Le Hamas dispose à Gaza d’un vaste réseau de tunnels, d’où peuvent surgir ses combattants pour tirer leurs roquettes vers le sol israélien. L’armée israélienne a admis inonder ces galeries.
Tsahal reconnaît utiliser une solution radicale, maintes fois évoquées depuis le début du conflit. L’armée israélienne a admis mardi envoyer « de gros volumes d’eau » dans des tunnels utilisés par le Hamas Hamas dans la bande de Gaza pour les « neutraliser », assurant ne pas compromettre pour autant l’accès à l’eau potable de la population civile.
« Divers outils ont été développés pour envoyer de larges volumes d’eau dans les tunnels (…) », a indiqué l’armée dans un communiqué. « Cette capacité a été développée de façon professionnelle, y compris l’analyse des caractéristiques du sol et des canalisations » dans les zones concernées pour s’assurer qu’il n’y a aucun dégât sur les nappes phréatiques, a-t-elle précisé, évoquant une méthode utilisée uniquement dans les lieux où c’était « approprié ».
500 descentes de tunnels détruites selon Tsahal
Surnommé « le métro de Gaza » par les militaires israéliens, le dédale de galeries creusées par le Hamas sous la bande de Gaza a d’abord servi à contourner le blocus imposé par Israël après la prise de pouvoir du Hamas dans ce territoire en 2007. Des centaines de galeries ont été creusées sous la frontière avec le Sinaï égyptien pour faire circuler personnes, marchandises, armes et munitions entre Gaza et le monde extérieur.
Après la guerre entre Israël et le Hamas en 2014, le Hamas a étendu le réseau, d’où peuvent surgir ses combattants pour leurs roquettes vers le sol israélien. Dans une étude publiée le 17 octobre, l’Institut de la guerre moderne de l’académie militaire américaine West Point évoque 1.300 galeries sur 500 kilomètres. L’armée israélienne avait affirmé pour sa part début décembre avoir découvert plus de 800 descentes de tunnels, dont 500 ont été détruites.
Mais certains scientifiques et responsables humanitaires avaient indiqué fin 2023 craindre une contamination des nappes phréatiques par l’eau salée, aux conséquences catastrophiques pour l’accès déjà précaire des Gazaouis à l’eau potable. La bande de Gaza fait entre six et 12 kilomètres de large, et la salinisation des nappes phréatiques y est déjà un fléau, aggravé par la montée du niveau des océans.