Alors que la Colombie se propose comme médiatrice pour faire relâcher les otages détenus par le Hamas, forte de son expérience de négociation avec les guérilleros, la mer Rouge continue d’être le théâtre de tirs houthistes et de répliques américaines.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est attendu ce jeudi 1ᵉʳ février 2024 en Égypte pour discuter d’une nouvelle trêve dans la bande de Gaza. Au cours de la nuit, des témoins ont fait état de frappes israéliennes à proximité de l’hôpital Nasser de Khan Younès, grande ville du sud du territoire où se cachent selon Israël des dirigeants locaux du Hamas.
Près de quatre mois après le début de la guerre qui a dévasté le territoire palestinien assiégé, la population « meurt de faim » et « est poussée au bord du gouffre », a dénoncé un responsable de l’Organisation mondiale de la santé, Michael Ryan. D’après un rapport de la Conférence de l’Onu sur le commerce et le développement, la moitié de tous les bâtiments de Gaza est endommagée et le territoire est « inhabitable ».
Le 7 octobre, des commandos du Hamas venus de Gaza ont mené une attaque sans précédent en sol israélien, qui a fait environ 1 140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza, dont une centaine ont été libérées fin novembre.
En riposte, Israël a juré d’« anéantir » le Hamas et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26 900 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement palestinien, relayé par l’Agence France-Presse.
On revient ce matin sur les faits marquants concernant le conflit relevés durant la nuit du dimanche 7 au lundi 8 janvier 2024.
La Colombie propose une médiation pour les otages
Le président colombien Gustavo Petro a proposé ce mercredi de négocier la libération des otages israéliens détenus par le Hamas palestinien par le biais d’une « commission de paix », en réponse à une demande du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, a rapporté l’Agence France-Presse.
« Avec l’objectif clair de nous conduire vers un consensus (…) je considère qu’il est prioritaire d’avancer rapidement vers une cessation des hostilités et d’entamer des pourparlers pour la libération de tous les otages », a affirmé dans une lettre le dirigeant colombien.
Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, soutient ouvertement la cause palestinienne et accuse Israël de commettre actuellement un « génocide » dans la bande de Gaza. « Je propose que nous allions de l’avant en créant une commission de paix composée de différents pays pour garantir ces libérations et atteindre l’objectif plus large de mettre fin à la violence déclenchée entre Israël et la Palestine », a ajouté le président colombien, en réponse à une lettre privée de Netanyahou, datée du 11 janvier.
Dans ce courrier, diffusé par la presse colombienne et confirmé par l’ambassade israélienne, le Premier ministre israélien lui demandait de faire « tout son possible » pour intercéder en faveur des otages. Dans sa proposition de médiation, le président colombien évoque le processus de paix dans son pays dont il a été l’un des protagonistes lorsque lui et d’autres guérilleros du M-19, une rébellion d’extrême-gauche, ont déposé les armes en 1990.
Un navire marchand touché par un missile au large du Yémen
Un missile tiré depuis le Yémen a touché un navire marchand, a annoncé ce jeudi la société britannique de sécurité maritime Ambrey relayée par l’Agence France-Presse, après que les rebelles houthistes eurent revendiqué l’attaque d’un vaisseau américain. « Selon nos informations, un navire marchand a été visé par un “missile” alors qu’il croisait (…) au large d’Aden, au Yémen », a indiqué Ambrey, ajoutant que « le navire a fait état d’une explosion » à bord.
Les rebelles houthistes, qui contrôlent de larges pans du territoire yéménite, ont mené plus de 35 attaques contre des navires en mer Rouge et dans le golfe d’Aden depuis le 19 novembre, selon le Pentagone, perturbant le trafic maritime dans cette zone essentielle pour le commerce mondial, « en solidarité » avec les Palestiniens de la bande de Gaza, en proie à la guerre entre Israël et le Hamas depuis le 7 octobre.
Ces attaques ont incité certaines compagnies maritimes à éviter la mer Rouge et le canal de Suez, par lequel transite en temps normal environ 12 % du commerce mondial, en contournant l’Afrique.
Des drones iraniens abattus par les États-Unis
Dans le même contexte, l’armée américaine a annoncé mercredi avoir détruit lors de frappes au Yémen dix drones d’attaque et un poste de commandement au sol appartenant aux houthistes. « Trois drones iraniens » ont aussi été abattus au large du Yémen et un missile balistique tiré par les houthistes, quelques heures après la destruction un missile sol-air de ces rebelles yéménites soutenus par Téhéran.
Ce missile sol-air « présentait une menace imminente » pour des avions américains, a précisé l’armée américaine. On ne sait pas quel type d’appareil aurait pu être visé par les houthistes, relate l’Agence France-Presse.
Une attaque au drone, ce dimanche, a coûté la vie à trois militaires américains en Jordanie, à la frontière syrienne. Washington l’a imputée à la « Résistance islamique en Irak », une nébuleuse de combattants issus de ces groupes armés pro-Iran. Téhéran a réfuté toute implication. États-Unis et Iran ont plusieurs fois répété qu’ils ne cherchaient pas une « escalade » des tensions au Moyen-Orient.