Alors que le Conseil de sécurité de l’Onu se réunit en urgence après le crash d’un avion militaire russe, Volodymyr Zelensky demande une enquête internationale à ce sujet et Kharkiv déclare une journée de deuil à la suite des attaques de missiles russes du début de semaine.
Ce matin du jeudi 25 janvier 2024, l’actualité de la guerre en Ukraine est particulièrement marquée par crash d’un militaire russe près du village russe de lablonovo. Selon les autorités russes, 74 personnes, dont 65 prisonniers de guerre ukrainiens transportés en vue d’un échange, ont trouvé la mort à cette occasion.
La Russie accuse l’Ukraine du crash, le président du pays envahi Volodymyr Zelensky demande une enquête internationale et le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence à ce sujet ce jeudi matin à la demande de Moscou.
À Kharkiv, on tente de faire table rase de l’influence russe après les attaques massives de missiles en début de semaine.
On revient ce matin sur les faits marquants de la guerre en Ukraine repérés durant la nuit.
Réunion du Conseil de sécurité de l’ONU à la demande la Russie
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit ce jeudi 25 janvier en urgence, à la demande de Moscou, après le crash de l’avion militaire russe, à 17 h (22 h GMT), rapporte l’Agence France-Presse en citant la présidence française du Conseil.
La Russie affirme que les forces ukrainiennes ont lancé « deux missiles » issus « d’un système de défense antiaérien » pour abattre le transporteur militaire Il-76 et pouvoir ensuite « accuser la Russie ». Les 65 prisonniers ukrainiens ainsi que les six membres d’équipage et trois militaires russes présents à bord ont péri, selon l’armée russe.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a promis d’« éclaircir » les circonstances du crash, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, assurant de son côté que des « missiles américains et allemands » ont été utilisés pour abattre l’aéronef.
L’Ukraine demande une enquête internationale
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, de son côté, demandé l’ouverture d’une enquête internationale et chargé plusieurs agences d’État de conduire leurs propres investigations sur le crash.
« Nous devons établir tous les faits clairement et autant que possible, étant donné que l’avion a été abattu sur le territoire russe, ce qui échappe à notre contrôle », a déclaré Zelensky mercredi soir dans son adresse quotidienne relevée par l’Agence France-Presse, sans attester que des prisonniers de son pays font bien partie des victimes.
Kiev n’a pas confirmé ni infirmé que l’appareil avait été abattu par des armes ukrainiennes comme le soutient Moscou. Le renseignement militaire ukrainien (GUR) a assuré que Kiev n’avait « pas été informé » de la nécessité de sécuriser l’espace aérien dans la zone et ne connaissait pas « le mode de transport des prisonniers », reprochant à Moscou de les avoir délibérément « mis en danger ».
Le GUR affirme également « ne pas disposer d’informations fiables » sur les passagers de l’avion abattu, tout en confirmant qu’un échange de prisonniers était « prévu » mais n’avait finalement pas eu lieu.
Plus de 8 000 Ukrainiens, dont plus de 1 600 civils, se trouvent en captivité aux mains des Russes, selon Kiev. En juillet 2022, Kiev et Moscou s’étaient mutuellement accusés du bombardement d’une prison à Olenivka, dans l’est de l’Ukraine occupé par la Russie, attaque au cours de laquelle plus de 50 prisonniers de guerre ukrainiens avaient péri.
Un jour de deuil pour les victimes de Kharkiv
Les forces russes ont lancé une attaque massive de missiles contre Kharkiv et Kiev le 23 janvier. L’attaque a tué 10 habitants de Kharkiv, dont un enfant. Au moins 60 habitants ont été blessés,rappelle le quotidien anglophone ukrainien The Kyiv Independent.
Ce jeudi 25 janvier 2024 est un jour de deuil pour les victimes des missiles russes contre la ville, a annoncé le maire de Kharkiv Ihor Terekhov, désignant les attaques comme « l’une des plus grandes tragédies à Kharkiv en termes de victimes pendant toute la période de guerre ».
Le maire compte également débaptiser une rue de Kharkiv, la rue Pushkinska, du nom de l’écrivain russe Alexandre Pouchkine, précisant qu’il n’était « pas pressé » de le faire jusqu’aux attaques de missiles, ne le considérant pas lié au régime de Poutine.
Désormais, désirant rejeter de tout ce qui concerne la Russie, il souhaite la renommer du nom du philosophe et compositeur ukrainien Grigori Skovoroda. Une statue de l’écrivain avait déjà été retirée en novembre 2022 dans la ville.