Au moins 17 personnes ont été blessées mardi soir dans une frappe russe ayant visé une zone résidentielle de Kharkiv. Emmanuel Macron a annoncé mardi qu’il se rendrait « en février » en Ukraine et que la France allait livrer 40 nouveaux missiles longue portée Scalp et « des centaines de bombes ». Retour sur les événements qui ont marqué la nuit du mardi 16 au mercredi 17 janvier 2024.
Au moins 17 personnes ont été blessées mardi soir dans une frappe russe ayant visé une zone résidentielle de Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine , située dans le nord-est près de la frontière avec la Russie, a annoncé le gouverneur régional. « À l’heure actuelle, les bombardements russes sur le centre de Kharkiv ont fait 17 blessés. Deux femmes sont dans un état grave », a déclaré Oleg Sinegoubov sur Telegram.
Selon lui, les forces russes ont frappé la ville avec deux missiles sol-air S-300 et endommagé des immeubles résidentiels. La Russie bombarde régulièrement la région de Kharkiv, où les autorités ukrainiennes ont annoncé mardi l’évacuation de 26 villages en raison de la menace d’un assaut des forces de Moscou dans la zone.
Les forces russes poussent à l’Est de la région, étant notamment à l’offensive vers Koupiansk, où elles ont jusqu’à présent obtenu de maigres gains sans parvenir à percer les défenses ukrainiennes. Une partie de la région de Kharkiv avait été occupée par la Russie au début de l’invasion lancée en février 2022, jusqu’à ce qu’une contre-offensive des troupes ukrainiennes ne force leur retrait vers des positions plus à l’Est.
L’Ukraine bombarde de son côté fréquemment la ville russe de Belgorod et les villages avoisinants, de l’autre côté de la frontière. Ces frappes se sont multipliées et sont montées en intensité ces dernières semaines, en représailles aux tirs russes.
Une attaque de drones à Odessa dans la nuit
Dans la nuit de mardi à mercredi, une attaque de drones russes a également ciblé la ville d’Odessa (sud) selon le chef de l’administration militaire de la région, Oleg Kiper. L’attaque a blessé trois civils et endommagé des immeubles résidentiels, a indiqué M. Kiper sur Telegram.
« Un homme de 62 ans a été blessé par des éclats de projectiles […] Une femme née en 1955 et une jeune femme née en 1995 ont été blessées », a-t-il détaillé. De son côté, la Russie dit avoir repoussé une attaque tôt mercredi sur la ville russe de Belgorod, de l’autre côté de la frontière.
« La défense antiaérienne a détruit sept missiles et quatre drones ukrainiens au-dessus de la région de Belgorod », a déclaré le ministère russe de la Défense. « Selon les données préliminaires, aucune victime n’est à déplorer », a toutefois indiqué le gouverneur de la région Viatcheslav Gladkov.
Macron se rendra en février en Ukraine, nouvelles livraisons d’armes
Emmanuel Macron a annoncé mardi qu’il se rendrait « en février » en Ukraine et que la France allait livrer à ce pays 40 nouveaux missiles longue portée Scalp et « des centaines de bombes ».
« J’irai moi-même en février en Ukraine » et « nous allons procéder à des livraisons nouvelles : une quarantaine de missiles Scalp et plusieurs centaines de bombes », a affirmé le président lors d’une conférence de presse. Il a aussi indiqué que la France était « en train de finaliser un accord » de sécurité avec Kiev du type de celui conclu vendredi entre le Royaume-uni et l’Ukraine sur dix ans, qu’il annoncera lors de sa visite sur place.
La France et l’Union européenne « auront à prendre des décisions nouvelles dans les semaines et les mois qui viennent, précisément pour ne pas laisser la Russie gagner », a-t-il ajouté. « Nous ne pouvons pas laisser la Russie gagner et nous ne devons pas le faire car alors la sécurité même de l’Europe et de tout le voisinage russe serait remise en cause », a-t-il souligné.
À Davos, Zelensky courtise responsables politiques et économiques
Entre messages d’espoir et avertissements alarmistes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky bataille à Davos, sur scène et en coulisses, pour garantir la poursuite des aides occidentales à sa guerre contre le « prédateur » Poutine. L’Union européenne approuvera un programme d’aide de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine « avec ou sans » l’accord de la Hongrie, a déclaré la présidente de l’UE Ursula von der Leyen à Davos le 16 janvier.
Presque deux ans après l’invasion russe, et avec une ligne de front globalement immobile depuis plusieurs mois, le risque de lassitude grandit. Et d’autres conflits lui disputent l’attention des alliés occidentaux. À la tribune du Forum économique mondial, où il s’exprimait pour la première fois en personne et où il a été très applaudi, M. Zelensky a mis en garde contre la tentation de « geler » le conflit en Ukraine, car « tout confit gelé finit un jour par se raviver ».
Et de fustiger au passage les appels réguliers des Occidentaux à éviter toute « escalade ». « Pour nous, chaque + pas d’escalade + sonne pour Poutine comme un + Vous vaincrez + », a-t-il lancé. Or « ce n’est pas seulement la sécurité de l’Ukraine », c’est « la sécurité du continent européen », a-t-il insisté au cours d’une rencontre avec des journalistes, brandissant le chiffon rouge d’une extension du conflit aux pays de l’Otan.
Joe Biden réunit les chefs du Congrès autour de l’aide à l’Ukraine
Joe Biden réunira mercredi à la Maison Blanche les chefs du Congrès, républicains et démocrates, au sujet de sa demande, bloquée depuis des mois, d’aide supplémentaire pour l’Ukraine et Israël, a fait savoir sa porte-parole mardi.
Le président américain recevra le patron du Sénat, à majorité démocrate, Chuck Schumer, et celui de la Chambre des représentants, à majorité républicaine, Mike Johnson, ainsi que d’autres chefs de groupes et présidents de commissions.
La demande d’assistance, qui prévoit aussi des fonds pour renforcer la frontière avec le Mexique, « doit être une priorité » pour le Congrès, a dit Karine Jean-Pierre lors de son briefing de routine.
Joe Biden réclame au total quelque 100 milliards d’euros pour continuer l’assistance militaire à l’Ukraine et à Israël, pour soutenir Taïwan et pour muscler les moyens des services de police aux frontières et d’immigration.
L’Ukraine prête à des négociations avec la Pologne
L’Ukraine s’est dite prête à des négociations avec la Pologne après la suspension du blocage de sa frontière par des camionneurs polonais, mais Kiev a promis de défendre la « survie » de son économie lors de ces pourparlers.
« Nous continuerons à défendre l’accord sur la libéralisation du fret (qui permet aux camionneurs ukrainiens d’être exemptés de permis d’entrée dans l’UE depuis début 2022, ndlr), car il s’agit d’une condition pour la survie de notre économie », a assuré Oleksandre Koubrakov sur X (ex-Twitter), se disant « prêt à un dialogue de fond » avec Varsovie.