Après avoir livré des dizaines de milliards de dollars d’armes à Kiev, l’administration Biden a épuisé ses crédits fin 2023 et une nouvelle enveloppe est actuellement bloquée au Congrès.
Une nouvelle fois, Volodymyr Zelensky rappelle que l’argent est le nerf de la guerre. Le président ukrainien a averti dimanche qu’une baisse du soutien des Etats-Unis à Kiev face à l’armée russe serait un « mauvais signal », alors qu’une nouvelle enveloppe d’aide américaine est actuellement bloquée au Congrès.
« La passivité des États-Unis ou le manque de soutien serait un mauvais signal. Cela ne serait juste pour personne », a-t-il estimé dans une interview diffusée dimanche par la chaîne de télévision publique allemande ZDF. « Les États-Unis sont notre partenaire numéro un », a-t-il également souligné.
Une négociation à 61 milliards de dollars
Après avoir livré des dizaines de milliards de dollars d’armes à Kiev depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, l’administration de Joe Biden a épuisé ses crédits fin 2023. Le président a donc demandé au Congrès d’approuver quelque 61 milliards de dollars supplémentaires, mais les négociations avec les républicains, qui portent aussi sur l’immigration, s’enlisent.
La dernière livraison d’aide militaire américaine à l’Ukraine avait été annoncée le 27 décembre, et la Maison-Blanche a dit et répété que sans rallonge budgétaire, il n’y en aurait pas d’autre.
Le soutien d’Olaf Scholz
Face à ce blocage, Volodymyr Zelensky a appelé l’Allemagne à utiliser son poids économique pour mobiliser ses partenaires européens afin de combler le manque. « De nombreux pays entretiennent des relations économiques importantes avec l’Allemagne et leur économie dépend des décisions de l’Allemagne car elle possède une économie forte », a-t-il indiqué. Selon lui, « l’Allemagne peut réussir à consolider (le soutien) de l’UE ».
Le chancelier allemand Olaf Scholz a déjà appelé mercredi ses partenaires européens à intensifier leurs engagements en matière d’armement. « L’Europe doit faire davantage pour soutenir l’Ukraine dans la défense de son propre pays », a-t-il déclaré à l’hebdomadaire Die Zeit, estimant que les contributions prévues par les nations européennes pour 2024 jusqu’à présent n’étaient « pas assez élevées ».
Concernant les Etats-Unis, Volodymyr Zelensky a voulu se montrer optimiste dimanche face à l’éventualité d’une victoire de Donald Trump, jugé moins favorable au soutien à Kiev, à la prochaine présidentielle américaine. « Je ne pense pas que toute la politique des États-Unis dépende d’une seule personne », a-t-il déclaré, estimant que « la grande majorité des démocrates et des républicains soutiennent l’Ukraine ».