Les négociations sur une éventuelle trêve à Gaza se révèlent difficiles. Après cinq mois de guerre et en l’absence d’Israël lors de ces pourparlers, les avancées sont faibles, même si les États-Unis espèrent toujours arracher un accord avant le ramadan. L’Italie a lancé de son côté un programme d’aide alimentaire pour Gaza, alors que l’Afrique du Sud a une nouvelle fois interpellé la Cour de Justice Internationale.
Les médiateurs internationaux ont poursuivi mercredi 6 mars 2024 leurs négociations pour arracher un accord de trêve à Israël et au Hamas à Gaza, où la mort et la faim sont désormais le lot quotidien de la population civile après cinq mois de guerre.
Réunis au Caire, les États-Unis, le Qatar et l’Égypte espèrent obtenir un accord avant le ramadan dans le territoire dévasté et assiégé, où les bombardements israéliens incessants ont fait 86 morts ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Une délégation du mouvement islamiste palestinien se trouve d’ailleurs au Caire alors qu’Israël n’y est pas présent. Les discussions, commencées dimanche, sont « difficiles » selon la chaîne AlQahera News, proche du renseignement égyptien.
Une trêve serait associée à une libération d’otages enlevés durant l’attaque du 7 octobre et toujours retenus à Gaza en échange de Palestiniens incarcérés par Israël et à une entrée d’une quantité accrue d’aides à Gaza.
Le Hamas réclame, avant tout accord, notamment un cessez-le-feu total, alors qu’Israël affirme vouloir poursuivre son offensive jusqu’à l’élimination du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.
L’italie veut aider Gaza
Rome a annoncé mercredi soir le lancement lundi prochain d’une initiative, « Food for Gaza », dont l’objectif est de coordonner l’aide alimentaire dans cette région avec les agences spécialisées de l’ONU et la Croix-Rouge.
« Nous devons faire arriver dans la bande (de Gaza, N.D.L.R.) toute l’aide alimentaire nécessaire », a déclaré le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani, cité dans un communiqué de son ministère.
« Nous voulons promouvoir une initiative humanitaire coordonnée […] pour faciliter l’accès à l’aide alimentaire, soulager les souffrances de la population et garantir la sécurité alimentaire dans la bande de Gaza », a-t-il ajouté.
Cette table de coordination comprend le Programme alimentaire mondial (PAM), l’organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) ainsi que la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge (IFRC).
« Le conflit en cours a provoqué un niveau dramatique d’insécurité alimentaire dont l’aggravation pourrait entraîner une famine d’ici deux mois avec des conséquences encore plus tragiques pour les civils, en particulier pour les femmes et les enfants », a ajouté le ministre.
Pretoria interpelle la CIJ
L’ Afrique du Sud a demandé mercredi à la Cour internationale de Justice (CIJ) d’imposer de nouvelles mesures d’urgence à Israël face à ce qu’elle a décrit comme une « famine généralisée » résultant de l’offensive israélienne à Gaza.
C’est la deuxième fois que Prétoria demnade des mesures supplémentaires à la plus haute juridiction de l’ONU, qui siège à La Haye, sa première demande en février ayant été rejetée.
L’Afrique du Sud a déclaré, dans un document publié vendredi par la CIJ, qu’elle était « contrainte de revenir devant la cour à la lumière des nouveaux faits et des changements survenus dans la situation à Gaza – en particulier la situation de famine généralisée ».
Pretoria a affirmé que sa requête pourrait être « la dernière opportunité qu’aura cette cour pour sauver le peuple palestinien de Gaza, déjà mourant de faim, et maintenant au bord de la famine », citant le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires.
L’ONU a averti que la famine était « presque inévitable » dans la bande de Gaza, où des habitants désespérés ont pillé les camions d’aide alimentaire.
« Des enfants palestiniens meurent de faim, conséquence directe des actes et omissions délibérées d’Israël – en violation de la Convention sur le génocide et de l’ordonnance de la cour », a déclaré l’Afrique du Sud.
La Chine s’en prend à Israël
Le ministre chinois des Affaires étrangères a estimé jeudi que la catastrophe humanitaire entraînée par la guerre à Gaza était une « honte pour la civilisation », et réitéré l’appel de Pékin à un « cessez-le-feu immédiat ».
« Le fait qu’aujourd’hui, au XXIe siècle, cette catastrophe humanitaire ne puisse être arrêtée est une tragédie humaine, plus encore, c’est une honte pour la civilisation », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse à Pékin.