A L uneACTUALITESinternationalPOLITIQUE

Guerre Entre Israël et Hamas : Le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé la Création d’un Comité Indépendant Chargé d’évaluer la « neutralité » de l’UNRWA et son fonctionnement

En tournée au Proche-Orient, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, va tenter de parvenir à une nouvelle trêve. L’UNRWA, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, accuse Israël d’avoir frappé un convoi d’aide alimentaire.

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est arrivé lundi 5 février en Arabie saoudite, première étape de sa tournée au Proche-Orient pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. M. Blinken effectue son cinquième voyage dans la région depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Après Ryad, il doit se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.

Sur le terrain, l’armée israélienne a affirmé avoir mené des « raids ciblés » dans le nord et le centre de la bande de Gaza, et avoir tué « des dizaines de terroristes » à Khan Younès (Sud). Elle pilonne  depuis des semaines la ville, affirmant que des responsables du Hamas s’y cachent. A Rafah, à la frontière avec l’Egypte, le Hamas a aussi fait état de frappes israéliennes.

Le ministère de la santé du Hamas a annoncé lundi un bilan de 27 478 personnes tuées et 66 835 blessées dans l’enclave palestinienne depuis le début du conflit. Ce bilan n’a pas pu être vérifié de manière indépendante.

L’UNRWA accuse Israël d’avoir frappé un convoi d’aide alimentaire

L’Agence de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a accusé lundi l’armée israélienne d’avoir effectué une frappe navale sur un convoi d’aide a accusé lundi l’armée israélienne d’avoir effectué une frappe navale sur un convoi d’aide alimentaire qui s’apprêtait à entrer dans le nord de Gaza. Depuis que l’Etat hébreu a accusé douze employés de l’agence onusienne -licenciés depuis –  d’être impliqués dans l’attaque du Hamas du 7 octobre, les relations entre Israël et l’UNRWA sont très dégradées. Une douzaine de pays, parmi lesquels d’importants donateurs, comme les Etats-Unis, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède, ont annoncé suspendre leur financement à l’agence, laquelle s’est dite menacée de devoir cesser ses activités « d’ici à la fin de février ».

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a annoncé lundi la création d’un comité indépendant chargé d’évaluer la « neutralité » de l’UNRWA et son fonctionnement. Israël « soumettra toutes les preuves soulignant les liens de l’UNRWA avec le terrorisme », a réagi le ministre des affaires étrangères israélien, Israël Katz. « Félicitations aux Nations unies pour la formation de ce comité d’enquête », a-t-il ajouté sur X , jugeant « impératif de révéler la vérité ».

Tractations pour parvenir à une nouvelle trêve

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, effectue son cinquième voyage au Proche-Orient depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le 7 octobre. Après Ryad, il doit se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.

En parallèle, les négociations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, après celle d’une semaine à la fin de novembre. Une centaine d’otages retenus à Gaza avaient alors été échangés contre des Palestiniens détenus par Israël. Quelque 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre, et 132 otages sont toujours retenus à Gaza, selon Israël. Parmi eux, 28 ont été déclarés morts par les services du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

Lors de sa tournée, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, va appuyer le projet d’accord élaboré par les médiateurs qatari, américain et égyptien. Il prévoit d’abord une trêve de six semaines et la libération de Palestiniens (entre 200 et 300) détenus en Israël en échange d’une quarantaine d’otages, selon une source du Hamas. Le mouvement islamiste exige un cessez-le-feu total. De son côté, M. Nétanyahou a affirmé lundi, lors d’une réunion des élus de son parti, qu’il « n’acceptera pas les exigences » du Hamas concernant les otages, ajoutant que les termes d’un éventuel accord « doivent être similaires à ceux de l’accord précédent ».

M. Blinken tentera également de faire augmenter l’acheminement de nourriture, d’eau et de médicaments dans la bande de Gaza,où la catastrophe humanitaire se poursuit. Le 26 janvier, la Cour internationale de justice (CIJ), plus haute juridiction de l’ONU, avait appelé les autorités israéliennes à prendre « des mesures immédiates » pour permettre la fourniture de l’aide, « dont les Palestiniens ont un besoin urgent ».

« Une victoire totale » porterait « un coup fatal » au Hamas et à ses alliés pro-iraniens, affirme Benyamin Nétanyahou

Le premier ministre israélien a estimé qu’une « victoire totale » de l’armée israélienne à Gaza porterait un « coup fatal » au Hamas, mais aussi à « l’Iran » et à ses alliés, « le Hezbollah » et « les houthistes ». « La victoire absolue est essentielle, car elle garantit la sécurité d’Israël », a ajouté M. Nétanyahou, selon des propos rapportés par son cabinet à l’issue d’une rencontre avec des militaires. Si tel n’est pas le cas, « les déplacés [israéliens] ne reviendront pas [chez eux]. Le prochain massacre ne serait qu’une question de temps, et l’Iran, le Hezbollah et d’autres feront la fête ici et détruiront le Moyen-Orient ».

« Les violences des colons [israéliens] doivent cesser », dit le chef de la diplomatie française en Israël

« Les violences des colons » israéliens en Cisjordanie occupée doivent « cesser », a déclaré le ministre des affaires étrangères français, Stéphane Séjourné, à l’issue d’un entretien à Jérusalem avec M. Nétanyahou. « Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza, ni en dehors de la Cisjordanie », a-t-il ajouté. La guerre à Gaza a provoqué un regain de tensions en Cisjordanie, où l’Autorité palestinienne accuse des colons extrémistes de violences meurtrières à l’encontre des Palestiniens. M. Séjourné a, par ailleurs, condamné les propos « violents qui sèment la haine [contre les] Palestiniens, voire appellent à la commission de crimes de guerre. Ces propos sont de plus en plus nombreux en Israël et sont relayés par des responsables politiques (…). Nous trouvons ça grave ».

« L’avenir de la bande de Gaza est indissociable de l’avenir de la Cisjordanie, nous devons préparer cet avenir en soutenant l’Autorité palestinienne. Celle-ci doit se renouveler et se redéployer dès que possible dans la bande de Gaza », a estimé le ministre des affaires étrangères français. « Je le répète, Gaza est une terre palestinienne », a-t-il encore martelé. Depuis 2007, les Palestiniens vivent sous deux gouvernements rivaux, celui du Hamas à Gaza et celui de l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui tient des pans de la Cisjordanie.

M. Séjourné a appelé à « un règlement politique global, avec deux Etats vivant en paix côte à côte ». « Sans solution politique, pas de paix juste et durable au Proche-Orient, c’est notre position et c’est notre analyse de la situation », a-t-il résumé.