Si la nomination de l’ancien président ne fait plus vraiment de doute, Nikki Haley assure que sa campagne, qui séduit les électeurs indépendants, va continuer au moins jusqu’à début mars.
- Donald Trump a remporté la primaire du New Hampshire avec une dizaine de points d’avance sur Nikki Haley.
- Portée par son bon score chez les indépendants, Nikki Haley a assuré qu’elle allait continuer sa campagne jusqu’à la Caroline du Sud, fin février, et au « Super Tuesday » le 5 mars.
- Donald Trump confirme cependant sa mainmise sur la base républicaine, et l’ancien président est quasi assuré de remporter l’investiture de son parti pour défier Joe Biden.
De notre correspondant aux Etats-Unis,
C’est presque un scrutin pour rien. Mardi, Donald Trump a remporté la primaire du New Hampshire et conforté son statut de favori pour décrocher l’investiture républicaine et défier Joe Biden le 5 novembre. Mais Nikki Haley a fait un peu mieux qu’attendu, notamment en dominant son adversaire chez les électeurs indépendants – qui joueront un rôle crucial en novembre – et elle a assuré que sa campagne « ne faisait que commencer ». Même si elle dit vouloir continuer au moins jusqu’au Super Tuesday, qui verra un tiers des Etats voter le 5 mars, l’Histoire est implacable : un candidat qui a remporté l’Iowa et le New Hampshire a toujours décroché l’investiture du parti républicain.
Trump remporte son face-à-face sans tuer le match
Après l’abandon de Ron DeSantis, c’était le premier duel de la primaire entre Donald Trump et Nikki Haley. Dans ce face-à-face, l’ancien président l’a emporté par environ 11 points, avec 55 % des voix contre 44 % à Haley, selon des chiffres non-définitifs. C’est un écart deux fois plus faible que lors de sa victoire en 2016 face à une demi-douzaine de candidats qui s’étaient divisé le vote anti-Trump.
« On a gagné le New Hampshire trois fois désormais », s’est félicité l’ancien président, devant ses supporteurs chantant « USA, USA ». Il s’est moqué de Nikki Haley « qui avait dit qu’elle avait besoin de gagner mais a perdu ». Entouré par les ex-candidats Tim Scott et Vivek Ramaswamy, Donald Trump a joué la carte de l’unification et veut se tourner vers son probable duel face à Joe Biden.
La course « ne fait que commencer », répond Haley
En bonne politicienne, Nikki Haley s’est dépêchée de prendre la parole au début du dépouillement, alors que l’écart n’était que de 7 points. Selon elle, « la course ne fait que commencer », et les électeurs de Caroline du Sud – dont elle a été gouverneure – qui voteront le 24 février « ne veulent pas un couronnement mais une élection ».
Son problème, c’est qu’aucun Etat ne lui sera aussi favorable que le New Hampshire. Selon des estimations sorties des urnes, près de la moitié des électeurs qui ont voté étaient des indépendants, qui ne s’identifient ni comme républicain, ni comme démocrate, et Haley en a séduit presque deux sur trois. En face, Donald Trump l’a écrasée chez les républicains, trois sur quatre ayant voté pour lui.
Haley estime donc qu’elle est la mieux placée pour battre Biden. « Une nomination de Donald Trump est synonyme de victoire de Joe Biden et d’une présidence de Kamala Harris », a-t-elle insisté, semblant sous-entendre que le président américain, qui aura 82 ans en novembre, ne pourrait pas terminer un second mandat.
Une nomination de Trump quasi-assurée
« Nikki Haley a légèrement surperformé par rapport aux sondages récents, mais cela reste une défaite », estime pour 20 Minutes l’ancien porte-parole du parti républicain Doug Heye. Selon lui, « le parti va continuer de se rassembler autour de Donald Trump, et Haley va être sous pression pour abandonner ». Mardi soir, l’influent sénateur républicain John Cornyn, qui est loin d’être un trumpiste, s’est notamment rangé derrière l’ancien président.
« La seconde place est la dernière place dans un duel », ironise Brett Marson, consultant républicain dans l’Arizona. « Il n’y a aucune raison logique pour qu’elle continue, mais certains aiment les missions suicides. »
Ce qui est certain, c’est que Nikki Haley a assez d’argent pour poursuivre sa campagne pendant un mois. Mais si elle ne décolle pas dans les sondages en Caroline du Sud, elle pourrait jeter l’éponge avant la fin février, et ainsi s’éviter l’humiliation d’une défaite à domicile.