Des témoins ont rapporté des tirs d’hélicoptères militaires israéliens autour de la ville où vivent 88.000 habitants et 425.000 personnes déplacées, d’après l’ONU.
L’armée israélienne, qui a subi cette semaine sa plus jour de perte humaine quitidien depuis le début de son offensive à Gaza, bombarde le secteur stratégique de Khan Younès sur fond de pourparlers «sérieux» en vue d’une trêve avec le Hamas. Le Figaro fait le point sur la guerre au Proche-Orient ce mercredi 24 janvier.
«Intensification» des violences à Khan Younès
Tôt mercredi, des témoins ont rapporté des tirs d’hélicoptères militaires israéliens autour de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza où se cachent des dirigeants locaux du Hamas selon Israël qui a affirmé avoir «encerclé» cette ville.
L’ONU a fait état d’une «intensification» des violences à Khan Younès et d’un nouvel ordre d’évacuation relayé par l’armée israélienne touchant des secteurs de cette agglomération où vivent actuellement «88.000 résidents et environ 425.000 personnes déplacées» par la guerre qui y avaient trouvé refuge. Le personnel de l’Organisation mondiale de la Santé ( OMS ) déplore une situation «catastrophique et indescriptible» dans les hôpitaux de cette ville, a indiqué mercredi l’organisation.
Deuil en Israël
L’armée israélienne a, elle, annoncé mardi la mort de 21 réservistes dans l’effondrement la veille de deux bâtiments où ils étaient en train de poser des explosifs dans le secteur de Khan Younès, après un tir de roquette contre un char proche. Avec la mort de trois autres soldats dans un incident séparé, il s’agit de la perte quotidienne la plus lourde pour l’armée depuis le début, fin octobre, de son offensive terrestre dans la bande de Gaza, portant le bilan total des militaires tués à 221. À Jérusalem, plus de 200 personnes ont assisté aux funérailles d’un des soldats, Hadar Kapeluk, dont le cercueil était recouvert d’un drapeau israélien bleu et blanc.
Discussions «sérieuses»
Une délégation du Hamas, mouvement dont la direction politique est basée au Qatar, est arrivée mardi au Caire pour «discuter avec le chef de renseignements égyptiens d’une nouvelle proposition de cessez-le-feu», selon une source proche des pourparlers. Le tout alors que Brett McGurk, conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, «se trouve au Caire» pour discuter d’une «pause» dans les hostilités et de la libération les otages, selon Washington.
«Je ne peux pas vous dire si et quand nous pourrons y arriver, mais les conversations sont très sobres et sérieuses pour essayer de mettre en place un autre accord sur les otages», a déclaré à Washington John Kirby, un porte-parole de la Maison-Blanche. Selon le site américain Axios, Israël a proposé au Hamas, via la médiation du Qatar et de l’Égypte,une pause de deux mois dans les combats et les raids à Gaza en échange de la libération de tous les otages. John Kirby n’a pas voulu donner plus de précisions sur la durée que pourrait avoir cette «pause», mais a jugé «possible» que les pourparlers «débouchent sur des conséquences plus large pour le conflit lui-même».
«Inacceptable»
Or jusqu’à présent, le gouvernement du premier ministre Benyamin Netanyahuo s’oppose à tout «cessez-le-feu» et à la création, à plus longue échéance, d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël. Le rejet par le gouvernement israélien de la solution à deux États est «inacceptable» et risque de «prolonger le conflit», a prévenu mardi le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres devant le Conseil de sécurité.
D’autant que cette guerre exacerbe déjà les tensions régionales entre d’un côté Israël, et ses soutiens dont les États-Unis, et de l’autre l’Iran et ses alliés comme le Hezbollah libanais, les Houthis yémémites et des milices irakiennes.
Tôt mercredi, Washington a revendiqué des frappes en Irak contre des sites tenus par des groupes armés pro-Iran en «réponse» à une série d’attaques menées par «des milices parrainées» par Téhéran contre des militaires américains. Et Washington a mené mercredi matin deux nouvelles frappes au Yémen contre les rebellles Houthis qui menacent le trafic maritime en mer Rouge et dans le golfe d’Aden en «solidarité» avec Gaza.