C’est un jour crucial dans la campagne présidentielle américaine. Pour se consacrer exclusivement à son duel avec Joe Biden, Donald Trump veut être intronisé ce mardi comme le champion incontesté des républicains lors de la grande journée du « Super Tuesday » et enterrer définitivement sa rivale Nikki Haley.
Le « Super Tuesday » est un rendez-vous incontournable de la politique américaine, lors duquel 15 Etats organisent simultanément leurs primaires. Du Maine à la Californie, du Texas à la Virginie, de l’Alaska à l’Alabama, des millions d’Américains sont appelés aux urnes pour désigner leurs prétendants démocrate et républicain à l’élection de novembre. Les premiers bureaux de vote vont ouvrir à 11 heures GMT (midi à Paris).
Une journée électorale sans grand suspense
Mais cette journée a une saveur un peu différente cette année, tant elle paraît dénuée de tout suspense. Côté républicain , seuls deux candidats sont encore en lice et Donald Trump est de très loin le favori. En dépit de ses ennuis judiciaires, l’ancien président de 77 ans a gagné quasiment toutes les primaires organisées par son parti depuis janvier et ainsi évincé une grande partie de la concurrence.
Nikki Haley, 52 ans, est la seule à encore lui barrer la route. L’ancienne gouverneure de Caroline du Sud, qui incarne une aile plus traditionnelle du Parti républicain, promet de rétablir la « normalité » face au « chaos de Trump ».
Les électeurs républicains font cependant la sourde oreille. Selon les sondages, Donald Trump est censé rafler chacun des prochains Etats en jeu, s’appuyant, comme toujours, sur une base de fidèles extrêmement solide.
Une seule victoire symbolique pour Haley
Hormis une victoire symbolique dimanche dans la capitale Washington, Nikki Haley a quant à elle enchaîné les défaites cuisantes, y compris dans l’Etat dont elle a été gouverneure. L’ex-ambassadrice à l’ONU a cependant continué à s’accrocher, assurant que jeter l’éponge serait « la solution de facilité ». Les primaires peuvent en théorie s’étirer jusqu’en juillet. Mais l’équipe de Donald Trump prévoit une victoire « le 19 mars » au plus tard, après des scrutins notamment en Géorgie et en Floride.
Le milliardaire veut surtout pouvoir se concentrer dès que possible sur son match retour avec Joe Biden, avant d’être aspiré par ses ennuis judiciaires. Son premier procès pénal débutera le 25 mars. Donald Trump assure être « bien plus populaire » depuis qu’il a été inculpé, mais nombre de sondages montrent que le soutien à sa candidature s’effriterait considérablement s’il était prochainement condamné.
Côté démocrate, Joe Biden, 81 ans, est candidat à sa réélection et ne fait face à aucune opposition sérieuse. Les candidatures de deux démocrates lancés à sa poursuite, l’élu du Minnesota Dean Phillips et l’autrice à succès Marianne Williamson, n’ont jamais vraiment suscité d’enthousiasme, malgré les critiques récurrentes exprimées par les électeurs sur l’âge du président, ou son soutien à Israël.