Les combats ont redoublé d’intensité en cette matinée de mardi dans plusieurs zones de Gaza, tandis que l’armée israélienne a tué trois Palestiniens armés en Cisjordanie, alors que les négociateurs internationaux s’activent en coulisses pour mettre en place une nouvelle trêve. En parallèle, plusieurs pays ont décidé de suspendre leur financement à l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), en raison du rôle trouble d’une douzaine de ses employés.
Au cours de la nuit de lundi à mardi, des témoins ont fait état de frappes israélienne dans plusieurs secteurs du sud et du centre de la bande de Gaza, et le Croissant-Rouge palestinien de tirs d’artillerie autour de l’hôpital al-Amal de Khan Younès.
« Au cours des dernières semaines, nos opérations se sont concentrées sur Khan Younès […] qui est la capitale du Hamas pour le sud de Gaza », a déclaré le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, faisant état de « plus de 2 000 terroristes éliminés » dans cette ville.
« Nous opérons sur terre et sous terre de façon simultanée. Il s’agit d’un nouveau mode d’opération qui comprend l’usage de technologie de pointe dont certaines sont déployées pour la première fois », a-t-il déclaré sans épiloguer sur ces technologies.
Palestiniens tués
L’armée israélienne a déclaré que ses soldats ont tué mardi trois Palestiniens armés dans un hôpital de la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée, suspectant l’un d’entre eux de préparer une attaque imminente similaire à celle menée le 7 octobre par le Hamas dans des localités du sud d’Israël.
Tsahal a indiqué dans un communiqué que l’opération nocturne menée à l’hôpital Ibn Sina avait pour cible principale un membre du Djihad islamique.
La radio Voix de la Palestine a confirmé la mort de trois Palestiniens dans l’hôpital, sans donner davantage de précisions sur leurs identités.
Espoirs de trêve
Des combats meurtriers avaient également fait rage la veille, lundi 29 janvier, dans la bande de Gaza, au moment où les espoirs de trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas venaient d’être relancés après des pourparlers en coulisses entre les pays médiateurs.
Le Hamas a cependant déclaré vouloir un cessez-le-feu « complet » avec Israël en préalable à tout accord sur une libération des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, il y a bientôt quatre mois.
Les tractations se poursuivent en coulisses – sous l’égide du Qatar, de l’Égypte et des États-Unis – en vue d’une trêve plus longue que celle de novembre.
Un cadre pour une trêve accompagnée de nouvelles libérations d’otages va être transmis au Hamas, a annoncé lundi à Washington le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, faisant état de « progrès notables » lors d’une réunion dimanche à Paris entre le directeur de la CIA, William Burns, et de hauts responsables égyptiens, israéliens et qataris.
Selon le New York Times, le projet d’accord impliquerait une trêve de deux mois et la libération de tous les otages contre des prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Les craintes d’une extension du conflit ont par ailleurs ressurgi après la mort de 3 soldats américains tués en jordanie dans une attaque de drone, imputée par Washington à des groupes pro-Iran.
L’Unrwa dans la tourmente
Dans le territoire assiégé et dévasté, l’agence des Nations unies pour les réfugié palestiniens (UNRWA),qui fournit une aide vitale aux civils, et en difficuté après des accusations israéliennes sur l’implication présumée de douze de ses employés dans l’attaque menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël.
L’Union européenne a demandé à l’Unrwa « d’accepter qu’un audit soit mené par des experts indépendants, choisis par la Commission européenne ». Anthony Blinken a aussi exigé que l’Unrwa enquête sur les accusations afin de reprendre un travail « indispensable ».
Le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, a réclamé la démission du commissaire général de l’Unrwa.
Douze pays (États-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Italie, Royaume-Uni, Finlande, Pays-Bas, Allemagne, Japon, Autriche, Roumanie) ont suspendu leur financement à l’agence, malgré l’appel du patron de l’ONU, Antonio Guterres, à garantir la poursuite de ses opérations.
D’autres Nations attendent les résultats de l’enquête diligentée pour savoir quelle position adopter, parmi elles la France, la Suisse, la Norvège, l’Espagne, ainsi que l’Union Européenne.
Vingt organisations humanitaires, dont Oxfam, Save the Children et ActionAid, se sont dites « indignées » par la suspension de l’aide, dans un communiqué commun.
Pour l’Autorité palestinienne, l’Unrwa a besoin d’« un soutien maximal » et « non qu’on lui coupe soutien et assistance ».
Otages à Gaza : discussions positives
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a évoqué lundi un « réel espoir » d’une éventuelle prochaine libération des otages retenus par le Hamas dans la bande de Gaza depuis l’attaque contre Israël le 7 octobre.
« Je ne peux rien dire de plus, mais je peux dire qu’un travail très important et productif a été accompli et qu’il y a un réel espoir pour l’avenir », a déclaré M. Blinken, interrogé lors d’une conférence de presse sur la tenue ce week-end à Paris de discussions entre responsables américains, israéliens, égyptiens et qataris.
Tsahal « très bientôt » en action
Des troupes de l’armée israélienne vont « entrer en action très bientôt » dans le nord du pays, à la frontière avec le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens avec le Hezbollah, a indiqué lundi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.
Le ministre a informé des soldats postés près de la frontière avec Gaza que d’autres, déployés actuellement dans le territoire palestinien, quitteraient la zone pour le nord du pays.
« Les forces, proches de vous […] sortent du terrain et montent vers le nord et se préparent pour la suite » a déclaré Yoav Gallant.
Ces unités sont actuellement à Gaza « et vont très bientôt entrer en action. Nous augmentons les forces dans le Nord, et nous libérerons également les réservistes progressivement selon les unités, pour leur permettre de se préparer et d’être prêts pour les prochaines tactiques ».
Le chef d’état-major Herzi Halevi a estimé récemment que la probabilité d’une guerre « dans les prochains mois » dans le nord du pays était aujourd’hui « beaucoup plus élevée qu’elle ne l’était par le passé ».
