Alors que Washington espère encore un accord sur les otages, un commandant pro-Iran est tué en Irak par une frappe américaine et Israël frappe la Syrie, tuant deux combattants du Hezbollah et des civils.
Ce jeudi 8 février 2024, la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas en Israël est entrée dans son 124ᵉ jour : 1701 personnes, majoritairement civiles, ont été tuées sur le territoire israélien le 7 octobre. Depuis, 27 708 Palestiniens, majoritairement civils, sont morts des conséquences de l’opération militaire israélienne.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a ordonné mercredi à l’armée de « préparer » l’offensive sur la ville de Rafah, où sont massés plus d’un million de Palestiniens déplacés par la guerre contre le Hamas, rejetant en apparence toute concession dans les négociations en vue d’une trêve dans la bande de Gaza.
On revient ce matin sur les faits marquants concernant le conflit survenus durant la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 février 2024.
Il reste « de la place pour un accord » sur les otages
Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine, a estimé ce mercredi à Tel-Aviv qu’il restait « de la place pour un accord » sur les otages entre Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas. Selon une source du Hamas contactée par l’Agence France-Presse, le projet de trêve prévoit notamment une pause des combats de six semaines, un échange de 200 à 300 prisonniers palestiniens contre 35 à 40 otages, et l’entrée accrue d’aide humanitaire à Gaza.
« Il y a des choses clairement inacceptables dans la réponse du Hamas » à la proposition d’accord, mais « nous pensons que cela ouvre une place pour qu’un accord soit trouvé et nous y travaillerons sans relâche », a déclaré Antony Blinken. « Israël a l’obligation de faire tout ce qui est en son possible pour assurer que les civils soient protégés et obtiennent l’assistance dont ils ont besoin dans la conduite du conflit », a-t-il ajouté.
Dans sa discussion avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou et d’autres hauts responsables israéliens, Antony Blinken a aussi indiqué avoir souligné les « profondes inquiétudes » des États-Unis à propos des « actes et discours » qui « attisent les tensions », « sapent le soutien international » et minent « la sécurité d’Israël ».
Un commandant d’un groupe armé pro-Iran tué
Un haut commandant des Brigades du Hezbollah, influent groupe armé irakien pro-Iran, a été tué mercredi soir par une frappe américaine visant son véhicule dans la capitale irakienne, Washington l’accusant d’être impliqué dans la planification des attaques visant ses soldats au Moyen-Orient, a rapporté l’Agence France-Presse.
Cette nouvelle frappe à Bagdad, près d’une semaine après des bombardements américains en Irak et en Syrie, intervient alors que Washington s’est engagé à poursuivre les représailles contre les groupes armés pro-Iran : une attaque de drone le 28 janvier a tué trois soldats américains en plein désert jordanien, à la frontière syrienne.
Le raid, à 19 h 30 heure française, a permis de tuer Abou Baqir al-Saadi, un commandant des Brigades du Hezbollah, un influent groupe armé irakien pro-Iran. Il était chargé du « dossier militaire » en Syrie, a indiqué à l’Agence France-Presse, sous couvert d’anonymat, un responsable de cette influente faction.
Onze morts, dont des civils, dans des frappes israéliennes en Syrie
Onze personnes, parmi lesquelles sept civils, ont été tuées dans des frappes israéliennes sur la ville d’Homs, dans le centre de la Syrie, a annoncé ce mercredi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), relayé par l’Agence France-Presse.
« Onze personnes, dont sept civils » et deux combattants du Hezbollah pro-Iran, ont été tuées « dans des frappes israéliennes » menées dans la nuit de mardi à mercredi contre un immeuble du quartier résidentiel huppé de Hamra, dans la ville d’Homs, a déclaré l’OSDH. Quatre étudiants qui louaient le sous-sol du bâtiment, une femme qui se trouvait au premier étage et son fils figurent parmi les morts, ainsi qu’un civil non identifié, a précisé l’OSDH.
Le ministère syrien de la Défense a pour sa part indiqué que « l’ennemi israélien a mené des frappes aériennes (…) visant plusieurs cibles dans la ville de Homs et ses environs (…), tuant et blessant un certain nombre de civils ». La télévision d’État syrienne a diffusé des images montrant des secouristes fouiller dans les décombres de ce qui semble être un bâtiment détruit, et transportant une personne sur un brancard.
Depuis le début, en 2011, de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes aériennes dans ce pays voisin, visant essentiellement les forces pro-iraniennes, notamment le Hezbollah libanais, ainsi que l’armée syrienne. Ces attaques se sont intensifiées depuis le 7 octobre.