Plusieurs employés de cette agence de l’Onu qui vient en aide aux réfugiés de la bande de Gaza sont accusés par Israël d’être impliqués dans les massacres commis par le Hamas sur le sol de l’État hébreu.
L’affaire risque de faire des remous. Des membres de l’Unrwa, l’agence des Nations unies qui aide les réfugiés palestiniens de la bande de Gaza, sont soupçonnés d’être impliqués dans les attaques meurtrières du 07 octobre, menées par le Hamas sur le sol israélien. Le Parisien fait le point.
Qu’est-ce que l’Unrwa ?
L’Unrwa, en Français l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, est une agence de l’ONU qui vient en aide depuis 1949 aux réfugiés palestiniens leur donnant accès notamment à l’éducation, aux premiers soins d’urgence… Ses membres sont notamment présents dans la bande de Gaza, d’où sont partis les terroristes du Hamas le 07 octobre pour commettre leur massacre.
L’agence, financée presque entièrement par les contributions volontaires des États membres de l’ONU, aide depuis octobre les Gazaouis fuyant les bombardements intenses menés par l’armée israélienne qui n’épargne pas les civils. Deux millions de personnes à Gaza dépendent de son aide, selon son directeur Philippe Lazzarini.
Selon le ministère de la Santé du Hamas, près de 26 000 personnes, en majorité des civils, ont perdu la vie dans la bande de Gaza depuis l’offensive de Tsahal.
Des responsables de l’agence s’étaient d’ailleurs récemment plaints d’avoir été visés par des tirs israéliens dans l’enclave palestinienne.
L’Unrwa a été régulièrement pointée du doigt par Israël par le passé, Tel-Aviv lui reproche notamment d’alimenter l’incitation à la haine anti-israélienne, allégations qu’elle nie.
De quoi est-elle accusée ?
Les autorités israéliennes accusent cette fois plusieurs employés de l’Unrwa d’être impliqué dans les raids du Hamas qui ont fait près de 1200 morts, dont de nombreux civils dans des villages du sud d’Israël et sur les lieux d’un festival de musique en plein air. Le degré de leur implication présumée n’est pour l’heure pas connu.
« Afin de protéger la capacité de l’Agence à fournir une aide humanitaire, j’ai pris la décision de résilier immédiatement les contrats de ces membres du personnel et d’ouvrir une enquête afin d’établir la vérité sans délai », a annoncé Philippe Lazzarini dans un communiqué sans toutefois préciser combien d’agents étaient concernés. Selon les États-Unis, les employés visés par cette enquête sont au nombre de 12.
« Le Secrétaire général (de l’ONU Antonio Guterres) est horrifié par cette nouvelle », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric.
Washington préoccupé
« Le Département d’État (américain) a temporairement suspendu le financement supplémentaire de l’Unrwa pendant que nous examinons ces allégations et les mesures prises par les Nations Unies pour y répondre », a déclaré son porte-parole Matthew Miller.
Selon Reuters, les États-Unis, avec l’Allemagne et l’Union européenne, étaient les plus grands donateurs de l’agence en 2022.
Le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, a pour sa part déclaré qu’il « évaluerait les mesures à prendre sur la base des résultats d’une enquête complète et approfondie ».
Dans un communiqué publié vendredi dans la soirée, la diplomatie française a indiqué avoir « pris connaissance avec consternation de l’information communiquée ce jour par l’UNRWA, relative à la participation de certains de ces employés aux attaques terroristes du 7 octobre contre Israël ». Paris « prend note du lancement d’une enquête et de la suspension de ces employés ».
« Nous appelons l’UNRWA à prendre des mesures pour s’assurer qu’aucun discours de haine ne puisse plus prospérer en son sein sans sanction ferme », a ajouté le Quai d’Orsay.