «Sur la base des résultats de ma visite, le Japon continuera à renforcer la coopération avec l’Ukraine», a-t-elle ajouté. Elle a notamment indiqué que Tokyo avait débloqué 37 millions de dollars (environ 33,8 millions d’euros) pour fournir un système de détection des drones à l’Ukraine.
Dmytro Kouleba a lui affirmé avoir dit à son homologue que l’Ukraine avait besoin non seulement d’avions de combats F-16 mais aussi de nouveaux systèmes de défense antiaérienne pour faire face aux frappes russes. «Chaque jour, des villes ukrainiennes sont détruites par des missiles et des drones russes. Ils ne peuvent pas nous capturer, alors ils essaient de nous détruire. Ils n’y parviendront pas», a-t-il dit.
Selon Dmytro Kouleba, les deux ministres ont aussi évoqué les «menaces » liées à la Corée du Nord, accusée de fournir des armements et munitions à Mosou. Avant sa rencontre, Yoko Kamikawa s’est rendue à Boutcha, ville près de Kiev théâtre en 2022 d’un massacre de civils imputé aux forces russes, ainsi qu’à Irpin, localité où les combats ont été particulièrement violents.
«J’ai visité Boutcha et j’ai vu les cicatrices encore fraîches de l’agression russe, et j’ai été choquée par ce que j’ai vu», a-t-elle déclaré. Cette visite n’était pas initialement annoncée dans le programme officiel de la tournée de deux semaines entamée vendredi par Yoko Kamikawa, qui prévoyait des déplacements en Pologne, en Finlande, en Suède, aux Pays-Bas, aux États-Unis, au Canada, en Allemagne et en Turquie.
Le Japon accueillera à Tokyo en février une conférence sur la promotion de la reconstruction économique de l’Ukraine, à laquelle le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal prévoit de participer. Tokyo condamne l’invasion russe de l’Ukraine depuis début 2022 et participe aux sanctions occidentales contre Moscou.